De ce compagnon sautillant, Momo ne tarda pas à être agacée. Il aurait sans doute vécu une vie enrichissante et pleine de rebondissements s'il n'avait pas été aussi généreux en éructations vaguement asiatiques à chacun de ses bondissements. Notre héroïne se retrouva en prison, la civilisation ayant aussi infecté le monde des animaux. Dans sa cellule, elle pu assister à un spectacle unique : l'épanouissement subtil et parfumé d'une fleur noire, noire de crasse et de saleté. Le réveil d'un claudo mal lavé.
- Baba-Yaga, je suis. Le célèbre baba de l'exposition, mon enfant, s'exclama-t-il solennellement, alors même qu'aucune question ne lui avait été posée.
- Peace and love, que fais tu ici baba ?
Outragé, le baba répondit qu'il refuserait de répondre sans la présence de son avocat et renvoya la question à son expéditrice : "Et toi pourquoi es-tu là ?"
- Il parait que les pandas ne peuvent pas manger de glace, alors ils m'ont enfermée ici, répondit-elle sans préciser qu'elle venait tout juste de décapiter notre pauvre lapin au moyen d'une pelle, Momo avait sincèrement oublié ce petit détail insignifiant.
Le tonnerre s'abatit alors, triomphant tel l'éclair divin et ivre de feu : "Tu m'es fort sympathique, je vais te dire ce que tu devras accomplir. Pour pouvoir manger une glace, tu devras rejeter ton statut de panda, faire preuve d'intelligence et de sacrifice, abandonner tout espoir de la même façon que tu devras tourner le dos au désespoir et finalement passer une nuit sur la fameuse montagne chauve !!!"
Momo se contenta de froncer les sourcils et de plisser le front d'une façon difficilement imitable. Une nuit d'absurdité passa, ce cher baba étant très prolixe. Le lendemain, et près qu'une cabane sur pattes de poule à l'allure grave et tonitruante aie fort sympathiquement rasé le commissariat de pacotille, Momo se remit en route en se demandant quelle sorte de barjo elle rencontrera encore sur son chemin.
Prochain arrêt : Breughelland !