Occultic;Nine est un animé insensé, dont l'intrigue est subordonnée à tout le reste. Le fond au service de la forme, un exercice de style donc. Seulement, Occultic;Nine n'est pas de ces œuvres qui n'existent que dans l'interprétation , car si l'animé est décousu et prête à confusion, ce n'est pas à défaut d'avoir une trame. Il m'a fallu donc me rendre à l'évidence que je me trouvai face à un produit défectueux, bourré de zones d'ombres et d'explications approximatives.
Les personnages vont et viennent, discutent, bien souvent de choses qui échappent au spectateur, à qui il manquera une donnée essentielle. Les personnages, qui d'ailleurs s'avèrent être une belle bande d'excentriques, une pierre de plus à ajouter à un édifice qui a sa place à la lisière du bon sens. Comme le nom le suggère, il s'agit bien d'occulte dont il est question, et c'est autour de ce concept brumeux que s’organise l'animé. La définition qui en est donnée d'ailleurs est bien incertaine, un schmilblick qui baigne dans les légendes urbaines, parfois spirituel, mais jamais à l'abri de la science et de la rationalité.
"Si une chose inexpliquée trouve une explication, elle n'est dés lors plus surnaturelle et appartiens au domaine de la logique". C'est autour de cette donnée rationnelle que se bâtit une partie du récit, soulevant des discussions intéressantes, mais est continuellement déconstruite par la présence constante d'un ou plusieurs facteurs inexpliqués. J'ai été le témoin d'une histoire stérile, que je savait vouée à finir en queue de poisson, à se contredire jusqu'au bout. Malgré ça, Occultic;Nine a été une véritable bouffée d'air frais.
A mesure que mon intérêt pour la conclusion de l'intrigue se muait en vague curiosité, celui pour les personnages s'en allait grandissant. J'ignorai de mon plein gré la trame imparfaite pour me perdre dans des concepts, qui à défaut d'être traités avec une absolue rigueur, étaient divertissants au possible. Intrigues temporelles, meurtres à élucider, physique quantique approximative, le tout baignant dans un chaos de tous les instants et une esthétique bariolée et détaillée dont on pourrait presque toucher la texture si on tendait la main.
Les trajectoires des personnages s'entre croisent, non sans fracas, permettant à chacun d'entre eux d'exhiber leur excentricité et leur exubérance. Les échanges sont hilarants, et l'esthétique est mise au service de ses interactions. Que ce soit par les jeux de lumière, les angles de vue chiadés, ou bien le montage rythmique, l'intention est toujours de mettre en avant les acteurs du récit, et ça même quand on bite que dalle à ce qui se dit et se passe.
Je me suis sincèrement amusé devant un Occultic;Nine bourré de concepts cool au possible . Et je suis bien conscient que je me répète en disant que l'animé est cool, mais il me semble essentiel que ce soit répété, autant de fois qu'il le faudra, à défaut d'un vocabulaire plus éclairé. En ce qui me concerne, les qualités de l'animé sont suffisamment fortes pour me faire oublier le reste. C'est d'autant plus satisfaisant que les adaptations de light novel de ces dernières années ont une tendance fâcheuse à finir en bouillasses grisâtres et uniformes.
Très clairement, au vu des divers retours, Occultic;Nine ne plait pas à tout le monde, et il a d'ailleurs pas fait péter les ventes de blu ray au Japon. C'est comme ça, on peut pas forcer le monde à pas avoir des goûts à chier,et le moe ne recevra jamais le respect unanime qu'il mérite et One piece ne s’arrêtera jamais. Ignorez l'avis général et préférez Occultic;nine au fatalisme, au pire vous perdrez 4 heures de votre précieuse vie, et avec un peu de chance vous passerez un aussi bon moment que moi. Un petit risque à prendre.