Bon voilà, je viens de passer une bonne heure à lire des
gamers pure souche se clasher par blog interposé et je médite.
Je médite car, comme on l'a déjà fait remarquer (me privant ainsi d'une pensée originale car trop évidente), on retrouve ce genre de choses dans tous les milieux.
Car oui, ici aussi, on a l'otaque pur-sang contre le kikoolol qui vient parler de Naruto Shippuden.
Et comme le pauvre casu qui se fait limoger car il ne comprend pas le
franglais abrévié (va pas jungueule, tu vas te faire ganquer!) ce qui l'empêche de faire efficacement la démonstration de ses 180 de QI et de son doctorat en Sciences Tactiques & Disciplines de la Guerre parce qu'il n'utilise pas le bon langage, notre pauvre narutofan subira un ostracisme violent à la première faute d'orthographe, négligeant d'emblée toute idée sortant de son discours, aussi intéressante eut-elle pu l'être.
Et après, on traite
mon vieux copain moustachu d'asocial parce qu'il discrimine les bruns aux pieds plats alors qu'on ne fait pas mieux chez soi...
Et je médite parce que, puisqu'on a exactement la même chose dans tous les milieux (à savoir, la lutte entre les puristes et les néophytes/visionnaires (selon le crédit que l'on veut leur donner)), ne pouvons-nous pas aller plus loin que juste faire un parallèle avec Allflodeluxe
(Nan sérieux, me modérez pas pour ça, c'est juste pas possible de trouver un nom générique pour un heroe member) vs narutodu69 et nous souvenir de Janjak_célibt3r vs F.M.V01741R.
Car des clash par écrits interposés où le dernier qui parle a raison, il y en a eu pléthore avant internet et avant les jeux videos.
Car des ragequit parce qu'un
casu a join la game un athéiste s'est assis à la table il y en a eu aussi.
Parce qu'à mes yeux Janjak et F.M. qui se clashent pour décider de si un tremblement de terre à l'étranger est la tragédie du siècle ou juste une malheureuse coincidence est strictement la même chose [nom du premier gamer] et [nom du deuxième] qui s'engueulent sur "est-ce qu'angry birds est la mort du jeu vidéo ou juste l'évolution des moeurs" ...
Et tout comme le fait que la question de "athéiste ou pas" était un sujet brulant à l'époque et beaucoup moins aujourd'hui, je me demande si, d'ici quelques siècles, on aura pas des pauvres bambins forcés d'étudier les joutes rhétoriques d'auteurs emblématiques du courant bloguéraire du XXIeme siècle (à savoir k3v1nrefaitdetredelyon et M4nu-Vill3rb4n) sur "FIFA/CoD, où va le swag?" qui se diront que les gens de l'époque se fâchaient pour de bien futiles raisons (et que ça serait presque marrant de les voir s'engueuler avec plein de mots compliqués à au moins deux syllabes si seulement ça n'était pas si fastidieux à lire).
Bref, je médite, et dans ma méditation je me dis "où va le monde?"
Ce message peut être perçu comme étant une preuve que ma vie amoureuse/sociale n'est pas remplie au point de m'occuper un lundi soir, que j'ai la flemme de jouer à WoT, de lire quoi que ce soit d'intelligent, et qu'effectivement, je m'ennuie >_<. Mais au moins, j'ai essayé de faire court (parce que j'aurais pu m'étaler bieeeeeeen plus que ça, vous savez?)Et pour rester sur le topic, 9gag à la rescousse :
Parce que j'ai roulé par terre en me demandant si la personne qui avait posté ça était sérieuse, et en essayant d'imaginer ce genre de situation arriver.
EDIT (après avoir lu le message qui a été ajouté pendant que j'écrivais) :
Et sinon, pour les gens qui s'étonnent lorsqu'ils voient les guerres de consoles/licences ou pour les amateurs d'histoire/d'étymologie ou simplement les gens qui essaient de se rattacher à une vision déterministe du monde (et qui ont pleuré pendant leurs cours de Physique Quantique ou de théorie du chaos) :
Pourquoi est-ce que ces gens s'attachent tant à leur marque fétiche?
Réfléchissons ensemble!
Tout d'abord, cernons l'individu : le hardcore gamer est un pur produit de l'évolution et de la sélection naturelle : il a commencé probablement très tôt, aux alentours de ses 10-12 ans, profitant d'être né dans une famille aisée et ayant des parents occupés et donc disposés à lui acheter sa foutu console afin qu'il leur foute la paix.
Déjà, on peut pronostiquer quelques traits de caractères chez notre hardcore gamer : de sa provenance d'un milieu aisé, on peut en conclure qu'on a essayé de lui inculquer un semblant d'éducation. Que cela ait réussi ou pas, on n'en sait encore rien, mais on peut s'attendre à ce que la personne soit capable d'articuler des phrases semblant assez convaincantes pour qu'il puisse en rajouter d'autres derrières sans avoir honte de lui ni chercher à vérifier si son interlocuteur suit bien le fil de sa pensée.
De plus, puisque son éducation a été confiée à une machine, on peut supposer qu'un manque affectif a grandi en lui au fur et à mesure de sa croissance et qu'il souffre d'un fort besoin de reconnaissance.
Mais j'avais parlé d'évolution, et bien oui, j'y reviens : car le hardcore gamer n'est pas né en un jour. Il a bien été, lui aussi, un jour, un casual gamer. Et même (bien qu'il soit prêt à jurer sous serment que ce n'est pas le cas), il a été un NOOB!
Mais voilà, c'est là que la sélection naturelle entre en jeu : le gamin, maintenant qu'il dispose de sa foutue console dont il doit prendre soin car il en aura pas d'autre si jamais il la casse (enfin, si jamais il la casse sans pleurer assez fort pour en avoir une plus belle encore), le gamin donc, peut jouer avec ses amis (car il a des amis voyez-vous. Non, non, ne vous étonnez pas tant, il n'est pas encore le hardcore gamer pédant et insupportable qu'il deviendra, il a des amis parce que c'est un enfant et qu'il a une console de jeux vidéo. Il a donc forcément des amis.)
Et c'est à cet instant précis que la sélection naturelle fait son funeste office, scellant le destion du futur gamer : si jamais l'enfant est battu par ses amis et subit l'humiliation de perdre à son propre jeu, d'être trahi par ce qui aurait du être sa possession, alors cet enfant n'aimera pas les jeux vidéos, et se hâtera de trouver un nouveau passe-temps pour lequel il sera doué et pourra rivaliser avec ses amis.
Mais si l'enfant gagne, et humilie ses amis (gagnant par l'occasion, même de façon factice et subjective, la reconnaissance dont il a désespérément besoin) alors le jeu lui plaira et il recommencera à y jouer encore et encore. Devenant de plus en plus doués. Et en changeant d'amis car les anciens, las de perdre, auront abandonné, se procurant de cette façon des nouveaux adversaires toujours débutants, qu'il écrasera d'autant plus facilement qu'il continuera à s'améliorer...
Ainsi naitra le futur gamer.
Mais là encore, une nouvelle sélection aura lieu : maintenant que l'enfant est adolescent et dispose déjà d'une armoire de jeux vidéos avec lesquels il a déjà humilié tous ses copains de primaire, les jeux vidéos ne sont plus un de ses nombreux jouets, son univers commence à tourner autour des jeux vidéos. Sa chambre se couvrira de posters, ses étagères de produits dérivés... Et là, le simple "jeu" vidéo sera devenu un hobby, un centre d'intérêt, presque une passion.
Et ainsi, ce trait deviendra déterminant dans le choix de ses futurs amis (qui ne seront plus les simples camarades de classe de CP, car au collège, les clans, les tendances commencent à se former et à séparer les gens), qui seront donc, eux aussi, des gamers.
(On notera que je ne parle pour l'instant que de gamers, et non pas d'hardcore gamers).
Et là, une nouvelle épuration aura lieu : Seul le gamer qui triomphera de tous ses amis gamers pourra prétendre à devenir gamer. Les autres découvriront qu'ils ne sont pas aussi imbattables que ce qu'ils pensaient, que de passer leurs journées à se perfectionner ne serait pas tellement productif s'il existe déjà des gens bien meilleurs qu'eux, qu'ils pourraient s'essayer dans une nouvelle discipline... par exemple à trouver une copine (et qui sait? Si la fille ne sait pas bien jouer, il pourra peut-être l'impressionner en lui montrant combien il est fort, parce qu'elle ignore l'existence de k3v1n futur hardcore qui bats Lucas systématiquement aux jeux vidéos).
Bref, c'est le gamer qui aura triomphé de tous ses adversaires, qui se sera enfoncé le plus loin dans sa passion qui deviendra l'hardcore gamer de 20 ans que l'on connait.
Et vous pourrez noter au passage que cet hardcore gamer l'est devenu en volant la chance de le devenir à tous ses amis et à toutes ses connaissances. Donc, la prochaine fois que vous trouverez un hardcore gamer désagréable sur un forum, avant de le condamner et d'affirmer qu'il est un membre éminent de la lie d'internet, gardez à l'esprit que c'était un enfant comme vous, qui s'est sacrifié pour que vous puissiez vivre vos vies.
Chaque hardcore est en réalité un crucifié qui a absorbé vos péchés, vos velléités d'être le meilleur (dresseur,
like no one ever was), votre rage potentielle face aux feeders etc.
Respectez-les au moins, à défaut de les vénérer comme ils le mériteraient (enfin, à mon goût, ils le méritent autant que le Christ).
Mais là, vous me direz que c'est une bien jolie histoire mais que j'avais parlé de pourquoi ils s'attachent à leur licence préférée comme si leur vie en dépendait.
J'y venais, ne vous en faites pas.
Et bien, car leur vie en dépend, pour de bon. Du moins, leur vie de gamer. (Mais bon, puisqu'ils sont devenus hardcore gamer en sacrifiant leur vie IRL (pour votre bien, je vous le rappelle), leur vie de gamer égale à peu près leur vie tout court)
En effet, je le redis encore une fois, ils sont devenus hardcore en battant leurs copains gamers. Et comment ont-ils réussi à gagner? Et bien, grâce au principe du "c'est ma console, donc je gagne".
Et bien oui, c'est le miracle de la compétitivité entre différentes marques, au problèmes de copyrights et risques de procès mais l'acheteur est confronté à une pluralité de consoles et de jeux et de là en résulte le fait que généralement, en prenant deux foyers distincts, les consoles et les jeux du petit pourri gâté de la famille ne seront pas les mêmes.
Ainsi, le petit k3v1n jouera à Tekken sur N64 tandis que le petit TH30 jouera plutôt à Dead or Alive, sur Xbox (ou whatever jeu sur whatever console, c'est juste un exemple (et je sais même pas si j'ai mis le bon titre sur la bonne plateforme)), et la grande merveille des copyrights et des licences concurrentes est que ces jeux ne se jouent pas de la même façon.
Et naturellement, quand ils joueront, k3v1n gagnera sur son jeu et perdra sur celui de son copain. Car c'est juste une question d'habitude.
Et ainsi, lorsque k3v1n gagnera, son cervelet enregistrera ceci comme "bien
", alors que quand il perdra, cela sera "pas bien
", et si vous vous souvenez correctement d'Huxley, ou bien que vous avez un minimum de discernement, vous en déduirez que pour k3v1n, Tekken et la N64 seront graduellement quelque chose de "bien
", tandis que DoA et la Xbox seront "pas bien
".
On commence à voir l'attachement à la console se profiler là, non?
Et bien, ça va même encore un peu plus loin. Car, pour que le gamer monte en classe "hardcore", je rappelle qu'il devait triompher de son adversaire. Et si chacun joue à son tour sur la console de l'autre, ils garderont un taux de victoire global de 50% et personne n'évoluera.
(Là on peut commencer à extrapoler dans des situations où il y a de nombreux enfants, et où certains enfants ont la même console et arrivent peu à peu à dominer les autres, ce qui les rapprochera eux, de l'hardcorisme et en éloignera les autres, ce qui tend à démontrer que les licences qui ont du succès favorisent leurs joueurs, les addictionnent et les récompensent en les rendant hardcore. D'où l'importance de saisir les parts de marchés.
Mais restreignons-nous encore une instant au cas dipolaire, (à deux enfants donc))
Et c'est là que se jouera la carte de "ma console est la meilleure du monde" : l'un des enfants, pour pouvoir dominer l'autre, devra l'amener à l'affronter sur son terrain, et donc, argumenter que sa console à lui est mieux que celle de son copain.
Evidemment, l'autre ne se laissera pas avoir si facilement et la victoire reviendra au plus tenace (la sélection naturelle qui revient faire coucou, en gros).
Ou plutôt, celui qui des deux qui sera le plus conciliant et acceptera de jouer sur la console de l'autre finira écrasé et libéré du destin d'hardcore gamer.
Ainsi donc, la gentillesse et l'amabilité ne sont pas simplement des traits de caractères que l'on retrouve rarement chez des hardcore gamers, ce sont en fait des signes de faiblesses que l'évolution a elle-même supprimé.
Bref, voilà pourquoi les hardcore gamers sont aussi à cran sur démontrer que leur licence fétiche est la meilleure du monde. Toute leur histoire repose dessus, il ne faut pas leur en vouloir.
Et là, vous pouvez faire le parallèle sur le thème de votre choix (de la cuisine jusqu'à la politique, en passant par la philuménie si vous le voulez)
PS : Oui, j'avais envie d'écrire, et alors?