Raid Dingue J'ai un gros problème avec ce film, un seul, mais de taille. Soyons franc, lors de la séance je ne me suis pas ennuyé un seul instant, je me suis même plutôt bien amusé: la réalisation était loin d'être dégueulasse, les acteurs jouaient bien et les dialogues et différentes scènes s'enchainaient sans réelle difficulté. Sur le coup, je peux le dire, j'ai pris mon pied.
C'est en ressortant de la salle que j'ai commencé à me poser cette simple question: est-ce que le personnage de Joanna Pasquali (la fille qui veut intégrer le Raid) est vraiment si mal écrit? Alors que le reste des protagonistes tient plutôt bien la route... Est-ce que je ne viens pas de voir à l'écran, pendant presque les 9/10èmes du film un des personnages les plus misogyne qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à présent?
Je veux dire, cette fille là n'est pas maladroite et un peu trop enjouée, elle est tout simplement incompétente, à tous points de vue. Que ce soit en société, en tant que flic, recrue du Raid... Elle plane pendant tout le long du film et ne semble même pas se rendre compte de la lourdeur et l'importance de sa tâche ou de l'image qu'elle renvoie, aussi bien à son père, à ses collègues, à son fiancée et aux grands de ce monde qu'elle sera amenée à côtoyer dans sa tâche... Et elle ne se réveille (partiellement) que durant le dernier quart d'heure, comme si par enchantement, elle se mettait soudain à réfléchir.
Une image digne et respectueuse de la Femme en vérité, comme si une femme ne pouvait viscéralement pas rentrer dans un groupe aussi prestigieux que le Raid, en raison de son immaturité. J'imagine que les quelques femmes appartenant réellement au Raid ont apprécié la comparaison avec ce personnage.
Pourtant bordel, c'était justement l'occasion de sortir une femme forte, qui s'assume et qui n'a pas peur de fermer leurs claques-merde à quelques machos un peut trop réacs, quitte à leur foutre des claques sur le ring d'entraînement. Parce que pour le coup, Danny Boon qui essaie de la dégouter par tous les moyens, de lui pourrir la vie et de la faire radier à tout prix, c'est pas du machisme, c'est du bon sens. Pour que même le spectateur arrive à s'en convaincre au vu de ses exploits, c'est grave quand même.
Il n'y avait même pas à chercher loin pour trouver un bon modèle d'inspiration: vous prenez simplement le lieutenant Judy Hopps de Zootopie (2016 je rappelle), vous lui rajoutez un petit côté maladroit qui irait très bien avec le côté poissard du personnage joué par Danny Boon et voilà, vous l'avez vôtre duo comique et fonctionnel qui va peu à peu apprendre à se connaitre et finir par former une équipe de choc (et plus si affinités).
Je passe aussi volontairement sur une autre séquence dans laquelle 2 hommes travestis en drag-queen se disputent pour savoir "qui fait la femme".
Honnêtement sans être un chef d’œuvre, ce film avait tout pour être plaisant sans être dégradant pour l'image de la femme. Il suffisait juste de mieux définir la personnalité et le comportement d'un des 2 personnages principaux (même pas besoin de réécrire le script ou les dialogues).
Au lieu de cela, on rigole un bon coup mais quand on y repense après, ben on a un peu honte quoi...