Houlà, tant de choses à rattraper après m'être absentée une journée.
Je commence par Down qui s'est adressé directement à moi:
Pour la fin d'Evangelion d'abord, je suis libre à toute discussion. L'interprétation que j'en donne peut être complété, invalidé, questionné, c'est justement une des choses que j'apprécie avec ces deux derniers épisodes: ce n'est pas par rien si j'en avais parlé à l'époque avec ma prof de philo, el contenu étant trop dense pour moi seule. Ensuite, je continue dans les réponses facile: le terme d'harem était en effet mauvais, et je l'ai supprimé depuis. Cependant, je persiste et signe pour dire que les personnages sont profonds mais mal développer: les changements réels des personnages n'arrivent que vers la fin. Le milieu de la série se concentre principalement sur une répétition des mêmes shémas en boucle: Shinji doute de lui et ses capacités, Ryoji arrive et lui donne un bon conseil, Shinji sauve la situation...et l'épisode d'après, retour case départ. La seule fois où la situation s'inverse et où Shinji prend une décision par lui même est durant l'ac avec Toji, et je pense que l'on se souvient tous où cela à mener. Bien sûr, une évolution progressive n'est pas nécessaire pour faire une bonne série, mais dans le cas d'Evangelion, c'est la répétion qui rend la situation difficilement acceptable à mes yeux.
Sinon, pour le reste du débat, je rejoins ce paragraphe de Deluxe:
Du coup plutôt que d'essayer de rentrer vingt ans plus tard dans la tête d'un névrosé chronique comme Hideaki Anno je préfère voir la série comme un témoignage de son époque, une somme définitive de l'animation au Japon de l'époque de la bulle économique. Et surtout, constater à quel point cette série reste encore une référence en termes d'animation, d'esthétique, de mise en scène et d'écriture - une référence que les animes d'aujourd'hui semblent incapables d'égaler. En recherchant ce qui fonctionne dans cette série on en apprend beaucoup sur l'animation en elle-même et ce qui fait l'intérêt et la spécificité de ce média.
Je rejoins aussi ce qui a été dit: la fin n'est pas juste un foirage, mais une tentative par Anno de faire au mieux avec une production qui s'est avéré être un parcours du combattant, et à délivrer un condensé de sa pensée parfaitement illustrer quoiqu'abstrait et libre à l'interprétation. Il ne s'agit pas d'un résumé, mais véritablement d'un prolongement de la décortication pour reprendre tes mots sarthasiris, et le fait qu'avec Down, en ayant vu les mêmes images nous obtenions deux visions différentes en est la preuve. Anno a laissé la possibilité aux spectateurs de s'approprier la série et d'en faire la leur, ce qui, pour une tentative de rattraper des coupes budgétaires, est un excellent résultat. Comme je le disais à la fin de ma critique, Anno en tant que fan d'anime délivre avec cette série une véritable lettre d'amour ouverte à ce média en y condensant justement tout ce que ce dernier avait à proposer à une époque difficile pour les studios: on peut l'accuser de tout, sauf de ne pas respecter les fans d'anime, dont il est lui même.