Je suis de retour ! Pour vous jouer un...
Nan, je ne vais pas relancer le débat sur PoP :p
Pour me changer, je suis allée voir un dessin animé. Deux heures après la fin de la séance je plane encore...
L'Illusioniste de Sylvain Chomet
Le très talentueux réalisateur des fameuses
Triplettes de Belleville est (enfin) de retour et nous présente son nouveau film, une adaptation d'un scénario oublié du génialissime Jacques Tati.
Il en fallait de l'audace pour s'attaquer à l'œuvre du maitre. Mais en y réfléchissant, qui mieux que lui pouvait retrouver l'essence de son art, sa poésie burlesque et ses personnages décalés ?
Déjà, dans les Triplettes, on retrouvait un petit aspect semblable dans son ambiance légèrement rétro, dans ses personnages un peu bancal, qui ne s'adaptent pas au monde qui les entoure, et dans ses scénarios qui s'attachent aux petits riens de la vie et qui prend le temps s'amuser et de regarder autours de lui.
Et pour avoir bavé sur la moindre image sortie depuis ces mois, je peux vous assurer que le résultat est une véritable réussite.
Synopsis
Vers la fin des années 50, un illusionniste d'un certain âge se voit contraint de quitter les music-halls parisiens dans lesquels il rencontre de moins en moins de succès. Il part tenter sa chance à Londres mais sans plus de résultat, et de café en fête de village, il se retrouve dans un petit pub au fin fond de l'Ecosse. Fascinée par ses tours, Alice, une jeune fille du village va le prendre pour un véritable magicien et va s'embarquer avec lui loin de son univers de travail et de chaussures percées.
Presque sans dialogue tout comme son prédécesseur, le film présente un univers graphique semblable, au trait fin et aux couleurs somptueuses. Que ce soit les paysages de villes ou de campagnes, de jour comme de nuit, c'est un émerveillement continu dans le détail du dessin et les nuances de bleu et d'ocre, paysages à la fois constamment en mouvement et toujours contemplatifs.
L'animation est superbe, légèrement cartoonesque tout comme le chara design pour accentuer les démarches et les grimaces des personnages, et à la fois très vive par moment, pour les tours de passe notamment.
Et que dire de l'illusionniste, véritable incarnation de Tati animé par sa démarche un peu gauche et son visage fatigué et souriant. Quand le double animé rencontre le double de pellicule, la magie opère sur scène et le drame en coulisse préfère attendre son tour de piste.
Musicalement, c'est splendide. Monsieur Chomet, il sait tout faire décidément, a lui-même composé les musiques et écrit les paroles de la chanson du générique, une véritable plongée dans les tourne-disques des années 50.
Et que dire d'autre... Que dire d'autre à part que je voulais y rester dans cet univers dans lequel un vieil illusionniste se transforme en grand-père merveilleux pour une petite cendrillon écossaise et que à l'instar de la gamine d'autrefois, c'est un déchirement d'apprendre que les magiciens n'existent pas.
Que dire d'autre à part que j'avais les larmes aux yeux quand la lumière de la salle s'est rallumée, par tant de beauté et de poésie et par l'émotion de la fin du spectacle.
Un tour de piste
Adieu l'illusionniste
Et roulez jeunesse...