Je risque d'être un petit peu méchant et d'égratigner ce monument de l'animation, vous êtes prévenus.
Alors Wolf's Rain, considéré comme l'un des chefs d'oeuvre du Studio Bones, que l'on dit avoir réussi à révolutionner en son temps le monde de l'animation, m'a laissé une triste impression d'ennui, tout en sachant maitriser malgré tout à la perfection certains aspects (graphiques et musicaux).
Cette quête en 30 épisodes nous narre les aventures de loups au caractère qui m'a paru trop peu travaillé : un jeune naïf incapable de survivre parce qu'on l'a domestiqué (ce loup a perdu sa hargne), un moche charismatique (désolé ça je le maintiens, c'est plus fort que moi) amateur de tenues proches du SM (ça aussi, c'est ma conviction profonde), tenue que je trouve assez dommageable à l'ensemble; un loup solitaire du nom de Kiba, qui reste quoi qu'il arrive trop concentré à mon goût, qui ne sourit jamais et n'est pas trop amateurs de calembours, et un boulimique sympa et débrouillard, force positive du groupe plus à même de séduire le spectateur...
Le point fort, la trouvaille de la série, c'est que ces jeunes loups possèdent un pouvoir comparable à celui des tanukis, ils ont la capacité de se faire passer pour des humains, parce que dans cette société dévastée où le bonheur n'existe plus, le souci premier de l'humanité est de capturer des loups pour faire de la vivisection, afin de trouver les routes du paradis (et puis la peau de loup, ça donne de si jolis manteaux. Hum, j'arrête, j'arrête).
Par ailleurs, la femme fleur est là pour dynamiser l'histoire. Ces jeunes loups sont des loups, ils ont donc du flair, et cette idée quoi que surprenante est tout à fait intéressante, et originale. J'aurais bien envie de faire des blagues sur la femme Munster mais je m'en abstiendrai, ce serait trop stupide.
Quant au méchant, assez mal peigné, son chara design est digne d'un cauchemar : son look est novateur et n'a laissé de me surprendre. Il cache un sombre passé que son oeil de loup nous laisse présumer, et comme il est fort déçu par le monde qui l'entoure, il cherche lui aussi le paradis des loups (sa femme est morte dans la fleur de l'âge, dramatiquement qui plus est, il est pour ainsi dire déjà mort et ne cueille plus les roses de la vie, et seule la femme fleur lui permettra de mettre fin à ce cauchemar épineux).
Le dernier point, que j'ai trouvé très faible, c'est la narration : Wolf's Rain, c'est avant tout la formule idéale pour apprendre le verbe "marcher" à certains temps de certains modes. Les loups marchent, ils marchent, mais contrairement aux Athéniens ils n'en finissent plus d'atteindre, et le mystère de la femme fleur paraît obscur (mais le personnage vaut la peine d'être inclus dans ce récit, il dynamise le groupe, malgré sa faiblesse végétale).
Voilà, Wolf's Rain est une série qui m'a donné mal aux pieds, mais ça ne concerne que moi...
Je n'attends pas avec une particulière impatience de suite -non annoncée de toute façon, vous l'aurez compris en lisant cette critique, et la série m'a paru faire 180 épisodes, vu l'ennui que j'ai éprouvé, en dépit des superbes mélodies d'accompagnement.
Une sale déception (le mot est juste, car j'attendais beaucoup de cette série, c'est vrai ça!), un concept inabouti selon moi, une traversée du désert de l'animation jap. Je luis mets 4 pour ne pas trop descendre cette série très recherchée dans ses trouvailles, mais trop plate niveau scénario (15 épisodes d'errance quand même, je vous le dis, j'ai mal aux pieds).
Prévoyez du courage si vous êtes comme moi et que vous voulez tout voir, parce que Wolf's Rain est un peu aride sur la longueur.
Je laisse la femme fleur plantée là, excusez-moi.
Mais vous avez tout à fait le droit d'aimer cette série, ambitieuse il est vrai, mais qui m'a énormément déçu, d'où ma sévérité.