We Never Learn - Tout est dans le titre.

» Critique de l'anime We Never Learn (TV 1-2) par GTZ le
09 Janvier 2020

Est-ce que vous vous rappelez de Love Hina ?

C'était l'histoire d'une loutre à lunette nommé Keitaro. Un ronin (personne qui a raté ses examens d'entré à l'université) qui s'installe dans une pension pour réviser au calme, et dans cette pension y a que des nanas qui tombent toutes plus ou moins amoureuses de lui et une histoire de promesse dont on passera les détails, ce n’est pas le sujet présent.

A l'époque de sa sortie, ce n’était pas comme si ça révolutionnait le genre, Maison Ikkoku était déjà passé par là, mais il définissait/renforçait plutôt les bases d'un nouveau balbutiant en ce temps. La comédie romantique un peu (voir beaucoup) coquine, en mode harem.

Le genre s'est développé, on en a eu pour plus ou moins tous les goûts de qualités diverses. En milieu scolaire, des histoires de clubs, etc, etc. Toujours plusieurs prétendantes, et sur la base de notre binoclard, une loutre pour héros qui finit par n'avoir pour qualité que sa bienveillance. Perdant de plus en plus de parcelle de son ego, pour se conformer et finalement devenir une sorte de légume sur lequel on peut poser n'importe quel visage.

Ensuite arrivent ces dernières années. Le genre cherche à se renouveler et pose plus ou moins de nouvelles bases ou essaie de jouer sur ses propres codes, avec ses réussites et ses échecs. D'autres évoqueront mieux cela. Finalement, je me suis rendu compte que j'ai vu peu de choses dans le domaine, comparativement parlant à toute la tatanne que j'ai bouffé, même si je garde une certaine affection pour ce type de production (Love Hina oblige).

En somme, le genre s’essouffle.

Et c'est là que débarque notre Nariyuki. Binoclard il est vrai mais loin d'être un lémurien. Nariyuki n'est pas commun. C'est un vrai bosseur, un mort la faim, quelqu'un qui se sait ce que veut dire le mot effort. Il a des raisons, se plaint pas, sa bienveillance n'est pas factice et il est loin d'être vilain ou quelconque. Il a son style quoi. Enfin un héros de comédie romantique (Harem Style) qui sort du règne animal.

Comme vous pourrez le lire sur le synopsis du fait de circonstance particulière il se met à suivre dans leurs études d'autres jeunes filles - ou femme, contrairement à l'usuel tous les personnages ont dix-huit ans ou approchés, ils sont en terminal -, à les soutenir et nous retrouvons la base de ce genre de production.

Avant de m'étendre sur le contenu, maintenant que je vous ai présenté en partie le produit. Petite anecdote.

We Never Learn est l'adaptation en vingt-six épisodes et une OAV (je précise car sur la fiche il y a toujours marqué NC) du manga de Tsutsui Taichi. Manga se maintenant à un rang honorable dans le Jump (ou affilié à la même franchise) depuis le début de sa parution. De plus, dès sa sortie, la pochette me faisait de l’œil. J'en suis venu à feuilleter deux trois chapitres. Donc de base le produit m'avait déjà en partie capturé. Je reviendrai sur le manga en temps voulu.

Attirer alors par ce récit, et comme cela faisait des années que je n'avais pas vu ce genre de production, j'ai facilement laissé sa chance à la série.

Fin du racontage de vie, totalement inutile de surcroît.

Donc j'ai lancé l'animé.

Surprise et joie. J'ai dévoré avec avidité la première partie de cette série, celle diffusée au moment de mon visionnage, quitte même à me repasser certaines séquences, à observer à prendre plaisir à examiner.

Coloré, frai, et plein de bonne humeur, porté par son casting, ses personnages enjoués et débordants de vie je me suis laissé entraîner dans ce récit sans aucune résistance, aucune, au contraire.

Mais pourquoi ? C'est la révolution ou quoi ? Le changement tant attendu ? La fameuse transformation ?

Non, non bien au contraire. En parlant un peu du manga, c'est plus un retravaille du genre. Sans rien inventer, ni même changer, We Never Learn délivre un récit classique mais oh combien honnête et rafraîchissant. Comme si sans tenir compte de l'infinité d'histoire du genre on pouvait toujours faire quelque chose de nouveau dans l'ancien. Cela est vrai, les récits romantiques existent depuis la nuit des temps et pourtant l'humanité ne s'en lasse pas. Tant qu'ils conservent à chaque fois l'authenticité des sentiments, le respect de ses personnages et qu'ils arrivent à transmettre la chaleur des émotions partagées par les protagonistes de chacune de ses histoires.

C'est le cas de We Never Learn. Aidé par une bande originale juste et entraînante, touchante et inspirée à certain moment, une réalisation efficace, menée par un récit bien monté et tonifiant - élément propre au support d'origine -, la première saison détonne et convint.

En partie grâce à son héros, ses héroïnes et leurs satellites, comme la sphère familiale trop souvent absente dans ce genre d'anime. D'originalité, de changement je vous disais qu'il n'y en avait pas vraiment. En fait cela n'est pas entièrement vrai, bien que cela soit plus camouflé dans la version animé, sans gâcher votre plaisir, mais dans le choix de la promise, du lien créé avec le héros et d'autres petits points de détails, comme la centralité du thème, où tout tourne véritablement autour, il y a les petits trucs qui font que c'est un peu différent. Mais je reviendrai vraiment sur ces points, sur les vrais différences de We Never Learn dans ma critique du manga une fois celui-ci terminé. L'anime finalement traite ses points plus en surface.

J'y viens, j'y viens.

Tout cela est un peu long.

Ça mérite pas tant.

Mais bon je me fais plaisir. Au courageux(ses) qui ont lu jusqu'ici, vous avez toute ma sollicitude. Fallait que je vous raconte tout ça quoi.

Fin du suspens, non ce n'est point la comédie romantique de la décennie. Malheureusement pour moi, une fois la première saison avalé j'ai lu le manga. Trop impatient, je fus. J'ai même acheté deux tomes.

Déjà de base, la série a réussi son objectif. Vendre sa came.

La deuxième partie est malheureusement décevante pour celui ou celle qui a lu la version papier. Malgré une première saison que l'on pourrait qualifier de bonne adaptation, la deuxième se fait plus paresseuse voir opportuniste dans son traitement. Pour l'ignorant(e), dévorant juste la version animée, cela ne sera pas trop choquant. Juste une énième déception s'il(elle) avait des attentes trop haut placé, vu que sur cette deuxième partie la série tombe dans des travers du genre, avec une plus grande proportion au fan service, élément utilisé avec plus ou moins de justesse au départ.
Bien que les personnages trouvent pour la plupart leur résolution et leur évolution, le déroulement du récit, dans le placement des relations, leurs interactions, au vu de la conclusion donne l'impression de flouer le spectateur.

Pour qui n'a pas vraiment fait attention, ou croyait regarder la vulgaire tambouille habituelle, la fin peut interloquer. Même si c'est un bon moment, en rapport au manga, pour conclure la série, les auteurs de l'anime n'ont pas voulu proposer de fin ouverte ou bien teaser la possibilité d'une irréalisable saison trois. Alors ils ont abruptement conclu l'histoire fermant la porte à toute suite potentielle. Au vu du choix de l'adaptation de la deuxième partie, dans le choix des chapitres transposés, il était clair qu'ils s'étaient déjà sabotés. Dès le départ la volonté de conclure l'histoire pour celui qui avait lu le manga se faisait sentir. Plutôt que d'inventer leur propre fin, ils ont donné la "vraie" résolution de cette histoire. Entre guillemet car il est clair que cela ne se passera pas ainsi dans la version crayonnée, mais le fond sera le même. En somme on m'a spoilé. Aurait-il pu faire autrement, avait-il placé des éléments permettant une conclusion différente, j'entends aussi un couple final différent. Pas vraiment, ils avaient déjà bien tout installé dès le départ.

J'exagère un peu. En soit la deuxième partie, techniquement moins constante, tout comme sa mise en scène, est à la fois en dessous et dans la continuité de la première. La fin de la série est clairement précipitée, mais elle a le mérite d'exister et surtout d'apporter une véritable conclusion à tous ses personnages, que ce soit dans leur avancé, ou dans leur difficulté. Réel thème de cette série.

D'ailleurs, on parle d'anime harem, ou de triangle amoureux, ce n'est pas totalement le cas dans We Never Learn, je vous en laisse la surprise.

Après ces longues divagations à l’intérêt discutable, je vous donne enfin congé. We Never Learn n'est pas la série de l'année, mais elle a le mérite d'apporter un récit vivant et plein de charmes. Transporté par l'enthousiasme hautement communicatif de ses personnages, attendri par leurs turpitudes sentimentale, Bokutachi wa Benkyou ga Dekinai nous offre une jolie comédie romantique pleine de fraîcheurs et de bonnes humeurs.

En cela je la remercie pour son plein d'émotions, gardant pour moi un regret, de n'avoir pu voir la véritable transformation. Reste la déception, de n'avoir pu apprécier avec autant de qualité de ce que j'ai pu lire et ressentir dans la version papier.

Un peu comme Love Hina quoi.

On n'apprend jamais.

Verdict :7/10
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A propos de l'auteur

GTZ, inscrit depuis le 09/06/2010.
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