Sauf que la fiction est arbitraire, [...]
En fait je défendrais un point de vue plus restreint à Star Wars en particulier qu'autre chose. Le fait que "ça existe" n'est effectivement pas une justification en soi, elle l'est peut-être un peu plus dans ce cas en particulier.
Star Wars est un mythe de la culture populaire, au vrai sens profond du mythe: les fans de Star Wars nous ont assez bassinés avec Campbell pour qu'on le sache. C'est pourquoi, de ce point de vue du mythe, Star Wars 7
ne pouvait pas être autre chose qu'un remake du premier.
Simplement, ce à coté de quoi le monomythe passe, et ce pourquoi il serait bon de s'en détacher comme référence absolue, c'est le coté éternellement renouvelé mais surtout transformé du mythe, et que c'est bien cette transformation, cette différence plutôt que la ressemblance, qui importe.
Star Wars 7-8-etc sont des produits d'un certain contexte culturel, politique et social, et ces films reproduisent donc leurs mythes en reflétant aussi ce contexte particulier. Et c'est pourquoi je pense que ces films
ne peuvent pas faire autrement qu'avoir un cast diversifié en couleur de peau et en sexualité.
C'est important parce que ce genre de mythe nourrit à la fois l'imaginaire populaire, celui qui fait ou défait les normes, et la construction identitaire des jeunes générations. (Pareil pour mon exemple de Frozen)
C'est de ce point de vue, certes restreint, que je part, et j'aurais mieux fait de l'expliquer ainsi dans mon post à l'arrache plus haut, car je suis conscient que la question de la représentation et de l'appropriation culturelle sont des points très délicats.
D'une part je ne doute pas qu'en dehors de ce point de vue, il existe à l'oeuvre une certaine logique mercantile un peu puante. Les chiffres,
sortis justement récemment, le prouvent: la diversité fait aussi vendre. C'est bien mais avec un certain relent aigre, comme tu l'as déjà dit.
D'autre part, ce qui est aussi délicat, c'est qu'il ne faudrait effectivement pas prendre ce fait comme une "étape" (comme tu l'as expliqué) et encore moins comme une finalité (ce qui serait catastrophique). En fait il s'agirait plutôt d'un artefact, d'un effet secondaire qui ne fait que témoigner de la réalité d'un progrès (probablement) en cours. Le vrai succès n'est pas que la culture marginale déborde sur la culture dominante, mais qu'elle soit vivace, et c'est cela qui doit être la vrai marque d'un éventuel progrès.
Tout ça pour essayer de dire que t'as raison mais que je voulais balancer à l'arrache mes réflexions sur cette histoire de mythe que m'inspirent mes dernières lectures ( ´_ゝ`)