Yes, No, or Maybe? : Finalement... non

» Critique de l'anime Yes, No, or Maybe? par Châtaigne le
26 Avril 2021
Yes, No, or Maybe? - Screenshot #1

Bienvenue et installe-toi, aujourd'hui ça parle de garçons qui se galochent. C'est l'histoire de Rei Kunieda, un jeune animateur télé, qui fait la rencontre d'un autre garçon de son âge, Ushio Tsuzuki, qui travaille à la création d'un nouveau générique pour une émission de la même chaîne.

Ce court OAV a eu un bon petit coup de projecteur, surtout depuis que les diffuseurs officiels s'y sont intéressés. C'est probablement cette disponibilité légale qui a favorisé la connaissance de cet anime, par rapport à d'autres productions récentes qui jouent sur le même créneau (dont le très bon Umibe no Etranger dont j'ai déjà fait la critique).

On ne va pas faire planer très longtemps le mystère : cet OAV est au mieux anecdotique. Finalement, il a probablement le droit à sa critique comme une rançon de la gloire.

Retour sur cet attrape-fujo de bas étage.


En regardant d'un petit peu plus près, on comprend assez vite que l'on a affaire à un anime de seconde zone. Le studio Lesprit est un studio de seconde zone, le réalisateur lui-même est un réalisateur de seconde zone, et c'est une adaptation d'un roman de seconde zone paru lui-même chez un éditeur de seconde zone. Tout de même, ça fait beaucoup de seconde zone pour qu'il en sorte quelque chose de bien, sauf miracle. Or, il n'y a aucun miracle.

Yes, No, or Maybe? - Screenshot #2On se retrouve avec un argument que l'on connaît bien : deux personnes ayant en apparence des personnalités bien distinctes sont forcées à cohabiter. Peu à peu, elles tombent amoureuse l'une de l'autre. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Dans les faits, c'est heureusement un petit peu moins plat que ce schéma minimal. Si Ushio Tsuzuki est l'archétype du jeune homme créatif émo, avec sa voix grave et sensuelle, Rei Kunieda en revanche offre un petit peu plus de matière. En réalité, l'histoire joue énormément sur cette double identité de Kunieda, tantôt contraint d'être constamment poli, tantôt dans le laisser-aller le plus complet.


On se retrouve à ce titre avec l'habituel brin de symbolisme à trois francs six sous, qui plus est de triste actualité, puisque notre personnage principal porte un masque chirurgical en dehors de son travail afin d'éviter d'être reconnu. Néanmoins, il faut reconnaître que la formule fonctionne, que bon gré mal gré le spectateur réussit à développer, peut-être pas de l'empathie, mais au moins une forme de compréhension teintée de gentillesse, envers Kunieda.

Yes, No, or Maybe? - Screenshot #3En lui-même, l'anime est en pilote automatique, avec un storyboard rigide et une animation pour le moins fainéante. L'anime dans l'anime, c'est-à-dire le générique qui est fabriqué tout au long du film par Tsuzuki, est finalement davantage digne d'intérêt, à la fois dans ce qu'il raconte et dans la manière dont il est envisagé.

Cependant, l'histoire fait le choix d'en faire un prétexte plutôt qu'un véritable centre d'intérêt, et cet anime dans l'anime ne sert que de toile de fond tandis qu'il s'agissait probablement de la partie la plus intéressante et innovante.


Autant face à ce genre de format, il est de coutume de remarquer combien le temps joue contre l'histoire, autant il faut reconnaître que du haut de sa cinquantaine de minutes, on est finalement content de voir apparaître le générique de fin. L'anime n'avait en soi pas grand-chose à dire ou à raconter et le timing sonne plutôt juste, fait suffisamment rare pour le souligner.

Là où le bât blesse, vraiment, c'est lors des cinq dernières minutes. Forcément, il fallait remplir le cahier des charges et on se retrouve avec une scène érotique ratée, qui n'a toujours pas compris le principe du consentement et n'est même pas fichue de rendre ça excitant. C'est sale, pornographique alors que ça ne montre rien. Dégoûtant pour faire court. Épargnez-vous ce genre de lubricité commerciale et coupez le film au bout de 45 minutes : vous en garderez un meilleur souvenir.



En résumé : Yes, No, or Maybe? te plaira peut-être si :

  • Tu es en manque de trucs à fujo au point d'être vraiment désespéré
  • Éventuellement si tu cherches un personnage avec une double casquette (et qui ne soit pas la fille idol habituelle)
  • C'est tout...


Yes, No or Maybe? est un produit typique pour fujoshi, inintéressant, pas forcément bien fait, et surtout très dérangeant dans sa conclusion. Même si l'offre en animation est très limitée, cet OAV ne réussit pas grand-chose en dehors de son personnage principal. Il vaudra mieux en définitive se tourner vers la concurrence pour passer une bonne soirée.

On pourra rajouter un à deux points si on fait abstraction de la scène érotique finale.

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

Châtaigne, inscrit depuis le 11/03/2021.
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