Ce que Nakei voulait peut être dire, c'est que des parents préfèreront toujours que leurs gosses fassent de longues études inutiles que de courtes études utiles. La dévalorisation des BEP, CAP et autre diplômes professionnels (et professionnalisant) est terrifiante.
Il y a du vrai et du faux. J'entends par là que la formation professionnelle n'est effectivement pas valorisée dans la société en général parce que socialement on préfère que nos enfants aient un travail qui ne soit pas trop contraignant physiquement. C'est humain, compréhensible, la pénibilité physique est une réalité. Cependant, une personne qui est allé au bout de la formation professionnelle peut trouver un emploi, lequel peut être bien mieux rémunéré que bien des emplois de bureau.
Si on veut être plus politique, cela démontre aussi un réel mépris pour la culture ouvrière, culture que l'on a voulu à toute force détruire pour des raisons politiques (un PCF à 25%, c'est toujours embêtant), économiques (pourquoi valoriser cette culture alors que l'on transfère les emplois industriels vers des pays low-cost) et idéologiques (la République met toujours en valeur la promotion sociale même si l'on n'a plus de réparateur disponible pour remettre en marche "l'ascenseur social")
Il faut aussi distinguer toutes les filières courtes vers le tertiaire, les BTS, où les professionnels sont bien souvent absents par manque d'implication de leurs corporations mais aussi parce que le système ne les y incitent pas vraiment.
Il y a trop de BTS dans ce pays, n'importe quel lycée peut en monter. La valeur des formations qui y sont dispensés est bien souvent sujette à caution. Je prendrai l'exemple de ma filière professionnelle, à savoir le notariat. Avant, jusqu'en 2007, il y avait un filière entièrement montée par la profession au travers des maisons du notariat. Ce n'était pas parfait mais cela donnait accès à un diplôme reconnu, national, la formation était financée par la profession, dispensée en grande partie par des professionnels. Aujourd'hui, ce sont des BTS. Je n'ai rien contre mais il y a à boire et à manger. La valeur des enseignants peut varier du tout au tout d'un BTS à l'autre. Certains aspects laissent rêveurs comme l'obligation d'avoir ce tronc commun avec de la culture générale, etc, etc... La filière du notariat dépendait du ministère de la justice, ce qui était cohérent, aujourd'hui elle dépend de l'éducation nationale. Là encore, je n'ai rien contre, mais comment le rectorat peut évaluer la réelle valeur des enseignements alors qu'eux-même n'ont pas la moindre idées des contraintes journalières, pratiques, des métiers auxquels ce BTS est censé former.
Dernièrement, j'avais un jeune stagiaire, une nana très bien, volontaire, que l'on avait orienté vers un BTS où la prof qui s'occupait des enseignements en droit n'a jamais été qu'une simple secrétaire. On ne leur demandait même pas d'avoir un code civil alors que c'est la base du boulot!