Watamote, est l'antipode de l'attendu. A l'instar du manga d'origine on suit les méandres pathétiques d'une gamine qui rentre au lycée avec pour objectif de changer son image : devenir populaire. Thème classique, presque fédérateur de la plupart des teen-movies, mais dans cette histoire il y a un hic. L'héroïne en question a tout sauf les prédispositions nécessaires à la révélation orgasmique narratique du chick-flick moyen.
Elle est moche, antipathique, pitoyable, égocentrée et aucun paterne familiale justifient ses difficultés inhérentes à l'intégration dans le groupe. Non, c'est juste une cas soce'. Là est en fait toute la jouissance de cette anime. De suivre ses efforts, son désespoir dans ses tentatives d'être dans la normalité ou de s'y conformer, devient un plaisir coupable. Car tout un chacun à vécu un moment de solitude, une humiliation bénigne ou maligne durant cette période cruel qu'est l'adolescence. Elle, elle l'est fait toute. Tout est attendu, presque insupportable, à la limite du pathétisme mais reste une justesse, un humour.
Bah oui, car pour arrivée à faire passer le misérable avec grand humour il faut un certain talent. Et aux manettes ça se bousculent pour le prouver. L'anime est réalisé en finesse, la justesse comme dit précédemment est le maître mot. De certaines séquences, parfois à peine supportables de honte anticipé, la mise en scène arrive à trouver par une réplique, une image, une jonction dans la bande sonore, un passage, un moyen d'en rire et jamais d'en pleurer.
Car au final Watamote reste cette image du commun de beaucoup de jeunes filles (ou de jeunes hommes), japonais en l'occurrence, qui voudraient s'ouvrir mais reste bloquées par leur système, leur ancrage dans leur imaginaire. Non pas par délaissement affectif, là est une belle image de cette série par le cadre familiale touchant par son affection normal comme il se devrait d'être, mais par les chaînes de soit.
Le manga je n'en connais pas la réponse, mais la série délivre à elle-même par son plaisir authentique d'avoir traité un sujet qui leur tenait à cœur, ce pathétisme outrageant, fort commun en fait au publique visée, une farce attendrissante d'un quotidien adolescent lamentable. Qui fait bien rire, jamais pleurer, car cela serait facile de dramatiser, alors que la chose est simple et vaut mieux s'en amuser qu'en tirer de la pitié. La dernière image n'en est que plus symbolique. Cette histoire était commune.
Parce que tu le veux bien.
7.5