Yama no Susume - Là haut sur la... Colline ? Hein ? On a changé les paroles ?

J'étais particulièrement enthousiasmé par cet anime. Ou plutôt par son sujet : la randonnée. J'étais même prêt à faire fi de l'attrape-otaku de base avec la présence de quatre lolis comme héroïnes. Pourquoi ? Parce que j'aime la montagne et que je pratique depuis l'enfance la randonnée. Oui, mes parents avaient peu de considération pour moi sur le plan sportif quand j'étais enfant. Même mes larmes ne les faisaient pas rebrousser chemin. Que voulez-vous, il fallait bien que j'assume mon choix de ne pas rester au club enfant.... Et j'en suis venu a aimer ça. Marcher des heures pour avoir un panorama de folie sur des versants enneigés, des déserts de roches rouge ou des lacs dans lesquels se reflètent le ciel, ça me parle. Plus que de rester sur une plage à me cramer la peau à rien glander. Mais bref, je m'égare.

J'étais donc motivé. L'affiche promotionnelle (qui fait office de photo d'identité pour cette fiche) m'avait conforté dans mon choix. Une montagne, des chaussures de rando, des tentes... Apparemment ça avait l'air de connaître son sujet (sauf qu'on plante pas une tente sur de la roche mais passons). Même le synopsis m'avait emballé, c'est dire. Une gamine atteinte d'acrophobie qui va tenter de reprendre la grimpette pour tenir une promesse ? Mais pas de problème, ça peut même donner un truc de folie s'ils vont à fond dans la psychologie du personnage, dans cette pathologie et ses conséquences au quotidien, dans le nekketsu nécessaire à tout bon grimpeur pour atteindre le sommet de la montagne dans ces conditions et... Et... Bref, il y avait de quoi faire ! Et vous me croirez si je dis qu'ils n'ont absolument rien exploité ? Pas même la montagne ?

Fi du nekketsu à la Ascension, je n'étais pas venu pour ça. Moi ce que je voulais, c'était de la montagne tranquille. Pas un satané énième lycée. Dieu que le choc fut rude lorsque j'ai compris qu'on allait se focaliser sur la vie quotidienne. Quelle désillusion. Quelle peine. L'alpinisme, la randonnée, oubliez tout. On l'aborde rarement. Et quand c'est le cas, je rie jaune. Car je ne trouve pas ça particulièrement intéressant de voir nos héroïnes débattre sur la couleur du sac de randonnée qu'elles vont acheter. De même pour la préparation du pique-nique ("On les fait à quoi les sandwichs ? Au thon ou au poulet ? On met des tomates ?" Mettez-y donc de l'arsenic et le problème sera réglé...). Alors en effet, on les voit marcher. Mais pas longtemps. Et même pas dans une vraie montagne. Le plus haut truc auquel j'ai eu droit, c'est une colline avec sentier balisé pour bébé qu'elles montent en jupe et en sandale. Le premier qui me balance que c'est une randonnée, il s'en prend une. Parce que ça, c'est une ballade. Alors oui, je sais qu'Aoi, la naze qui sert de personnage principale, n'a pas de condition physique. Et qu'il faut y aller doucement parce qu'elle a peur des hauteurs... Mais sérieux, un peu de challenge quoi. Comment le studio espère-t-il nous intéresser s'il n'y en pas un minimum ? Je vais te les envoyer dans les Aiguilles de Bavella moi (que des lycéennes peuvent faire, je vous l'assure), là on aura du spectacle. J'étais pourtant prêt à être indulgent, surtout si on soignait un tant soi peu les décors. Mais là, mes beaux panoramas, ils sont où ? Qu'est-ce que c'est que ces décors à la ramasse composés de trois tâches de vert différents ? Mais mince, le Japon a de sacrés paysages ! Pourquoi ne pas les exploiter ? Pourquoi ne pas nous emmener dans les forêts boisées (non aménagées, on s'est bien compris) sur les falaises, et même, puisqu'on est en plein dans le sujet, dans les MONTAGNES ?

Mais alors, de quoi ça parle ? De plein de trucs. Le problème, c'est qu'ils n'ont aucun intérêt. Nous aurons ainsi des séquences où on parle de thé et de pâtisseries (chose dont nous n'avons rien à faire), de cuisine (chose dont nous n'avons non plus rien à faire), d'écureuil volant (chose dont nous n'avons encore rien à faire), et de "C'est cool les amis !" (chose dont nous n'avons toujours rien à faire). Ah mais je vous vois venir... N'en fais-je donc pas un peu trop ? Que nenni, mes amis, que nenni. Vous savez ce qu'il serait marqué s'il s'agissait d'une copie du bac de français ? "Hors sujet. Vous n'approfondissez pas assez le thème". Et surtout "Ennuyeux". Rien à voir avec un aspect paisible, c'est la cambrousse, le ciel bleu, les écureuils volants, les petits zozios tout ça... Non. C'est en-nuy-eux. Les situations en sont en parties responsables, mais la faute revient aussi aux personnages. Si ces dernières étaient intéressantes (car il n'y a aucun personnage masculin), on n'en serait pas là. Aoi est la loli réservée - je suis gentille - je veux des amies mais je sais pas comment faire (mais parle tafiole !), Hinata est la loli surexcitée - passionnée de montagne (d'ailleurs faudra m'expliquer : puisqu'elle est si passionnée, comment se fait-il qu'elle ne sait pas distinguer des outils utilisés en alpinisme ? Enfin, je dis ça, je dis rien...), on a aussi... Euh... X la lolita - blonde -gamine - je suis niaise qui ne sert absolument à rien et Y la loli - à lunette - je suis pas exploitée nonobstant j'ai l'air de m'y connaître et d'être intéressante - quel dommage ! Des clichés inintéressants plongés dans des péripéties inintéressantes, et voilà un cocktail détonnant. A noter d'ailleurs le chara-design d'une originalité folle, typique du moe. Je leur donne même pas 12 ans, ils ont donc parfaitement rempli le cahier des charges sur ce point.

Quoique le format est peut-être aussi à blâmer. Trois minutes par épisodes, générique (pourri) compris, cela ne donne pas vraiment l'occasion de développer une intrigue... Ah, aurai-je trouver un compromis ? Manque de pot, Senyu, un autre format court, m'a prouvé qu'il était possible de raconter quelque chose d'intéressant en trois minutes. Et en plus elles étaient bien foutues techniquement parlant, malgré l'absence de moyens. Là, la réalisation et l'animation, il n'y a rien d'extraordinaire, c'est même plutôt en dessous de la moyenne. Et je ne parle pas de la musique, c'est même pas la peine. Soyons clairs, je ne demandais pas de la montagne à chaque épisode. Les voir préparer leur itinéraire (même au lycée, ça ne me gênait pas), choisir leur destination, prendre garde à la météo, apprendre à monter une tente... Ça me convenait, tant que ça restait en lien avec le sujet. Alors, bordel, pourquoi le lycée ? Pourquoi le thé ? Pourquoi les sandwichs ? Pourquoi Hinata est incohérente ? Pourquoi Aoi est pénible ? Pourquoi un chara-design simpliste ? Pourquoi c'est mal fait ? Pourquoi c'est ennuy-

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