Vice-Versa (Pete Docter, 2015) : Je pense que ça fait un moment maintenant que le public n'attend plus avec autant d'impatience les films du studio Pixar. Après son absorption par Disney, le studio a perdu son temps et son talent sur des suites sans grand intérêt et d'autres films peu inspirés. L'annonce d'un nouveau film par Pete Docter, le meilleur réalisateur du studio, a sonné comme une libération.
On suit l'histoire de Riley Andersen, une jeune fille qui vit mal son déménagement d'un bout à l'autre des États-Unis. Mais plutôt que de relater cette situation d'un point de vue ordinaire, le film choisit de raconter l'histoire "de l'intérieur". En effet, dans la tête de Riley, cinq émotions primaires (Joie, Colère, Dégoût, Peur et Tristesse) sont chargées de réguler la vie de la gamine ainsi que de trier ses souvenirs. Et lorsque Riley affronte le premier grand bouleversement de sa vie, les émotions doivent rivaliser d'efforts pour éviter une mésaventure...
D'un point de vue conceptuel, ce film est le digne successeur de Monstres & Cie, mon film préféré du studio - réalisé justement par Pete Docter. A partir d'une idée simple, le film élabore une univers complet qui obéit à sa propre logique et où tout se tient. On retrouve également ce côté "entreprise de l'absurde" avec des gens qui travaillent littéralement à entretenir toutes les composantes de la psychologie de Riley : les souvenirs, la personnalité, les rêves, le subconscient, etc. Le film arrive à être riche en idées et en détails sans jamais devenir lourd, même si je ne pense pas que le plus jeune public s'y retrouvera.
Aucune surprise au niveau de l'aspect visuel, irréprochable, tout comme la direction artistique colorée et inventive. L'humour à base de comique de répétition fonctionne à plein régime, et s'autorise quelques vannes référentielles un peu inattendues mais pas nécessairement envahissantes.
Fourmillant d'idées, bien intentionné sans être niaiseux, Vice-Versa se place dans la lignée des grands Pixar et en particulier ceux de son génial créateur Pete Docter qui arrive toujours à conserver cette authenticité du film d'animation qu'on aime tant.