Je viens mettre mon grain de sel dans le débat.
Sachant que les médias français sont 80% à gauche, c'est juste à mourir de rire.
Alors ça, c'est à mourir de rire. De moins points de vue, ils sont 80% à droite... Comme quoi, rien n'est si évident que ça. Et pour preuve, il suffit de voir comment il traite des mouvements sociaux (et notamment de toute les soit disant dérive qui se passe pendant les mouvements sociaux, en reprenant le discours de l'Etat et non pas des gens impliqués) d'une part, et à qui ils appartiennent d'autre part: quasiment tous les journaux non affiliés à l'extrème-droite ou à l'extrème gauche et ayant une grande audience appartienne à Lagardère, Bouygue, Rotshild et d'autres personnes du même accabie, c'est à dire des proches de Sarkozy. Et ne croyez pas que les journalistes sont totalement libres de dire ce qu'ils veulent dans ce genre de situation.
Non non, je parle par expérience personnelle. Quand tu te fais agresser 3 fois dans ta vie, 3 fois par des arabes, que c'est la même chose pour tes potes, ta famille, tes collègues de travail...faut arrêter de croire que c'est une coïncidence.
Mais comme tous les bien pensant, je suppose que tu vis dans un endroit où tu ne les côtoies jamais...
Non, ce n'est pas une coïncidence, il y a une corrélation. Sauf qu'il faut tisser les liens correctement aussi. J'ai pu mal comprendre, mais quand on t'entend ça sonne : 3 agresseurs arabes et 0 pas arabe donc lien direct entre "arabe" et "agresseur".
Sauf que :
- il y a plein d'autre truc entrant en compte : pauvreté, éducation, valeurs religieuses∕morales∕politiques (ou absence de valeurs)... etc. Et tu verras que les agresseurs correspondent plus souvent aux critères "pauvreté", "manque d'éducation" et "manque de valeur" qu'au critère "arabe". Parce que les trois que je viens de citer se retrouvent aussi souvent chez les délinquants non-arabes et qu'ils sont inversement non-présents chez les non-délinquants arabes. Tu noteras que les arabes non délinquants sont souvent soit pas pauvre, soit ont un niveau d'éducation élevé, soit ont des valeurs religieuses, morales ou politiques fortes. Du coup, la question est pourquoi se focaliser sur l'origine ethnique alors qu'il y a plein d'autres critères tout autant, voire plus valable. Ce que tu dis là va d'ailleurs dans le sens de ce que je dis:
Des étudiants ? Ceux dont je te parle savent à peine écrire leurs noms...
- 3 agressions, c'est insuffisant pour faire une généralité (sans remettre en cause la gravité de ce qui a pu t'arriver). Personnellement, je me suis autant voire plus emmerder par des souchiens que des immigrés : de mon expérience personnelle je devrais donc en conclure que les français de souche sont plus des enfoirés...
- Il y a de très bon contre-exemple: déjà, si l'arabité était vraiment une cause, cela voudrait dire que les pays arabes n'auraient que des criminels, et ce n'est pas le cas d'une part. Et pour en rester à la France, il y a plein de contre-exemple: par exemple, à Lyon, le quartier de la Guillotière a une population essentiellement immigré : on y trouve entre autre la médina de Lyon, (et aussi un quartier africain, un mini chinatown, pas mal de squats Rroms, etc). Et contrairement à beaucoup d'idées reçus, la Guillotière est l'un des quartiers où tu as le moins de chance de te faire agresser. Pas forcément que la criminalité dans son ensemble soit plus faible, mais tu ne risques en tout cas pas de te faire agresser. D'une part, parce que les arabes qui vivent là-bas ne sont pas acculturé, ils ont souvent conservé leur culture d'origine et les valeurs qui leur ait lié (notamment une véritable pratique religieuse, la délinquance n'étant pas vraiment compatible avec l'Islam). D'autre part car les délinquants du coin font du trafic de drogue et qu'agresser les gens ne feraient que rameuter la police dans le quartier. Du coup, si tu ne veux pas d'ennui, tu as plutôt intérêt à ne pas foutre la merde justement.
- Se baser sur le taux de criminalité de certains quartiers ne veut rien dire. Le taux de criminalité ne reflètent pas la criminalité mais les "criminels" pris par la police. Et loin de moi l'idée d'affirmer que les cités n'ont pas plus de délinquance qu'ailleurs ; je ne le pense pas, et je ne suis pas omniscient de toute façon. Mais le fait est que la police t'emmerde plus quand tu es immigré et/ou que tu habites certains quartiers: exemple, un groupe de pote où tous avaient du cannabis sur eux sauf un arabe, musulman pratiquant, qui du coup ne touchait pas à sa car c'était contraire à sa religion. La police a fait un contrôle d'identité et fouille de sac et, le seul à avoir été fouillé, c'est l'arabe. Alors que c'était le seul qui n'avait rien à se reprocher. Donc ça montre aussi que tous les autres gars qui était à côté n'ont pas fait monter le taux de criminalité de leur groupe d'appartenance. Et donc pour en revenir sur certains coins comme la Creuse qui a été évoqué plusieurs fois, le taux de criminalité s'explique-t-il par moins de criminalité, ou par moins de contrôle ?
Par contre, là où je rejoins Faust, dire que la densité est responsable du taux de criminalité est bidon. A Lyon, le quartier le plus dense, ce sont les pentes de la Croix-Rousse et non pas les grands ensembles. Parce que l'urbanisme de grand ensemble cummule une grande population dans un même immeuble, mais il place aussi cet immeuble au milieu d'un espace vide généralement. Entre deux barres, il y a beaucoup d'espace. Alors que les pentes, c'est tellement dense qu'il n'y a presque pas de rue pour monter sur le plateau - l'architecture locale a fait qu'on passe par les traboules, des allées passant sous les immeubles dans lesquelles on ne circule qu'à pied -, que les rues dépassent rarement les 5 m de large, et que que les immeubles font souvent 6-7 étages. Et pourtant, ce n'est pas le quartier avec le taux de criminalité le plus élevé de Lyon actuellement. Et pourtant, c'était un des quartiers le plus craignos de Lyon durant les années 1970, époque où les grands ensembles n'étaient pas du tout craignos d'ailleurs. Ce qui a changé depuis : la population, pas l'urbanisme. Et c'est valable autant pour les grands ensembles que pour les pentes.
Exactement, mais attention à ne pas confondre.
Par exemple, le coran et la sharia sont bien distincts.
Un islamiste se moque éperdument du coran. Pour lui, seul compte la sharia (=loi islamique ou ensemble de textes rédigés par des Imams intégristes et qui a valeur de loi pour les personnes appartenant au même bord politique).
A noter: L'islamisme est une tendance politique.
Alors ça, c'est totalement faux. L'Islamiste ne se moque absolument pas du Coran. Il veut, certes, appliqué la Charia à la lettre, mais celle-ci se base sur différentes choses selon le courant de l'Islam auquel il appartient :
- le Coran : texte sacré sensé avoir été révélé à Mahomet par Dieu. Seul élément commun à tous les musulmans.
- les Hadiths : parole et acte de Mahomet
- l'Ijma : le consensus des compagnons, c'est à dire les successeurs de Mahomet (en sachant qu'il y a pas mal de querelles sur les fameux successeurs)
Il n'y a aucun texte de la charia ; il n'y a que des interprétations basés sur une partie des éléments précédents. En sachant que l'interprétation est considéré comme terminé depuis plusieurs siècles, c'est à dire que toute nouvelle interprétation depuis n'est pas considéré comme étant valable. Les Islamistes ne se basent pas sur des textes rédigés par des imams intégristes actuelles, mais sur des interprétations existant de longue date.
Je sais pas, parce que je vis en France et que j'ai appris que l’État et l’Église étaient clairement séparés ? Et si je me souviens bien de mes cours d'Histoire, cette volonté de séparation remonte à loin, un Roi de France ayant clairement voulu que l’Église "s'éloigne" pour mieux assouvir son pouvoir. C'était Philippe le Bel, il me semble, face à Boniface VII. Ça donnera d'ailleurs comme résultat la plus grande crise du pontificat avec le grand Schisme d'Occident et la création du gallicanisme. C'est justement cette volonté de se mêler de politique qui a valu à l’Église la place qu'elle tient aujourd'hui (tout du moins en France, je ne m'avance pas pour les autres pays catholiques). D'où mon incompréhension, je pense... L'explication de beber m'aura pour le coup bien aidé
Ce que tu cites n'as, il me semble, rien à voir avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat, mais évoque plutôt l'indépendance de l'Eglise de France vis à vis du Saint-Siège. La séparation de l'Eglise et de l'Etat provient surtout des milieux anticléricaux, notamment les Républicains Radicaux. J'entends par là que les catholiques de France étaient globalement hostile à cette séparation, qu'il soit gallican ou ultra-montain (c'est à dire plutôt partisan d'une église indépendante ou soumise au Pape). Si je ne dis pas de bêtises...
Après, pour élargir à plus large que la France, il est intéressant de noter que les pays véritablement laïque se compte sur les doigts de la main : France, Turquie et Inde plus peut-être quelque changement dans certains pays depuis les années 2000. La religion et le politique ont toujours été intimement lié. L'Islam est à la base autant un projet politique que religieux par exemple : le projet originel est quand même de rassembler tous les musulmans au sein du Califat, et d'amener tous les humains à se convertir à l'Islam, y compris par la force dans le cas des religions ne rentrant pas dans le cadre de la dhimmitude. Mais c'est aussi valable pour le catholicisme qui ne se définit que comme la branche du christianisme reconnaissant la primauté du Pape. Si ça n'est pas une discorde politique ça, d'autant qu'un certain dogme catholique n'ont été défini précisément que pour des motifs politiques bien après la supposée vie de Jésus. Et on peut trouver de tels liens dans presque toutes les religions. La religion est utilisée par les pouvoirs en place pour se renforcer, et les Eglises cherchent à influencer le pouvoir en place pour se renforcer elles-aussi. Du coup, les religions institutionnalisées et les pouvoirs politiques se sont presque toujours influencés l'un l'autre. Ce qui peut sembler étrange pour quelqu'un qui a toujours vécu dans l'un des seul pays laïque au monde et où la laïcité fait quasiment consensus.
Pour le moyenne orient (Syrie, lybie etc) les européens sont allés se tailler des protectorats dans des zones déjà sous tutelles de l'empire Ottoman (donc sans autorité locale à la base).
Sous tutelle ne veut pas dire sans autorité locale. L'Empire Ottoman est loin d'être un état extrêmement centralisé. Il y avait des pouvoirs locaux existant. Mais si je ne me trompe pas, ceux-ci voyaient généralement positivement les occidentaux qui venaient se tailler des protectorats car ils voyaient une possibilité de s'émanciper de l'Empore Ottoman, même si au final, il n'ont fait que changer de domination.
L'aspect religieux n'avait d'ailleurs pas servi d'étendard aux indépendantistes alors; a l'exception notable des frères musulmans en Égypte qui furent un des seuls mouvements anti colons de caractères religieux tout les autres mouvements avaient alors une orientation politique propre (le plus souvent socialo-comunistes).
Oui et non. Il y a toujours eu des indépendantistes islamistes. Simplement, ils sont souvent restés minoritaires et/ou ont été marginalisé par d'autres courants politiques plus importants, généralement le Socialisme Arabe. C'est faux de dire que la religion n'a pas servi d'étendard, elle ne l'a pas été pour ceux qui ont récupéré le pouvoir.