Moi j'avoue que d'un autre côté, je comprends pas vraiment le succès d'Intouchables... c'est un peu comme Bienvenue chez les ch'tis, tout le monde reconnaît que le film est sympa mais casse pas trois pattes à un canard, n'empêche que ça fait des milliers d'entrées. J'ai pas vu le film (m'intéresse pas des masses, surtout que moi et les films français...), mais j'avoue que ça me laisse perplexe. De mon point de vue, y'a largement plus de potentiel sur un film comme The Artist, qui m'a vraiment émue.
Pour la BA de The Dark Knight Rises... j'y ai cru mais... non. Je suis franchement pas plus emballée que ça. Et j'ai vraiment du mal à voir où Nolan veut en venir. Enfin... je serai là en 2012 pour me faire mon avis!
Sinon je ressors de la séance d'Hugo Cabret en VO et en 3D.
Pour commencer: c'est le premier film live que je vois où la 3D a un véritable intérêt. C'est franchement sublime et il y a des effets absolument jouissifs. Donc oui, ça vaut le coup d'ajouter 2€, définitivement.
D'ailleurs, en option la VO c'est bien aussi, ça permet d'apprécier Christopher Lee qui dit "Monsieur Cabret" dans une prononciation française quasi-parfaite.
Pour le film lui-même... très franchement, je suis contente de finir l'année là-dessus. Contrairement à Tintin qui enchaîne l'action dans un rythme des plus soutenus, Hugo Cabret est au contraire un film lent et contemplatif. Autant dire que si vous n'aimez pas les films qui ne vont pas dans tous les sens, vous ne supporterez pas ces deux heures dont le rythme rappelle plus le Scorcese de "Le temps de l'innocence" que celui de "Shutter Island".
(Les deux films n'ont rien à voir, mais si je peux me permettre une autre comparaison avec Tintin: là où Spielberg n'avait pas été foutu de faire des devantures de vitrines Belges en français (parmi d'autres erreurs du genre), Scorcese, lui ne se fait pas avoir: vitrines, affiches, livres... tout est en français, et on l'en remercie.)
Le film est assez différent de ce que j'avais imaginé. Plutôt qu'Hugo Cabret, on aurait pu l'appeler "Hommage à George Méliès". Pas que lui d'ailleurs: Harold Lloyd et la cultissime scène de l'horloge, les frères Lumière et leur "arrivée d'un train en gare de la Ciotat" qui avait été un choc à l'époque, Chaplin, Keaton et j'en passe...
Alors que The Artist faisait un hommage en reprenant les codes (film en noir et blanc, muet, format de la pellicule, pas d'effets spéciaux), Hugo Cabret fait tout le contraire: il mise sur des technologies bien de nos jours pour rendre hommage aux débuts du cinéma. Et voir Méliès en 3D, c'est culotté, mais ça a un charme certain. Cette rencontre entre futur et passé résume bien l'esthétique définitivement steampunk du film. Si vous aimez le son des locomotives, la vapeur, les rouages qui s'entrechoquent, les turbines qui se mettent en route, un Paris des années 30 à la fois industriel et poétique, le tout servi dans une teinte sépia et un scénario un poil magique, aucun doute, vous ne pouvez qu'adorer ce film qui brille avant tout par une ambiance sublime.
Autant le dire tout de suite: si en revanche, ni Méliès ni le steampunk ne vous parlent, passez votre chemin, il y a peu de chances que le film vous parle.
Le scénario en lui-même est assez peu consistant, et à vrai dire ce n'est pas tellement ce qui importe. Hugo Cabret, c'est un peu comme un poème, une ode au cinéma: c'est beau, incroyablement beau, et c'est rempli d'émotions, mais c'est creux. Le rythme est lent, d'autant qu'on ne sait pas vraiment où on va et que le film ne semble pas trouver de réelle conclusion, laissant un certain nombre de questions en suspens. Pour autant, la magie est là et le casting est impeccable. Le film repose en grande partie sur cette sensibilité du cinéma pour le cinéma, et sa capacité à faire rêver. Ca ne plaira certainement pas à tout le monde, mais pour ma part, j'ai passé un excellent moment... cela dit, je suis amoureuse du steampunk et j'ai eu le souffle coupé dès les premières minutes, aussi... ne vous fiez pas à mon avis!