Auteur Sujet: Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?  (Lu 6524 fois)

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Nakei1024

Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« le: 03 Septembre 2007, 10:46:41 »
Il y a peu, j'ai lu dans Animeland un article assez intéressant sur la manière cyclique dont les studios renouvellent les genres d'animes qu'ils créent. En clair, tous les 5 à 10 ans, un nouveau genre revient sur le devant de la scène, et la plupart des studios se mettent à utiliser le filon. Ainsi, cette dernière décennie a vu le succès des comédies romantiques, avec des créations pour tous les goûts (ecchi, fantastique, déjanté, dramatique...).

Aussi, je pose la question: nous allons bientôt attaquer les années 2010 (on est fin 2007, mais le temps que les productions actuelles arrivent chez nous...), et l'on sent que les studios commencent à s'essoufler pour renouveler la formule, donc selon vous, au vu des productions actuelles, quel sera le genre roi pour les 10 prochaines années?

L'alcool tue lentement, tant mieux, je ne suis pas pressé...

Gemini no Saga

  • Invité
Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #1 le: 03 Septembre 2007, 12:08:14 »
Je ne partage pas l'avis de l'article (ma foi, il faut que je le lise quand même).

Je pense que graphiquement, la japanime est cyclique, et lorsque l'on mate un anime de 1985 puis de 1990, l'évolution saute aux yeux assez facilement.

Par contre au niveau du genre qui revient, certainement des changements en apparence mais dans le fond très peu. Néanmoins je repense à la saga gundam qui dure depuis plus de 20 ans en utilisant toujours le même filon de l'ado déboussolé et surtout les méchas comme vecteur. D'ailleurs tant que la japanime visera un public d'ado, on aura toujours droit aux mêmes questions sempiternelles de l'existence, avec deux déclinaisons possibles "shojo" et "shonen". Quoi que School Rumble utilise bien les deux, peut-être une piste concernant les prévisions.

Enfin bref tout ça pour dire que je brasse du vide, et que j'en ai aucune idée pour l'instant  ^_^.

Starrynight

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #2 le: 13 Octobre 2007, 22:28:33 »
Je rebondis sur le sujet et sur les dernières infos en date portant sur l'état du marché de la japanime (rebondis tel un marsupilami : houba, houba, fin de la parenthèse), pour donner mon humble avis et de non moins humbles commentaires sur le sujet :

Première constatation, assez flagrante lorsqu'on suit un peu les publications des différents acteurs de la japanime (studios, éditeurs, ...) : ces temps-ci la japanime s'essouffle un peu.

Question : pourquoi ?

On peut identifier plusieurs raisons :
1) Victime de son succès (et notamment de son expansion galopante à l'étranger (regardez le nombre de licences pour les animes et mangas en France ces derniers temps) vu que le marché intérieur a toujours été florissant et l'est visiblement encore), les acteurs en ont fait trop, ont appliqué la politique du "en veux-tu en voilà" et ont inondé le marché. Ceci a plusieurs conséquences : en privilégiant la quantité sur la qualité, ils ont saturé un marché déjà pas mal chargé et ont ainsi noyé les productions de qualité (i.e. celles qui se démarquent nettement par leur originalité, leur ampleur, leur qualité artistique ou autre) dans la masse des productions purement commerciales (dont nous reparlerons). On assiste ainsi actuellement à une cannibalisation du marché par les acteurs, au sens où un studio donné se marche sur les pieds, sans parler du fait que chacun écrase les pieds des autres : par exemple aux mois d'avril et d'octobre - traditionnellement très riches en sortie, pour des raisons culturelles nippones (ces deux mois correspondent au début des semestres et avril correspond de plus souvent au changement d'année fiscale (pas qu'au Japon d'ailleurs, pour cette dernière remarque)) - le nombre de sorties de nouveaux animes, tous genres confondus, est pléthorique : une cinquantaine en avril et une quarantaine en octobre, soit près de la moitié de la production annuelle en deux mois ! Parmi ceux-ci, combien sont passés totalement inaperçues ? Facilement la moitié. Sachant qu'à ces deux mois, le volume est tel que les gros studios sortent plusieurs animes simultanément. Par exemple, mettons que Gonzo ait sorti 4 animes en avril (chiffre totalement au hasard et donc faux, mais c'est juste pour l'exemple) : parmi ceux-là l'un sera un blockbuster attendu (avec force campagne de promotion), un autre sera attendu par quelques fans et les deux autres vont totalement passer à la trappe, alors qu'une politique stratégique un peu meilleure aurait pu permettre soit d'éviter purement et simplement la mise en chantier d'une production de piètre qualité qui de toute façon était destinée à passer au chausse-trappe, soit du moins de mieux étaler les sorties pour éviter que la notoriété de certaines éclipse complètement la venue des autres.

2) Pour des raisons historiques, les acteurs n'ont pas vu (ou voulu voir) que le marché évoluait et que les attentes de leurs consommateurs tout autant. Cela est particulièrement vrai pour les éditeurs de mangas qui ont constaté avec amertume que le marché des magazines de prépublciation était en train de sa casser joyeusement la figure. Bref aparté sur ce qu'est un magazine de prépublication : se présentant sous la forme d'un très gros pavé (plusieurs centaines de pages généralement) de papier basse qualité à prix cassé (l'équivalent de 3-4 euros), il constituait pour ses lecteurs un moyen efficace d'occuper leurs longues heures de trajet quotidien et pour ses éditeurs un très bon moyen de déterminer quelles séries plaisaient au public pour ensuite éditer celles-ci sous forme de mangas. On dénombre actuellement environ 250 magazines de prépublication si j'ai bonne mémoire (hebdomadaires, mensuels, bimensuels, kodomo, shônen, shôjo, ..., il y en a pour tous les goûts et toutes les tranches d'âge). Le fait est, néanmoins, que maintenant, le téléphone portable remplace avantageusement la lecture d'un magazine de prépublication et que les gens préfèrent lire les mangas que les annuaires format A4 (je parle bien évidemment des magazines de prépublication) que compulsait avidemment la génération précédente.


Face à ces constatations, et pouvant maintenant difficilement ignorer les nombreux signaux d'alarme qui se manifestent, les acteurs de la japanime adoptent plusieurs stratégies (qui ne s'excluent pas mutuellement d'ailleurs) :

- tant pour des raisons budgétaires (cf. GDH et Gonzo) qu'éditoriales, réduire la quantité en remettant la qualité au centre de la démarche de production. En fait, il semble que les studios essayent plutôt de promouvoir des productions de qualité (originales et dont il est moins certain qu'elles trouvent leurs publics et donc qu'elles soient rentables) en parallèle de productions que je qualifierai de "vaches à lait", c'est-à-dire les bonnes vieilles ficelles de grand-mère, le type même de production sans prétention avec un savoir-faire éprouvé qui a toujours son public, qui ne coûte pas très cher à produire, qui se rentabilise facilement pour peu que le nombre de spectateurs soit suffisant (i.e. pour peu qu'elle ne passe pas trop inaperçue d'où nécessité d'une petite campagne de promotion pour assurer ses arrières) et qui permet ainsi d'amortir les risques inhérents aux productions plus originales (types oeuvres d'auteurs). Dans la catégorie "vache à lait" (i.e. productions purement commerciales), je range aussi bien l'énième version d'un Gundam qu'une sempiternelle romance lycéenne (avec un chara-design on ne peut plus typique) ou les aventures ecchi de boulet-kun à petitesculottesland, les fans sont toujours au rendez-vous.
Ceci dit, les studios ont, semble-t-il malgré tout, pris conscience qu'il leur fallait réduire leur nombre de productions annuelles s'ils ne voulaient pas se tirer une balle dans le pied. Mais, un peu paradoxalement, j'ai parlé dans la news d'aujourd'hui de Sôtsû Agency qui, à contre-courant de cette tendance, cherche au contraire à augmenter sa production. En fait, cela se comprend au sens d'une diversification de sa production (i.e. ne pas avoir à compter que sur Gundam et Cie pour boucler sa fin de mois). Le but étant également, de sortir régulièrement un blockbuster pour linéariser son activité et donc augmenter les productions ... de qualité - ou du moins, à succès.

- Se rapprocher entre acteurs pour limiter ses coûts en mutualisant ses ressources. Un bel exemple en est (pour l'instant uniquement sur le papier, mais gageons que la réalité sera à la hauteur des espérances des dirigeants) le rapprochement entre le studio d'animation Production I.G et l'éditeur Mag Garden. Ces deux acteurs sont en difficulté sur leurs marchés respectifs et comme leurs activités sont complémentaires, leur rapprochement devrait permettre des économies d'échelle ainsi qu'un bon rythme de parution/production.

- Se diversifier. Bandai Namco utilise ainsi son importante activité dans les jeux, jouets et produits dérivés pour supporter les aléas de sa filiale Bandai Visual, studio d'animation. De même, Production I.G, encore lui, a créé la surprise en annonçant qu'il allait à présent se mettre aussi aux produits dérivés et aux DVD, vraismblablement par le truchement de partenariats. En effet, force est de constater que le marché des produits dérivés - même s'il connait aussi des hauts et des bas suivants les franchises - se porte globalement plutôt bien.
On notera cependant que le marché du DVD est assez morne (mais ça ne concerne pas que le Japon, entre autres en raison des téléchargements illégaux), mais qu'en revanche celui des droits d'auteur a le vent en poupe et ce sûrement grâce à l'expansion des productions animées japonaises outre archipel. Certains studios l'ont clairement compris et ont fait des revenus liés aux droits d'auteur l'une des colonnes vertébrales de leur activité.

- Utiliser les nouvelles technologies : la diffusion d'animes (ou d'extraits, de bandes-annonces, ...) sur le téléphone portable - couteau suisse dernière génération de tout jeune Japonais qui se respecte  - est en plein boum et le marché parait réellement porteur.

Tout ça pour dire que je n'ai pas répondu à la question de Nakei mais que j'avais envie de l'ouvrir ^^


P.S.: C'est l'heure de faire les comptes : qui s'est endormi avant d'avoir fini la lecture de ce post ?  :mellow:

Lisez les news.

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Nakei1024

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #3 le: 13 Octobre 2007, 22:50:51 »
Je ne me suis pas endormi, mais étant donné l'heure avancé (23h00), j'ai quand même du mal à lire un texte aussi dense. En fait ça a tendance à pique un peu les yeux.

L'alcool tue lentement, tant mieux, je ne suis pas pressé...

Faustt

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #4 le: 14 Octobre 2007, 00:16:41 »
Bah moi, je l'ai même pas lu, trop long... ^_^

Sinon, j'avais déjà remarqué qu'il y avait des cycles dans la japanim' donc je suis d'accord avec l'article (même si je ne l'ai pas lu)

Azumanga Daioh, School Rumble, Lucky Star, Suzumiya Haruhi etc...il y a depuis quelque temps un paquet de séries de type "lycée" avec des filles comme personnage principales...

Quand au futur genre...difficile à dire. Je pense qu'il faudra attendre un gros succès pour que les productions suivantes se ressemblent un peu toutes...

Diyo

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #5 le: 14 Octobre 2007, 00:26:07 »
Starrynight, quand tu as envie de l'ouvrir, n'hésite pas à utiliser le blog. C'est plus favorable pour faire passer un texte pertinent à la postérité.

L'animation japonaise est dans une mauvaise passe. On ne retrouve plus la prolifération de grandes oeuvres faisant l'unanimité comme c'était le cas dans les années 90 et au tout début des années 2000. La quantité prime au détriment de la qualité.

Bref, je n'apporte rien de nouveau au débat mais la lecture du post de Starry m'a cassé en quatre. Suivant!

EDIT: en plus, je suis hors sujet... désolé Nakei =|

Starrynight

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #6 le: 14 Octobre 2007, 10:34:07 »
Ouais, un courageux qui l'a lu en entier !  ^_^

Un blog ? Où ça ?  :mellow:
*se baisse pour éviter de justesse les jets de pierre de Diyo*

Bonne remarque, je vais de ce pas copier ça sur le blog. Mais, c'était pour tenter de dynamiser un peu le forum voyons <.<


Citer
Bref, je n'apporte rien de nouveau au débat mais la lecture du post de Starry m'a cassé en quatre. Suivant!
*tend de la glue ultra forte et souhaite bon courage à Chimik pour recoller les morceaux*

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Beck

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #7 le: 14 Octobre 2007, 12:58:15 »
Voilà un article bien intéressant.

Pour ce qui est de la situation au Japon, je ne sais pas trop comment ça se passe. Mais pour ce qui est de la situation en France, je pense qu'on assiste malheureusement au "trop de manga tue le manga". Beaucoup d'éditeurs voit dans le manga un marché porteur et sont donc prêt à tout pour en tirer du profit. Conséquence :
 - la concurrence s'accroît entre les éditeurs pour l'acquisition de licence.( Et qui dit concurrence accrue, dit enchère sur les prix, dit possible repercussion sur le prix de vente).
 - certains sont prêt à licencier n'importe quelle série pour créer ou étoffer une collection manga/anime. On doit donc débarquer tout et n'importe quoi dans nos contrées. On rejoint alors l'idée que la quantité prime sur la qualité.

Du coup, le marché français y perd énormement en lisibilité. Pour un néophyte, il est extrêment difficile de s'y retrouver. Et l'apparition, par exemple, de "manga français" (expression complétement abérrante) n'aide pas vraiment à éclaircir la situation.

De même, il faut que les éditeurs s'adaptent à l'évolution du marché qui a tendance à se démocratiser. Ils ont, à mon avis, de gros effort à faire sur l'aspect communication pour rendre leur collection lisible. Ils faut également qu'ils ne perdent pas de vue que la majorité de leur client sont des "jeunes" qui n'ont pas forcement trop de moyen. L'intégrale DVD d'une série récente revient très chère actuellement...

Pour l'avenir, il faut voir comment les événements vont tourner. Trouver un équilibre entre attente du public et réalité économique n'est pas évident.

(ceci est une analyse strictement personnelle)
Be quiet and drive !

histoirede

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #8 le: 15 Octobre 2007, 11:08:02 »
Personellement, je pense que le problème de la japanime aujourd'hui, c'est aussi le manque de série de qualité à longue haleine. Il devient rare qu'une série dépasse les 26 épisodes si elle n'est pas adaptée d'une série du Jump, maintenant... or auparavant, les séries se déroulaient sur bien plus d'épisodes, avec une qualité constante. Aujourd'hui, on remarque de nombreuses productions où la qualité varie de façon flagrante entre chaque épisode, ce qui la rend pour sûr moins attractive.
En plus de ça, les studios d'animation gachent de nombreuses ressources manga qui pourraient être adaptées en ede longues séries mais qui au final se retrouvent en 24 épisodes malgré un grand nombre d chapitres. Certaines fois ça marche, d'autres, on reste sur sa fin, ou on s'arrête au milieu du manga. Les grandes adaptations, qui étaient un filon phare à une époque, périclitent totalement. Le nombre de manga que j'adore et qui ne sont pas adaptés en anime ne fait que croître, et je vois de plus en plus d'anime râtés qui sortent, sans aucun scénario ou perso intéressant alors qu'il suffisait de puiser dans la réserve énooooorme des manga populaires au Japon.
Un exemple tout bête : Marimo Ragawa. Une seule des séries de Marimo Ragawa a été adaptée en anime, c'est Aka-chan to Boku, son premier hit. Un anime de 35 épisodes, gentillet, qui casse pas des briques mais qui ne frise pas le ridicule comme certaines des productions d'aujourd'hui, et qui a trouvé son public. Aujourd'hui, Marimo Ragawa publie une autre série qui est largement plus populaire que l'était le manga de Aka-chan to Boku lorsqu'il était édité, et pourtant, il est plus que probable qu'il n'y en aura pas d'adaptation...
Le jour où les studios d'animation feront l'effort de trouver des séries originales qui existent déjà, ça leur facilitera la tache...

Gemini no Saga

  • Invité
Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #9 le: 15 Octobre 2007, 21:34:24 »
A l'inverse de toi, je ne trouve pas que les studios devraient adapter des mangas pour pallier à leur éssoufflement, car ils souffrent déjà du manque d'orignalité  de leur productions (le plus emblématique est Gonzo) sans compter que leur public est avant tout des ados sans grand sens critique, par conséquent faut pas s'attendre à Ghost in the Shell tous les ans. Donc puiser ne serait qu'une facilité sans recherches dites "artistiques" bien que le mot ne soit pas correct. D'ailleurs et ça ne tient qu'à moi je trouve qu'adapter la plupart du temps ça ne sert à rien lorsque cette adaptation reste fidèle autant lire le manga.

Se focaliser sur la qualité, et surtout innover est le meilleur de gage de réussite. Je le sors souvent, mais graphiquement tout le monde devrait s'inspirer de Kemonozume.

Ca reste un point de vue plutôt idéaliste, je le concède.

histoirede

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #10 le: 17 Octobre 2007, 10:39:48 »
Pourtant c'est un bon filon, parce qu'il y a des imbéciles capables de s'avaler la même série sous tous les formats (par exemple, je me considère pas une grande fan de Hana yori Dango, et j'ai pourtant lu le manga en japonais, en anglais *et en français je suis la parution actuelle*, vu l'anime, le film et les drama...). Je dois être un cas à part de bien aimer quand un manga que j'aime bien est animé ? Et puis adapter des manga nous permet de les découvrir ! Je me serai pas retrouver à acheter Emma si j'avais pas vu l'anime au préalable (enfin, en France peut-être parce que l'offre reste limitée et on voit les nouveautés... mais pas au Japon). Pareil pour School Rumble et... Mushishi, PoT, Eyeshield, Dragon Ball (et oui, on a tous vus l'anime d'abord XD) et en fait un tas de choses !
Une fois qu'on a vu (un bout au moins) de l'anime, on peut toujours se retrancher sur le manga et dire combien l'anime est nul, ce que j'ai fait allègrement sur bon nombre de séries... mais s'il n'y avait pas eu l'anime à la base, je n'aurais jamais lu le manga...
Donc voilà, en plus du côté "aaaah, mais s'ils savent pas quoi faire, pourquoi ils animent pas XXX et UUU que c'est trop bien !" je voulais aussi dire "adaptez un truc super bien que je connais pas, histoire que je sache quoi m'acheter comme manga !"

Faut pas croire, je m'attèle peu souvent au visionnage entier d'un anime qui suit de très près un manga que j'ai déjà lu...

(et puis autre argument : s'ils animaient les séries que je suis la seule plouc à lire en VO et dont je peux parler avec personne, au moins y aurait des chances que quelqu'un d'autre connaisse...)

Starrynight

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #11 le: 18 Octobre 2007, 22:35:30 »
*Le retour du marsupilami*

Je suis d'accord avec toi, Beck, le marché français est en expansion galopante et on peine à s'y retrouver. Tu plains les néophytes, mais, personnellement, bien que n'étant pas particulièrement un néophyte, j'ai parfois du mal à me retrouver dans les offres tant de DVD d'animes que de mangas, par exemple si je vais à la fnac. Les magasins essayent bien parfois de classer un peu en ressortant la sempiternelle triade du shônen/shôjo/seinen ou d'en faire ressortir quelques cas de ce mur aux briques multicolores par un système de "coup de coeur" ou "nous recommandons" que je vois émerger dans les rayons. Ils ont également le réflexe de mettre en avant les nouveautés avant de les noyer dans la masse quand elles seront supplantées par les nouveautés suivantes.

Il n'empêche, quand je vois ce que les éditeurs sortent en France (tant pour les mangas que les animes), j'ai l'impression qu'eux-mêmes peinent à s'y retrouver à la base. Chacun sort joyeusement une daube (je ne citerai pas de nom, vu que la définition de daube dépend des goûts de chacun) en même temps qu'une série originale et méconnue (je pense notamment à Planetes dont les DVD sont sortis il y a pas longtemps chez Beez, précédés de peu par les mangas chez Panini Manga). Conséquence : il n'est pas facile de séparer le bon grain de l'ivraie.

Problème suivant : la vente des dits DVD et mangas. Dans les magasins, bien souvent (genre la Fnac, mais pas seulement), la manière dont est organisé l'ensemble me rappelle le temps où les chaînes TV achetaient et diffusaient des séries à la pelle sans même regarder ce qu'elles acquéraient, ce qui donnait un micmac invraisemblable avec une programmation de Ken Le Survivant entre Princesse Sarah et Winnie l'Ourson. Bien souvent, on ressort le bon vieil ordre alphabétique, ce qui donne à la suite pour la lettre "L" (exemple réel) : Lain, Last Exile, Lingeries (avec une jaquette qui lève toute ambiguité qui aurait pu subsister après lecture du titre) et Love Story (sous titre "cours d'éducation sexuelle"). Prière de ne pas de gourer ^^" Je trouve ça abérant. C'est comme si dans les autres rayons DVD, ils avaient aligné côte-à-côte La Belle au Bois Dormant, Larry Flint et Massacre à la tronçonneuse.

Ensuite, je constate actuellement un manque de séries originales. Quant aux séries réellement novatrices, elles sont hélas aux abonnés absents. Cela fait longtemps que l'on n'a plus vu de Cowboy Bebop ou d'Evangelion (quoi qu'on pense de ces séries : je n'ai pas accroché à Evangelion, mais cette série a marqué un tournant par sa manière d'aborder sous un jour très nouveau le genre du mécha déjà bien couvert). Pas facile d'écrémer, de trouver la série désopilante (les dernières en date chez moi sont School Rumble et Ouran) ou celles qui nous scotchent (Death Note ...) ou tout simplement la perle rare, comme Byousoku 5 Centimeter de Makoto Shinkai. Enfin, cet avis n'engage que moi, bien entendu, hein ^^"

P.S.: 22h30, heure des pavés sur Starry TV  :mellow:
« Modifié: 18 Octobre 2007, 22:37:41 par Starrynight »

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"Je m’intéresse à l’avenir car c’est là que j’ai décidé de passer le restant de mes jours" (Woody Allen)

Gemini no Saga

  • Invité
Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #12 le: 18 Octobre 2007, 23:15:22 »
Ensuite, je constate actuellement un manque de séries originales. Quant aux séries réellement novatrices, elles sont hélas aux abonnés absents. Cela fait longtemps que l'on n'a plus vu de Cowboy Bebop ou d'Evangelion (quoi qu'on pense de ces séries : je n'ai pas accroché à Evangelion, mais cette série a marqué un tournant par sa manière d'aborder sous un jour très nouveau le genre du mécha déjà bien couvert). Pas facile d'écrémer, de trouver la série désopilante (les dernières en date chez moi sont School Rumble et Ouran) ou celles qui nous scotchent (Death Note ...) ou tout simplement la perle rare, comme Byousoku 5 Centimeter de Makoto Shinkai. Enfin, cet avis n'engage que moi, bien entendu, hein ^^"

Bien dit.

Dans les trois dernières saisons, il n'y a que Kemonozume qui m'a bluffé d'après mes souvenirs.  A tel point que je ne regarde plus d'animes, je préfère largement lire des mangas (lorsque l'on a des bibliothèques municipales, faut pas se priver).

J'ai encore des animes dans ma wishlist, mais ce sont surtout des valeurs sûres, ex : Patlabor le film de Mamoru Oshii ou encore le récent film Evangelion. Ma passion pour la japanimation n'est plus ce qu'elle était  :/.

Afloplouf

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Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #13 le: 16 Mai 2008, 12:11:12 »
Voilà un sujet qui m'intéresse ! Je me contenterai de parler de la situation du marché nippon puisqu'il dicte entièrement la politique des studios japonais :  ces derniers se désintéressent totalement du marché étranger, à l'exception unique des US (et encore) ce qui est dommage.

L'annoce à fait un coup de semonce l'année dernière quand le pdg de IG a annoncé que la "durée de vie" d'une série a été réduite de moitié. Qu'est-ce qu'il faut comprendre par là ? Les ventes de DVD ne restent bonnes qu'un an après la diffusion de la série au lieu de 2 par le passé. Quand on sait que la majorité des studios comptent sur ces ventes (tout le monde ne se repose pas sur les goodies comme Sunrise), c'est un coup dur. Après, Madhouse, Sunrise, Gonzo... les autres acteurs ont répondu par l'omerta mais les chiffres parlent d'eux-mêmes. La situation stagne et régresse même, fortement dans certains cas.

Avant d'essayer d'en trouver les raisons, rappelons un peu la situation. Si les mangas jouissent d'une bonne image sur l'archipel, il n'en ait pas autant pour les animes. Si les mangas sont toujours la première industrie de publication du pays devant les journaux et si la baisse somme toute très relative des magazines de prépublication ne perd pas de terrain, la diversité des animes a toujours été plus faible et s'est adressé en particulier aux otak' et aux enfants pour des raisons évidentes (ça coûte plus cher :) et bon nombre de mangas se cassent la gueule)
Ainsi, les horaires de diffusion sont plutôt tard la nuit (23h est un minimum et 1h du matin n'est pas rare). Seules exceptions : certains matins pour la jeunesse (vous ne soupçonnez pas les audiences des énièmes rediffusions de Doraemon) ou vers 18h avec la tranche des Noitamina (Nodame Cantabile et Toshokan Senshou) très concurrentielle. Le cas de TTGL diffusé le dimanche à 7h du matin est un cas rarrissime (la case "enfants" :D )

Or les audiences nocturnes stagnent et les déplacements vers des diffusions plus "diurnes" sont risqués. Code Geass qui dans sa première saison diffusée tard le soir enregistrait tous les records, souffrent dans sa deuxième saison diffusée à 18h. Les goodies restent mais si les ventes de DVD s'effondrent.

Pourquoi cette situation ? Les studios répondent comme un seul homme : "crise économique et warez !". Ils n'ont pas complétement tord. On apprécie qu'il y ait des RAWs mais c'est un manque à gagner sur le sol japonais. De même, la situation n'est pas plus en rose en France qu'au Japon en matière d'inflation (merci les subprimes !)
Je compléterai cette analyse avec deux arguments. Primo, la saturation du marché. Trop de séries, peu différentes dans le fond ou dans le forme, inondent le téléspectateur. Secundo, les japonais mésestiment l'engouement hors de leur frontière. Ils ont longtemps méprisé l'exploitation de leur série à l'étarnger alors qu'il y a là un champ gigantesque à condition qu'on ne le réserve pas à une niche : quand on voit le prix des DVDs et l'absence de "vraie" diffusion... alors même que le marché potentiel rien qu'en France est de 10 millions !

Quel avenir alors ? La réponse des studios est parfois déprimante. Si ils ont du baisser la quantité, nombre d'entre eux se recentrent sur le public de fans. IG fait du Shirow, Sunrise fait du mécha... et je ne préfère pas parler de Gonzo. Une autre possibilité est de se lancer dans le cinéma sous le parrainage américain. Mais ils n'ont pas toujours la même liberté que Tarantino n'en avait donné ou qu'Animatrix en offrait. Le cocktail adopté est la technique nippone assoicée aux scénaristes américains. Le problèmes est que les bons (il y en a !) ne sont plus à Hollywood... Résulat : Highlander Vengeance et Afro Samurai...

Ce n'est pas là que se situe leur salut à mon sens. Nous voulons plus de trucs originaux mais nul besoin d'être un grand stratège pour douter de la viabilité d'un Kemonozume pour ne citer que lui (dommage...) Par contre, ils ont boulevard à l'étranger. Pas tant aux Etats-Unis qu'en Europe d'ailleurs. On ne cessera de s'enorgueillir d'être, nous français, les deuxièmes consommateurs (après le Japon) de manga au monde ! En rapport de population, les animes se vendent bien mieux en Allemagne qu'au pays de l'oncle Sam. Or, la politique tarifaire des éditeurs et l'absence de diffusion imposent un développement limité (sur un plan commercial) de la japanime.

On ne peut qu'espérer que le choix de Gonzo de distribuer en streaming, gratuitement, ces dernières séries sera reprise par d'autres.  D'autant plus que le choix semble avoir été pertinent sur un plan commercial puisque non seulement la traduction a été amplement remboursé, mais que la version youtube a une audience loin d'être dégeulasse qui engendre des revenus publicitaires non négligeables.

PS : j'avais prévenu que j'écrivais des pavés :ph34r:

Diyo

Re : Quelles prévisions pour l'avenir de la Japanimation?
« Réponse #14 le: 16 Mai 2008, 12:51:44 »
Difficile de réagir après tout ça =x
D'autant plus que tu soulèves des points dont 99% d'entre nous n'ont pas connaissance.

Citation de: Afloplouf
Si les mangas jouissent d'une bonne image sur l'archipel, il n'en ait pas autant pour les animes. Si les mangas sont toujours la première industrie de publication du pays devant les journaux et si la baisse somme toute très relative des magazines de prépublication ne perd pas de terrain, la diversité des animes a toujours été plus faible et s'est adressé en particulier aux otak' et aux enfants.

Confirmé par Tomomi, Japonaise expatriée, dans l'interview de Scalix:
Du Japon à la France : analyses et commentaires d'une tokyoïte

Citer
Toutes les générations lisent des mangas. En revanche, les animes sont essentiellement pour les plus jeunes et aussi (surtout) pour les Otakus.

Vu le nombre de séries, d'oav, de films... Dans nos petites têtes d'occidentaux, on peine quand même à croire que le marché de l'animation japonaise ne se porte pas très bien. En tout cas, la cible Otaku expliquerait peut être le sur-dosage de fan service de ces dernières années.