Yo Tambien (Alvaro Pastor, 2009) : Daniel a 34 ans et est trisomique. Fraîchement sorti de l'université, il trouve un job dans les services sociaux de la ville de Séville, où il prend justement en charge des handicapés. Au boulot il fait la rencontre de Laura, une jeune femme au caractère fort qui a la réputation de passer facilement d'homme à homme. Séduit par la personnalité indépendante de sa collègue, Daniel se retrouvera confronté à ses premières vraies difficultés émotionnelles. Non seulement Laura n'est pas du genre à s'attacher aux hommes qu'elle fréquente, mais sa propre famille ne comprend pas comment une femme normale pourrait s'intéresser à un homme tel que Daniel...
Le handicap est sans doute le sujet le plus casse-gueule qui soit et il en faut de peu pour tomber dans le compassionnisme vulgaire. Mais ce
Yo Tambien, sur lequel je suis tombé pas hasard en zappant, m'a séduit par son ton juste et son personnage principal qui à aucun moment ne fait pitié, bien au contraire. Lorsque Daniel, qui n'a jamais connu d'expérience amoureuse, se sent rejeté, on comprend que le vrai sujet du film n'est pas le handicap ; c'est bel et bien le désarroi sentimental, la détresse affective qui fait lutter ces personnages filmés comme dans un documentaire. Et dès lors le film transcende son sujet pour nous livrer un propos bien plus universel. Une réussite.
Black Swan (Darren Aronofski, 2010) : une ballerine surdouée entre en compétition pour obtenir le rôle de sa vie, celui la Reine des Cygnes dans le fameux ballet de Tchaïkovski. Mise sous pression par une mère possessive et un producteur excessivement exigeant, elle va rapidement devenir obsédée par son rôle jusqu'à en perdre la raison...
On peut s'agacer de l'abus de certains effets de mise en scène et d'un symbolisme parfois bancal, mais il n'en reste pas moins que ce thriller en tutu est un film passionnant et brillant comme j'en ai rarement vu. L'histoire de cette jeune fille qui perd progressivement l'esprit et confond fantasmes et réalité met le spectateur dans une position de voyeur malsaine et addictive. Diablement bien ficelé avec un trio d'acteurs stellaires (N. Portman qui signe le rôle de sa carrière, le frenchie V. Cassel et la délicieuse M. Kunis),
Black Swan un immanquable.
Le Hobbit - La Désolation de Smaug (Peter Jackson, 2013) : indubitablement meilleur que le premier. Le film trouve enfin des choses à raconter au lieu de simplement commenter le roman de Tolkien - que j'ai lu entre-temps. En fait, la disparition temporaire de G****** au bout de vingt minutes de film fait un énorme bien au récit ; sans ce
deus ex machina ambulant, on ressent plus de tension et de danger durant l'aventure de nos héros.
Certains ajouts restent laborieux (le personnage d'Evangeline Lilly est tellement forcé et hors-sujet qu'on croirait presque à de la parodie) mais globalement le temps de film est bien investi pour la conclusion. Restent malheureusement pas mal de scènes type Disneyland qui plaisent sans doute aux gosses mais qui n'apportent pas grand-chose à la narration. On verra donc en fin d'année pour le dernier film, que je n'attend pas vraiment pour lui-même mais parce qu'il va peut-être marquer la fin de la Tolkienexploitation de P. Jackson. On peut rêver.
PS : je ne reverrais plus Sherlock de la même manière.