Satisfait d'Utawarerumono (Uta), je m'attendais à ce que son successeur Utawarerumono : Itsuwari no Kamen (Uta 2) soit à la hauteur voire le surmonte. Après une première moitié que je juge décevante sur la longueur, j'ai finalement pris une claque sur la deuxième moitié qui m'a fait regretter mes mauvaises impressions. Uta 2 corrige certaines erreurs de son aîné en apportant de la nouveauté mais commet d'autres erreurs plus ancrées en notre temps. Cependant, le bilan d'Uta 2 est pour moi plus satisfaisant même si cela ne s'avère que légèrement.
Je me sens ici quelque peu obligé de faire une certaine comparaison entre les deux animes. Néanmoins, Uta 2 a gagné son autonomie ce qui au final le rend difficilement comparable au vieil anime car les deux reposent sur des valeurs différentes accompagnant leur époque respective. Ainsi, il est de mon avis que ne pas avoir vu le premier anime n'empêche pas l'incompréhension de celui-ci ni n'entrave le plaisir du divertissement.
Je vous met en garde que je suis, sur de nombreux points, très subjectif dans mon avis alors gare aux mécontents!
Graphismes et OST:
Avant de parler du fond, un petit point sur la forme.
J'ai trouvé les graphismes très beaux. Les plans sur les paysages de cet univers sont magnifiques. Je reste indifférent face au chara-design, c'est plutôt bien tout simplement. Les images de synthèse sont également présentes mais ici, contrairement à son aîné, cela passe relativement inaperçu car ça s'inscrit très bien dans les images. Il y a donc toujours ces fameuses scènes "du mouvement des soldats qui courent durant une bataille" mais grâce à l'animation récente ça passe et puis il y en a bien moins que dans Uta.
D'un point de vue OST, on a de nouveau la chanteuse Suara. Le premier opening est ce qui m'a le plus marqué : Fuantei na kamisama. C'est très beau et je ne me lasse pas de l'écouter, même une fois l'anime fini. D'ailleurs la fin donne sur cette chanson en générique et ça permet de clore en beauté la série.
Le protagoniste Haku : un Hakuoro revisité?
Tel qu'il nous est présenté, l'histoire se focalise sur Haku et Kuon mais le couple Haku/Ukon est également très important. Encore une fois, l'intrigue principale repose sur la découverte de l'identité du personnage Haku amnésique. Encore une fois, il est recueilli par un personnage ressemblant un peu à Eruruu qui a des connaissances en médecine. Encore une fois, on lui donne le même nom (pratiquement). Encore une fois, il utilise un éventail en fer pour se battre. Encore une fois, il ne se questionne aucunement sur son passé ...
Bon, tout n'est pas pareil, il ne porte pas de masque (en fait ce sont d'autres personnages) et il a une personnalité que je trouve au départ détestable car en somme c'est un fainéant blasé contrairement à Hakuoro qui était bien plus mature et adulte. En vérité, ce serait davantage le personnage d'Oshutoru qui me fait le plus penser à Hakuoro (et pas seulement à cause du masque).
Haku va évoluer au cours de la série ce qui est fort appréciable (sinon j'aurais traversé l'écran pour lui en coller une). Un évènement en particulier est l'élément perturbateur de la série ouvrant la porte vers un Haku meilleur. Je ne dirais pas par contre qu'on a un digne successeur de Hakuoro, ce sont des personnages aux évolutions différentes avec une personnalité bien différente donc j'évacue la question.
Très vite, les autres personnages d'Uta 2 ne m'ont pas autant marqué que les précédents d'Uta sans oublier un certain sous-développement de certains (bon y aurait peut être pas grand chose à dire aussi). Pour ce qui est de Kuon, ce sont ses origines qui me laissent curieux mais en soi le personnage est moyen.
Une première moitié décevante mais utile : le faux visage d'Utawarerumono
Malgré ce début "déjà-vu", j'étais curieux de savoir comment aller évoluer la série. Les 4 premiers épisodes, c'était bien ... puis vinrent les 8 épisodes suivants. Ces 8 épisodes sont CHIANTS mais pas de suite, ce sentiment négatif se ressent sur la longueur SURTOUT QUAND ON A ATTENDU UNE FICHUE SEMAINE POUR REGARDER UN ÉPISODE DÉCEVANT. Ce qui m'a le plus énervé, c'est la fameuse scène du onsen qui a lieu presque à chaque épisode au départ ... les onsen c'est bien! mais avec modération!
À cause de ça, on a plus ce rythme entraînant que nous présentait le vieux Uta au cours des mêmes épisodes et qui empêchait le spectateur de ne pas décrocher. En effet, on nous présente successivement plusieurs personnages dont la plupart sont féminins afin de garnir le harem de Haku alors que le vieil anime nous plongeait dans de l'action mêlé de certains enjeux. C'est ici la principale erreur très ancrée en notre temps que nous présente Uta 2 de par la manière dont c'est abordée. Ça casse le rythme des 4 premiers épisodes, ça commençait si bien pourtant ...
Ces épisodes sont pourtant utiles car ainsi on découvre les personnages mais surtout l'univers dans lequel se déroule la série. On pose certaines bases à partir desquelles seront exploitées les péripéties à suivre : la découverte de Yamato, de sa capitale, de son empereur, des généraux ... Autre point positif qui permet de confirmer sans nul doute que c'est bien une suite, c'est la présence de personnages de l'ancienne série or il ne faut pas s'attendre à un grand rôle de leur part; c'est seulement appréciable de les revoir sans plus.
Une seconde moitié sublime : le vrai visage d'Utawarerumono
Après avoir vu la moitié de la série qui m'a paru assomante et décevante, j'entame l'épisode 12 puis les suivants et là ... mais c'est génial! Franchement, pourquoi on n'a pas fait ça plus tôt? Comme la partie qui précède, ça se ressent sur la longueur, à chaque épisode, on monte en intensité et on a donc de plus en plus envie de regarder l'épisode suivant. Je plains ceux qui ont abandonné avant.
Au cours de ces épisodes, j'ai vraiment l'impression de replonger dans ce qui faisait ... non attendez ... CE QUI FAIT Utawarerumono. On découvre des choses sur le protagoniste mais plusieurs éléments intéressants d'autres personnages sont également avancés sans toutefois être tous explicites. Les relations diplomatiques, la guerre et les batailles, les complots politiques ... bref, on retrouve ce qui fait le charme d'Uta. Quant à cette fin, elle est émouvante et laisse présager une suite qui sera palpitante où le titre de la série "Itsuwari no Kamen" prend ici tout son sens.
Je ne m'étalerais pas davantage sur le côté scénaristique mais une série qui partait sur une sorte de classique irritant a fini par se transformer en une série relevant plus d'intérêt et a même failli me faire effacer ce mauvais souvenir de 8 semaines.
Conclusion :
On a donc un début prometteur mais très incertain dérivant à la longue sur une chiantise irrémédiable mais utile puis débouchant sur les vrais enjeux. Au final, le bon côté rattrape le mauvais.
C'est là qu'ironiquement, le faux visage/masque (tel que dit dans le titre de la série), même s'il renvoi à autre chose, se reflète à travers l'anime, la première moitié est le faux visage d'Uta puis la seconde son vrai visage.
Satisfait également par Utawarerumono : Itsuwari no Kamen, je recommande cette série dont mon appréciation, par un grand étonnement de ma part, est pour le moins aussi bonne que son aîné... un petit peu plus en fait.