Que de chemin parcouru depuis la première saison de la série, pourtant parue seulement en 2013. Yami Shibai (sous-titré Japanese Ghost Stories) nous présente à chaque saison une douzaine d’épisodes traitant chacun d’un fait surnaturel. Au début strictement liées au folklore nippon, les histoires présentées (par un narrateur extérieur faisant son apparition au début des épisodes) se sont au fur et à mesure diversifiées pour narrer des légendes urbaines ou des drames surnaturels de façon générale.
Chaque épisode a une durée de moins de cinq minutes et pour ce faire va droit au but. Il mêle également pour 90% des scènes d’animation et pour 10% des images-live (dans le style de l’anime récent Kagewani). Cette présence de scènes live s’est également mieux développée au fil des saisons, grâce à des images plus nettes et une pertinence plus claire. Chaque épisode présente donc des histoires et personnages bien distincts, grâce à une introduction précise en début de chaque narration.
Ce qui s’est hélas dégradé depuis la première saison (de mes souvenirs et de mon point de vue) est la fin de chaque épisode, devenue depuis peu beaucoup plus ouverte sur la plupart des épisodes. Ouverte car, pour la plupart des cas, on ne sait pas ce qu’il advient du personnage principal (ni ce qui lui arrive, ni ce qui lui veut du mal). Ce type de conclusion peut être appréciable quand il est utilisé avec parcimonie, mais trop d’épisodes sans réelle fin est une façon de traiter les histoires qui laisse une impression d’inachevé. Pas de morale à retenir ni d’éléments qui puissent concrétiser le pic dramatique qui arrive à chaque fin de récit.
Pour ce qui est des graphismes, ils se sont grandement améliorés. On ne va pas dire que les scènes fourmillent de détails, loin de là, mais elles paraissent plus fluides, malgré une animation volontairement assez hachée : il y a peu d’images par secondes, voire même par minutes, ce qui contribue au mal-être que véhicule la série.
Les épisodes se regardent très facilement, grâce notamment à leur durée mais aussi par le biais du caractère anthologique de la série. Je pense que les âmes sensibles ne seront pas fans de l’œuvre car l’aspect horrifique est plus que présent, jouant avec plaisir sur les ombres, les légendes de l’enfance et les petites aventures de la vie quotidienne (à titre d’exemple, trouver une chaussure dans un taxi peut vous faire mourir le soir même à cause d’un esprit vengeur, de quoi alimenter rapidement une paranoïa si vous n’êtes pas à l’aise avec ce style de série). Pour autant pas de jumpscares ou autres éléments brutaux pour vous faire transpirer de peur, juste une narration rapide et efficace à regarder avant d’aller dormir.