Salut ! hey Full Metal K je trouve qu'on se croise souvent, tant mieux.
(mon post ne contient pas de spoilers.)
Tout dépend de ce que vous attendez de l'oeuvre de Satsoshi Kon. Dans tous les cas je définirais la chose ainsi : c'est un réalisateur à ranger du côté de Watanabe ou de Morimoto, de par sa façon d'aborder la réalisation. De Watanabe il a l'art de la mise en scène et la fluidité, ainsi que cette grande finesse alors même qu'il fait du grand spectacle. De Morimoto, il possède la capacité à innover en permanence dans la mise en scène, et ses trouvailles scénaristiques valent largement ses trouvailles visuelles.
Scénaristiquement, attendez-vous à tomber dans des histoires complexes, la palme revenant à Perfect Blue, dont le sujet principal demeure la peur de la schyzophrénie. C'est un film au budget limité, donc animation pas géniale, mais l'histoire vaut un bon Hitchcock, et les trouvailles visuelles sont déjà incroyables : personnage flottant sur des réverbères, photos qui parlent, etc. Ambiance sombre et violence psychologique sont à leur comble. C'est une démo impressionnante, qui contient en elle tous les thèmes fondateurs du réalisateur.
Millenium Actress est un film bien plus humaniste, c'est l'histoire d'un reporter qui veut rendre hommage à une actrice oubliée en réalisant un documentaire sur elle; s'ensuit un flasback gigantesque retraçant la vie de cette femme. Tout le film repose sur le thème cher au réalisateur, avec un jeu permanent entre vie réelle de l'actrice et vie "rêvée" : on ne sait plus où commence le rôle et on commence la réalité. On renoue avec le thème cher au réalisateur, la schyzophrénie, mais traité sur un ton plus léger. Un film exceptionnel qui en plus propose plein d'idées sur la façon de faire du cinéma : chacun des rôles incarnés par l'actrice est représenté à l'écran, et selon qu'elle tourne un film d'horreur ou un drame historiquen l'ambiance du film change.
Tokyo Godfathers prouve à nouveau le grand humanisme du réalisateur : une histoire de clochards paumés qui sauvent un bébé et qui vont chercher sa mère. C'est le film le moins déroutant du réalisateur. Je ne comprends pas comment tu as pu le trouver soporifique, Beck, car l'humour est constant et la réalisation est splendide : le scénario simple enchaîne les scènes avec une rigueur digne de l'époque des grandes comédies hollywoodiennes des années 50. Pour moi c'est un très grand film, l'un des rares qui parvient entièrement à dépasser sa condition de DA pour être un vrai film de cinéma. En plus il baigne dans l'ambiance féérique de Noël.
Quand à Paranoïa Agent, je vous le conseille vraiment, c'est l'une de mes quatre séries fétiches, elle est pour moi du niveau de Samurai Champloo ou Cowboy Bebop : la réalisation est très bonne, ne t'inquiète pas Starrynight, tu vas en prendre plein les yeux, d'autant plus que très souvent le style change, et Satoshi Kon explore toutes les formes de narration : thriller, comédie, heroic fantasy, drame, c'est une oeuvre exceptionnelle, une somme de la japanim.
Le scénario est très complexe, mais rien n'y est gratruit : pas d'élucubrations incopréhensibles façon Ergo Proxy (héhé). Pour ce qui est des thèmes, vous allez trouver des légendes urbaines, des sujets de société, des manifestations de démence et de shyzophrénie, sans oublier la paranoïa. Je précise que S Kon propose dans quasiment toute son oeuvre une étude passionnante de ce que sont les otakus, et le lien de fascination d'une personne pour quelque chose sert de fil rouge dans tous ses films et série : passion folle pour une chanteuse de J. Pop (Perfect Blue), passion pour une actrice de cinéma (Millenium), passion pour un bébé (Tokyo Godfathers) ; Paranoia agent est le plus riche à ce niveau là : la population se passionne pour une légende urbaine, un flic devient obnubilé par son enquête, etc. Rien que d'écrire sur cette série j'ai déjà envie de la revoir !
Le thème du suicide est central aussi, c'est une question qui hante tous ses films, même, indirectement, Millenium Actress,, qui n'est que la fuite en avant d'une femme devenue actrice afin de pouvoir parcourir le monde à la recherche de celui qu'elle aime.
Je précise que toutes mes remarques ne parviennent pas à faire ressortir l'ambiance ouvertement fantastique dans laquelle baignent toutes ses réalisations, Perfect Blue et Paranoia Agent en particulier.
En plus les graphismes sont splendides, à la fois réalites et colorés, une merveille.
Voilà les amis, j'aurais encore des milliards de chose à raconter sur lui, mais mon post est déjà bien trop long. En tout cas, c'est un très grand réalisateur, et on comprend pourquoi Otomo l'a lancé. Pour moi, l'élève a même dépassé le maître. Il n'y a que Watanabe qui puisse rivaliser avec lui...
A plus!