Je voudrai revenir sur les tentations extrémistes du candidat de l'UMP qui ont fait l'objet du débat.
Mais il faut être clair, sa proposition de ministère de l'immigration et de l'identité nationale se rattache à un corpus idéologique qui est clairement identifié dans notre paysage politique depuis longtemps qui est celui de l'extrême droite. La confusion entre ces deux thématiques est l'un des fonds de commerce de cette mouvance depuis plus d'un siècle.Alors sans parler de fascisme qui est une idéologie particulière, il faut aussi arrêter de tourner autour du pot. Quand des ministères de l'immigration sont créés dans les pays étrangers, ils ne sont jamais rattachés à une thématique identitaire. Le faire c'est considérer ce phénomène qu'est l'immigration, qui est un phénomène normal car il y en a toujours eu, sous l'angle de la menace et de la dilution de la population originelle (à considérer que le fait de s'appeler Gonzalez, Ruis, de Rossi, Van Velt ou Dupont fasse de vous un membre de cette population "originelle") dans une population qui serait allogène. Cette dernière, au lieu d'être assimilée, vous assimilerait. Ce discours, on le connaît très bien, on sait qui le tient depuis ces 40 dernières années. Mais là, il ne faudrait rien dire, parce que c'est un chef de parti dit "institutionnel". Mais ce dernier fait ne rend la chose que plus dangereuse.
Le discours sur la génétique participe aussi à ce phénomène. Historiquement et politiquement, on sait qui ont été les derniers tenants de ces thèses sur ce déterminisme. Je ne vais pas rappeler l'oeuvre d'Alexis Carrel mais on en est quand même très proche. Alors on peut admettre la défense de Monsieur Sarkozy qui est de se réfugier derrière les spécialistes parce que le débat n'est pas encore "tranché". Mais à ce moment-là, quand on se sait aussi faiblard sur une question de ce genre, que l'on sait qu'elle est aussi polémique dans l'histoire des idées politiques, il y a une solution très simple et que des millions de gens appliquent avec un certain bonheur: "on se tait". C'est pourtant d'une grande simplicité. Or, il ne l'a pas fait.