Bon, pour l'instant je n'ai pas de sujet en tête à développer (ça va venir), mais tu pourrais nous introduire le sujet dont tu me parlais l'autre fois sur "une sociologie de l'enfermement, de l'isolement ou du repli sur soi", un truc dans ces eaux-là quoi^^ Parce que c'est le genre de sujet où il y a matière à discuter (sans références scientifiques notables par contre...à moins de faire le contortionniste).
Mouais, ça fait un peu facile étant donné que c'est déjà sur mon blog, mais bon, tu as raison, ça peut lancer le topic et les discussions.
Le thème de ma réflexion est donc la socialisation virtuelle. Ne vous emballez pas, je ne suis pas un petit Alain Soral qui crache sur les autres et prétend détenir LA vérité ultime et absolue, alors que tous ces gueux de sociologues n'y comprennent rien. Au contraire, je fais part de mes idées concrêtement et objectivement, sans chercher à corrompre ni à cracher sur qui que ce soit. Sans plus attendre, voici le texte.
La socialisation virtuelle
Il me semble assister, d’années en années, à une évolution majeure des comportements en société. Peu à peu, le lien social se voit diminué, du fait de nombreux systèmes permettant aux Hommes de s’exprimer et de vivre socialement sans respecter les codes traditionnels implémentés dans nos esprits.
Depuis désormais plusieurs années, les sociologues, experts dans leur domaine, déplorent l’individualisme prôné par l’évolution des comportements sociaux, mais je n’en ai jamais entendu un parler dans les termes que je vais employer. Désormais, selon moi, l’Homme oublie comment se comporter en société. Les exemples ne manquent pas, et je puis affirmer que certains individus, vraisemblablement plus fragiles que d’autres, oublient le respect mutuel que s’accordent les gens au cours de discussions, de débats et d’échanges, quels que soient leur nature.
Je suis parvenu à dresser deux profils type de ces individus.
Le premier est le plus fréquent, et probablement le moins inquiétant. On y trouve les hommes et femmes, de tous âges, qui ont totalement accepté l’individualisme ravageur de la société, et qui se recroquevillent dans un monde où eux seuls existent, et où ils ne se soucient guère des autres, tout comme des conséquences de leurs paroles et de leurs actes. Ceux-là sont nombreux, et sont en général plus acteurs que victime dans ce processus d’individualisme à outrance.
Le deuxième groupe est quant à lui bien plus inquiétant. Il concerne notamment les jeunes générations, et plus particulièrement les 20 – 30 ans. Ceux là sont victimes d’une incapacité à s’adapter à la société telle que nous la connaissons aujourd’hui. Généralement peu sociables, les individus victimes sont généralement des personnes sortant peu, n’ayant guère de relations, et utilisant de manière abusive l’outil informatique pour se lier au reste du monde. Autrement dit, ces hommes et femmes oublient qu’ils s’adressent à des êtres humains, tout comme eux, doués d’émotions et capable d’être flattés, vexés, choqués ou affligés face à leurs discours. Ainsi, ces individus ne mettent aucune barrière à leur franchise, et, dans des situations exigeant du tact, de la réflexion ou de la délicatesse, ils se contenteront, comme ils le font toujours, de jeter leur opinion crûment, sans même envisager que cela puisse avoir des conséquences négatives, que ce soit via l’outil informatique ou réellement au cours d’un dialogue avec une autre personne.
Il est évident que, de tout temps, des individus inadaptés ont existé. Là non plus, les exemples ne manquent pas, et d’autres pourront en parler plus en détail. Mon inquiétude provient surtout du nombre grandissant des ses individus associables, qu’ils soient réellement égocentriques ou seulement perdus. Loin de moi l’idée de mettre en avant les dangers de la socialisation virtuelle, mais il est évident qu’à long terme, si son importance est supérieure à la socialisation « classique », elle mène logiquement à une perte de repères, à un dérèglement des comportements sociaux. Et pourtant, personne n’en parle, personne ne met en avant le caractère malsain de certains types de rapports virtuels. Au contraire, notre société, poussant chaque jour à la consommation, utilise le virtuel et l’émancipation des rapports qu’il crée à des fins commerciales, dans le but de vendre des rapports entre individus tout comme de nouveaux systèmes nous permettant de plonger un peu plus dans cette démarche.
Si l’internet, en tant qu’outil de communication, peut être fabuleusement riche et complet, il est cependant incapable de reproduire les codes sociaux de la vie de tous les jours. Il est bien plus simple de fuir un sujet, une personne où une réalité lorsque nous sommes confortablement assis derrière nos écrans. Il est aussi plus facile d’agresser une personne sans le moindre contact physique. Après tout, s'ils ne sont pas présents physiquement, quels risques courent-ils ? Tout est tellement plus simple que dans la « vraie » vie.