Je suis allé voir
The Giver, car même si le pitch montrait un film archi-classique, la bande-annonce promettait un traitement particulier.
Les adaptations filmographique de roman dystopique dont la cible est la jeunesse anglo-américaine, ça foisonne en ce moment (Hunger Games, Divergente, Les âmes vagabondes...). S'il n'y a vraiment rien d'original dans ce film, il y a une petite trouvaille qui m'a bien fait sourire, la manie d'avoir un langage précis, une adaptation de la nov'langue de Wells. Ainsi alors que le mot
amour n'est pas assez précis pour être énoncé, il y a un substitut pour le mot
doudou qui est
objet de réconfort 
Le traitement particulier est le rendu visuel pour le fade d'une vie sans sentiment, une image en
noir et blanc, qui progressivement ou par à coup va se colorer selon les points de vue des protagonistes. Alors que le procédé est intéressant les premiers instants et lors des phases de transition — les dialogues entre personnes ayant un point de vue sur les sentiments différent ont un potentiel certain,
la réalisation ne se donne les moyens de ses ambitions. La photographie n'a aucun cachet, et les effets chromatiques sont de simples applications de filtres.
L'obligatoire imagerie numérique de notre époque participe à cette déception. Tout est devenu lisse. Pour une vidéo standard cela apporte une qualité bienvenue, mais lorsqu'on ose quelques jeux d'images, cela réclame paradoxalement plus d'efforts. Bref, c'est la différence entre un film à voir dans une salle obscure et sur un grand écran et un téléfilm dédié à un cadre plus économe. Je ne m'attendais pas non plus à une technique géniale, mais à quelque chose qui se démarque plus qu'une simple anecdote.
La musique ne donne pas une identité particulière au film, quoiqu'elle répond souvent aux canons du genre, mais à d'autres moments elle est mal placée et souligne la gentille caricature qui s'offre à nous.
Ce n'est pas un coup de cœur, je n'ai pas assisté à la surprise qui aurait pu être annoncée, mais en mettant de côté ces attentes disproportionnés j'ai passé un agréable moment. Les acteurs, sans offrir un jeu exceptionnel, nous font sourire à de nombreux moments, rendant vraiment agréable la découverte des sentiments joyeux. Et dans les moments durs, ils accompagnent avec efficacité ces scènes.
Vu le classicisme et le gravité du sujet de la dystopie, je trouve naturel d'avoir une petite attente de renouvellement en allant voir ce film. Malgré la déception de ce côté, il ne faut que cela vous empêche de passer un bon moment, car les bonnes recettes sont apprises et restitués. Un film trop scolaire et pas assez artistique, ce n'est pas le pire des défauts

6/10
Par ailleurs, j'approuve Nakei1024, le prochain Astérix a vraiment l'air prometteur. Il faut dire que le
Domaine des Dieux se prête plutôt bien à l'adaptation en film, contrairement à d'autres titres plus classiques.