Prince of Persia - Les sables du temps: Curieux, je n'aurais pas cru être le premier à poster à propos de ce film. Réalisé par le même producteur que Pirates des Caraïbes ou Benjamin Gates et estampillé Disney, cette version des aventures du plus célèbre et du plus acrobate des princes est-elle parvenue à charmer le fan que je suis du jeu éponyme?
Eh bien ma foi oui, l'adaptation tient la route et respecte plutôt bien l'ambiance magique des jeux vidéos.
En premier lieu, il y a bien entendu la dague, objet de toutes les convoitises dont les pouvoirs et la fonction se révèlent peu à peu aux yeux des différents protagonistes. Contrairement au jeu vidéo qui permettait de s'en servir à tout instant pour combattre ou éviter les différents pièges rencontrés en cours de route, le format d'un film impose une utilisation plus raisonnée, pour éviter de la rendre trop lassante ou prévisible. Ainsi les usages faits par le prince peuvent se compter sur les doigts de la main, à certains points clés de l'histoire, de manière particulièrement convaincante.
Viennent ensuite les protagonistes: d'un certain point de vue, on n'est pas trop dépaysé par rapport à PdC, avec des personnages capables aussi bien de nous faire rire (comme un Emir du désert assez doué pour éviter les taxes de son gouvernement) que d'adopter un comportement plus sérieux quand c'est nécessaire. Cela-dit, ceux qui ont eu la chance de jouer à SoT reconnaitront sans peine les caractères assez affirmés de Dastan et Tamina (pas Farah, allez savoir pourquoi): dès le début, on sait que le courant passera entre les deux, même si leurs premières entrevue ressemblent plus à un concours de vannes et de piques plutôt acides (domaine dans lequel la belle excelle alors que le jeune guerrier plus acrobate que diplomate patauge), mais peu à peu leurs discussions se font plus chaleureuses et passionnées.
Que dire de l'histoire, si ce n'est que bien entendu il aurait été stupide de suivre le jeu à la lettre. Pourtant, là encore on avance globalement en terrain connu puisque de nombreux éléments de SoT sont repris de manière assez visible dans le scénario (et non des moindres).
Le film semble donc être une adaptation fidèle, mais n'est pas totalement exempt de défauts... Pour moi, PoP, c'est avant tout un prince qui parcourt des environnements enchanteurs (la serre des oiseaux, l'observatoire astronomique, la grande bibliothèque...) en déjouant des pièges divers et variés et en virevoltant dans les airs souvent à des dizaines de mètres du sol. On ne peut pas dire que le contrat soit vraiment rempli, certes les décors extérieurs sont magnifiques, mais on reste pour ainsi dire au niveau du sol (sur des murailles ou les toits de maisons, rien de vraiment vertigineux). Et c'est ainsi que les affrontements au sabre se taillent la part du lion sur la contemplation des décors et les acrobaties.
D'ailleurs, les adversaires manquent aussi d'originalité puisque hormis des gardes royaux, quelques pilleurs du désert et un groupe d'assassins façon Nazguls, il n'y a pas foule. Quid des revenants et autres morts ou démons libérés part la dague et qui hantent désormais les couloirs et salles du palais royal?
Enfin, PoP c'est une bande son de musique orientale permettant de ressentir une ambiance mille et une nuit exceptionnelle. Là encore c'est du déjà vu, même le générique de fin pour lequel j'ai cru un premier instant reconnaitre la BO originale "Time only knows" n'est finalement qu'un clip à l'américaine (qui colle bien quand même, mais bon).
Pour conclure, voici une production fort plaisante que je conseille vivement mais qui, pour toucher un public plus large (et coller un minimum au style Disney) prend des allures de gros blockbuster. Les plus puristes crieront au sacrilège, je n'en fait heureusement pas partie et sait apprécier un bon film, mais j'espère un peu plus de magie et de sable si une suite voit le jour.