La version animé de Witchblade est en effet très différente du comics puisqu'il n'est plus question d'une femme flic mais de Masane, une jeune femme amnésique, qui revient avec une enfant qu'elle pense être sa fille dans un Tokyo dévasté par une catastrophe survenue 6 ans plus tôt. Masane et sa fille Rihoko ont été les seule survivantes de la zone d'épicentre de cette catastrophe et tentent d'échapper à l'Agence de la Protection de l'Enfance, agence para-gouvernementale, qui est une excroissance de la NSFW dirigée par un homme mystérieux à l'air affable que tout le monde appelle "Père". Alors que la ville connaît une série de crimes particulièrement horribles, Masane est rapidement appréhendée par la police et séparée de Rihoko. C'est alors qu'elle est attaquée en plein commissariat par un véritable monstre, mais Masane n'est pas une femme ordinaire et se transforme elle-aussi en guerrière sous l'influence d'un mystérieux artéfact, qui aiguise aussi bien l'appétit de la NSFW que d'une multinationale de l'armement, connu sous le nom de Witchblade.
L'histoire enfin posée, il m'a semblé qu'il ne servait à rien de faire la rapprochement entre les versions papiers et animés, car ces deux oeuvres n'ont vraisemblablement de commun que le nom. Il faut donc regarder l'animé comme une histoire orginale et elle en vaut la peine.
Aussi complexe que pourrait paraître l'histoire telle que je l'ai décrite, elle est finalement d'une grande simplicité puisqu'elle joue essentiellement sur deux biais que ce sont: la relation mère-fille presque fusionnelle qui lit Masane et Rihoko ainsi que le destin tragique de presque toutes les personnes liées de près ou de loin au Witchblade. Ainsi Masane se trouve fréquemment face à des dilemme cornéliens où l'affect est omniprésent. On pourrait considérer que l'utilisation de tout ce pathos est à la longue écoeurant, mais par l'alternance de scènes légères, tragiques ou d'action, le scénario garde une grande efficacité tout au long de la série.
Les personnages principaux que sont la mère et la fille sont bien exploités. Une mère à la fois irresponsable mais capable de tout pour son enfant, une fillette qui prend le rôle de l'adulte sans cesser d'être une enfant, ce drôle de couple est au final attachant. On ne saura jamais ce qui s'est véritablement passée 6 ans auparavant, comment Masane est entrée en contact avec le Witchblade, mais au final cela n'a que peu d'importance.
Les personnages secondaires apportent une certaine valeur ajoutée au scénario, ce qui n'est pas toujours le cas.
L'animation est, quant à elle, de bonne facture comme souvent avec les studios Gonzo. Certains pourront reprocher le côté "sur-poumoné" de Masane et de plusieurs Neogens, cependant j'y vois comme un parti-pris de la part de Gonzo, une sorte de clin d'oeil aux couvertures des comics de Silvestri. En conséquence, cela ne verse pas vraiment dans le ecchi pour ceux que ce genre rebute particulièrement.
L'OST sert bien l'animé dans ces différents temps forts, ses changements de rythme.
Au final, Witchblade est une série que je dirai efficace, dont on aurait peut-être pu tirer plus mais qui se regarde facilement.