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« Enculé de ta race » est une insulte en France. Passée dans le langage courant, elle est considérée par certains comme relevant du racisme. Cette affirmation fait toujours débat au sein de la société française.Origine et signification du complément ta raceDominique Caubet, professeur d'arabe marocain à l'Institut national des langues et civilisations orientales, explique l'expression de ta/sa mère ou, plus violemment, en raison de sa forte « charge » sémantique, de ta/sa race, par l'influence du marocain dans les banlieues françaises. L'auteur y voit une transposition de l'emploi similaire de baba (papa) dans cette langue[1] (L'emploi de structures injurieuses directement calquées de l'arabe ou imitant celles-ci, comme « maudite soit la religion de ta race », est attesté plus généralement dans le langage des immigrés maghrébins ou leurs descendants, y compris dans la littérature[2].)Les expressions sa/ta race/mère s'utilisent de manière impersonnelle comme des interjections, isolées ou non : « Putain de sa race ! Je suis naze. » « La chaise, sa mère, elle me gêne. » « Ça craint, sa race ! » « Saloperie de race de merde de pute ! » « Sa putain de mère la salope à quatre pattes qui suce sa race »De manière personnelle, elles viennent en complément du nom d'une insulte : « Putain d'enculé de sa race la maudite. » « Enculé de ta mère » (!)Ces expressions peuvent venir en complément d'objet direct d'un verbe normalement intransitif, que ce soit sous forme personnelle ou non : « Festen, Festen ! Il déchire sa mère... » (Jamel Debbouze) = Festen est extrêmement bon. « Tu flippes ta race, bâtard ! »[3] = Tu as vraiment la trouille « Barre ta race » = « Arrache ta race » = « Claque ta race » = Fous le camp ! « Il pleut sa mère. » = Il pleut à verse. « Ferme ta race ! » = Tais-toi, ferme ta gueule ! « Amène ta race ! » = Viens-t'en, amène-toi ! « Je suis blindé, sa race ! » = J'ai trop mangé/bu, je n'en peux plus ! « Se foutre une race. » = Faire une soirée de débauche. Boire plus que la raison, être dans un état second.Dans ce dernier cas, l'emploi de l'expression peut être laudatif (« déchirer sa race ») ou dépréciatif (« barre ta race »). « Sa mère ou sa race s'utilisent donc pour marquer l'intensité, le haut degré, et fonctionnent comme particule énonciative. » (Dominique Caubet, ibid.)Le sens de « race » est variable en français contemporain des cités, où il peut revêtir le sens de « genre » (« Il était menteur comme tous ceux de sa race »), en plus de celui communément accepté[4].