Le cinéma asiatique apporte une nouvelle conception du septième art : souvent des expériences, des trouvailles esthétiques, l'extrême étrangeté d'un Gozu, les scarifications et déformations mécaniques d'un Tetsuo... Mais il n'y a pas que l'Asie dans la vie (heureusement). Le cinéma du monde entier offre des ivresses et des particularités.
J'ouvre donc un sujet plus général sur le cinéma, excluant le cinéma asiatique (qu'il soit indien, pakistanais, japonais, chinois, coréen, taiwanais et autres). Nous y parlerons des grands noms d'Europe et d'Amérique, de ceux qui ont fait la noblesse et de la richesse du cinéma, et qui nous magnétisent encore.
J'inaugure le défilé des films avec une oeuvre française, polar assez cruel et froid,
36, Quai des orfèvres d'Olivier Marchal. Le visuel y est maîtrisé : les jeux sur les lumières et les couleurs, la mise en scène élégante et puissante. Marchal élève la tension avec aisance. On peut bien reprocher quelques passages larmoyants, une musique trop présente (qui brise un silence parfois vital), mais ce film se laisse voir sans peine. J'en suis sorti assez remué.
Blade Runner de Ridley Scott et sa poésie noire, un film qui enveloppe et foudroie (la scène finale !). De bout en bout la tension est tenue et le film ne perd jamais de sa splendeur. Harisson Ford y est très juste, les dialogues y sont justes. Regardez ces plans si amples où se dressent les grattes-ciel
Il y a assez peu d'action au final, mais elle est toujours courte et très intense, et brise le rythme sans erreur. C'est vraiment fascinant et enivrant, un de mes films préférés.
Et je termine sur un film que j'ai regardé hier, et que j'aime beaucoup : le chef-d'oeuvre
Raging Bull de Martin Scorcese avec Robert de Niro, Cathy Moriarty, Joe Pesci... Une composition tout en noir et blanc, pleine de vigueur et d'élégance (le noir et blanc, quand c'est maîtrisé de toute façon...). La carrière d'un boxeur joué par de Niro (rôle parfait). Quelques matches vraiment prenants, à
couper le souffle, littéralement. Le récit des tourments d'un homme, sa déchéance, ses défaites, ses fulgurances et son triomphe; ses violences familiales, ses difficultés financières, sa réputation. Ce film est vraiment d'une force bouleversante. Le spectateur est vraiment
captif tout au long du récit.