Le moment est venu pour ce petit Kano de chialer un bon coup... Un bon
Ça va être long, ça va peut-être être chiant, alors je vais mettre ça sous spoiler pour éviter d'enmerder ceux qui n'ont auront rien à foutre.
Et ça va être du racontage de vie à la émodépressif (vive la redondance) pur et dur, parce que je n'ai, en ce moment, besoin que de tou vomir sur le clavier.
Voilà, je considère que ma vie a commencé au printemps où j'avais 12 ans. J'étais en voyage au sud de l'Espagne pour le championnat d'Espagne d'optimist (bateau). Je venais de commencer Harry Potter et m'était initié à la lecture compulsive de fanfiction, de même avec Saint Seiya. Et tout d'un coup, en marchant dans une rue de Cadix, j'ai pensé: "Quelle vie chiante, si au moins je tombais amoureux". Et paf, juste en pensant ça, j'ai vu dans ma tête le visage et le sourire d'une rivale en voile, et paf, amoureux. J'avais 12 ans, pour moi c'était la gloire. J'attendais impatiament les week-ends où je la verrai, bla bla bla. Mais évidemment, rien ne s'est jamais passé. Même après 5 ans de regards en secret.
Qu'importe, ce n'est que l'intro. à 17 ans, j'ai eu le premier "pire printemps de ma vie". Peu à peu, je sentait comment mes jambes devenaient faibles, ma sensibilité au touché, dans les membres inférieurs, disparaissait. C'est le moment de dire que je possède une maladie génétique: j'ai des os en plus (exostoses) distribuées partout sur les os naturels de mon corp. Mes premières pensées sur le problème qui tombait sur moi, c'était une peur horrible qu'un de ses os en plus soit en train de pousser vers l'intérieur de la colonne. Ma peur... était fondée. On a dû m'opérer en ouvrant carrément ma cage toracique pour l'extirper, et pour un gosse de 17, c'est dur à vivre, mais il paraît que j'ai encaissé les difficultées comme un warrior. J'ai eu quand mÊme un mal fou à me récupérer, principalement à cause d'une infection, et c'est parti en scoliose aigüe, au point de perturber le fonctionnement de la moelle épinière. A donc commencé le deuxième "pire printemps de ma vie". Des douleurs atroces avant, inimaginables après, une opération pour mettre en place des barres métalliques pour supporter la colonne, mais par sécurité, ma colonne est fixée tordue à jamais.
Je fais une parenthèse sur cette grosse vie de merde. J'ai eu ma première, même avec le premier "pire printemps", je n'ai cépendant pas pu passer mon bac dans mon deuxième "pire printemps". Je me suis retrouvé à redoubler ma terminale. Et je l'ai eu sans ouvrir un bouquin, en faisant l'apéro dès que possible, et avec mention bien (S spé maths). Je ne me vante pas, je me plain moi même, en fait.
J'avoue que c'était la meilleure année de ma vie à cette date, j'ai eu des super potes, je les ai encore, j'ai fait la fête, je suis tombé amoureux, j'ai pris un rateau. Et les gens autour de moi ont réussi à m'ouvrir un peu, niveau personnalité...
Puis l'année du néant de la Fac, où j'ai souffert les conséquences de ne pas avoir assez cherché, car la fac d'art, ça sert absolument à rien. Et avec les grèves, encore moin. J'ai eu quelques mois de hikikomori, en regardant froidement.
Puis vint l'année dernière. Optimisme à font, j'ai bossé, j'ai aimé, j'ai pris des claques, j'ai connu des gens cool, et j'ai fait PAF! Mars 2010, première poussée de sclérose en plaque. Je ne savais pas si c'était ça, à la base, bien sûr. Mais le retour à l'hôpital après trois ans à croire que c'était fini, c'est la claque la plus grosse que j'aille jamais reçu. Rien que de l'écrire, j'ai les larmes aux yeux.
Quand en juin j'ai appris que c'était une sclérose en plaques, j'ai pas de suite compris, mais très vite j'ai compris. J'ai compris que l'hôpital et moi, c'était pour la vie. Et que les 20 années précedentes, j'aurai du les vivre au maximum, parce que là, ma morale venait d'être enterrée. J'ai pleuré toute la nuit, puis je me suis recomposé. J'ai essayé d'agir fort, de ne pas me laisser vaincre. Mais plus de 6 mois après, je n'ai toujours aucun traitement. Ma force s'est estompée par des mouchoirs humides, et l'oeuvre résultante est dégueulasse. Pour pourrir plus la situation, je me distance de mes amis, car j'ai un mal fou à aller en cours, ma vie sentimentale est aussi proche de 0 qu'au début des temps, mes études me dissatisfont de plus en plus et je n'ai aucune confiance pour que mon dossier soit suffisant pour entrer à l'école de rêve: Digipen (Bilbao)
Et je dis... je n'ai même pas la force pour lancer un coup de gueule. Je n'est même pas la force pour penser. Je n'ai même pas la force pour discerner si j'écris ça pour me défouler ou pour que quelqu'un ai pitié de moi.
Là, je suis en larmes... larmes de desespoir.
Et je me fait pitié moi même d'être si... si... ssss.
EDIT: Merci à quiconque lis ce gros pavé de dépression...