Il y a deux ans de cela, les studio Mappa n’étaient pas encore tout à fait associés à la production de masse d’animes principalement mainstream et dont la qualité est aussi indéniable que les conditions de travail de leurs animateurs discutables. On trouvait encore chez eux des projets hasardeux, et quelques années après le délirant et totalement méconnu Punchline, ils débarquaient avec une nouvelle série épiquement débile: Zombieland Saga.
Anime promotionnel visant à faire la pub de la préfecture de Saga, qui est apparemment vaguement l’équivalent de la Creuse niveau vieillissement de la population et mort du tourisme, Zombieland Saga nous offre l’aventure improbable, grandiose et astronomiquement stupide de Franchouchou, un groupe d’idoles en fait composé de zombies. Ramenées à la vie par un manager fou, sept jeunes filles se voyaient confier la mission de devenir célèbres, et pour le reste je me fais de la pub en vous signalant que j’ai déjà parlé de la saison 1 en long en large et en travers.
Nous sommes en 2021 et Franchouchou revient, pas dans une situation très glorieuse: emportée par l’élan acquis à la fin de la saison 1, la bande s’est grillé les ailes et essaie tant bien que mal de se remettre d’un terrible échec. Il est temps pour les filles de remonter leur côte de popularité, car il est plus que jamais nécessaire de sauver Saga – et cette fois-ci, on sait de quoi.
La première saison de Zombieland Saga était expérimentale. Elle se cherchait clairement sur plusieurs épisodes, et menait sa barque de manière étonnamment prenante, en articulant comme il faut un humour absurde, des backstories émouvantes, et de bonnes performances musicales. On pourrait penser qu’une saison deux essoufflerait le concept très vite, mais que nenni. Conscient de ce qui a fait le succès inattendu de son premier acte, Zombieland revient en mettant tout au niveau supérieur: la qualité de l’animation n’a plus rien à voir d’un côté, mais c’est surtout l’assurance en sa recette qui transpire de cette seconde saison. Non contente d’offrir un anime d’idol tout à fait qualitatif, la série profite de son concept pourtant complètement aberrant – des zombies obsédés par la résurrection d’une région oubliée du Japon - pour aller là où aucune concurrence ne peut la suivre. Ainsi, Zombieland a un scénario, plutôt surprenant, et qui parvient à gérer parfaitement les diverses thématiques trimballées depuis le premier épisode, pour les intégrer à un fil rouge certes toujours débile, mais qui marche très très bien. On ajoute à ça des personnages qui se développent tranquillement, des musiques toujours au top et une bonne dose de budget, et on obtient un spectacle unique en son genre. Mon unique reproche vient à la rigueur d’un aspect schématique, la saison 2 reprenant l’exact schéma narratif de la saison 1, ce qui se voit quand même un peu beaucoup, mais c’est cracher dans la soupe.
Je ne vais pas vous mentir, si vous n’avez pas aimé Zombieland Saga, il est peu probable que Zombieland Saga Revenge vous inspire davantage, mais il est véritablement plaisant de voir comment le staff qui bosse dessus a pris un concept brut de décoffrage et l’a poli de son mieux pour le faire briller. Ayant beaucoup ri devant la série il y a deux ans, c’est maintenant avec une réelle affection que je considère toute la troupe de Franchouchou et de son manager (qui reste le meilleur personnage) qui ne m’auront offert que des bons moments dans une saison 2 qui fait figure de véritable sans-faute.
Reste la fin de la saison, qui naturellement nous promet encore plus de surenchère. La frontière entre le génie et la nullité est ténue, et comme à chaque fois que Zombieland Saga décide de rempiler, je suis mi-enthousiaste de voir jusqu’où ils vont aller, et mi-convaincu qu’ils vont s’écraser pour de bon. On verra bien quand on y sera ; l’attente entre les projets de la licence, après tout, fait aussi partie de la Saga.
