Allez, je profite de mes vacances pour replonger dans un jeu que j'avais adoré à sa sortie:
Tomb Raider sur Game Boy Color.
(Au passage, j'en profite pour demander s'il serait possible de créer un topic spécial dédié aux vieux jeux? Une sorte de mémoire vive permettant de se remémorer avec nostalgie certains titres phares de notre jeunesse.)
Eh oui, la célèbre licence avait aussi eu droit à une version 2D sur la console de Nintendo, curieux choix quand on sait que le tout premier jeu avait plus ou moins donné ses lettres de noblesse à la 3D. Et connaissant les limitations techniques des cartouches en terme de mémoire, ou plus simplement de la console, le titre allait-il se révéler à la hauteur du challenge? Eh bien tout à fait, je dirais même que le résultat est bluffant de qualité.
Commençons par l'histoire, qui loin de se limiter à un bête portage, propose une histoire inédite.
Ainsi, aux alentours de l'an 1000, un empereur nommé Quaxet était parvenu à unir les 3 nations Mayas, Incas et Aztèques sous sa coupe. Personnage maléfique, il était parvenu à s'attirer la bienveillance d'une sombre divinité en lui sacrifiant des milliers d'âmes, ce qui lui permit de régner sans partage pendant près de 40 ans. Les grands prêtres des 3 peuples finirent néanmoins par s'allier et triomphèrent en enfermant son âme dans une pierre, elle-même cachée au plus profond d'un temple scellé en pleine jungle.
L'aventure commence lorsque Lara est contactée par un ami travaillant à l'université de Moscou. Un de ses collègues à découvert le temple, et souhaite l'aide de l'aventurière pour l'explorer, mais également assurer sa protection. Car outre les écrits parlant d'une malédiction sur quiconque tenterait de pénétrer dans la pyramide, un groupe de mercenaires semble également s'être mis en tête de récupérer le fameux cristal, tant pour sa valeur marchande que les pouvoirs qu'il renferme.
En arrivant sur place, Lara découvre le campement saccagé, sans aucune trace de son contact, elle décide alors de se lancer seule à sa recherche.Graphiquement, le jeu est vraiment somptueux et propose pas moins de 5 environnements variés, allant d'un temple en ruine au milieu de la jungle, aux catacombes d'un tombeau royal pour arriver jusqu'à un volcan en éruption. Vous l'aurez compris, on n'aura pas vraiment le temps de se reposer ni de faire du tourisme tout au long de l'aventure, à peine l'occasion de souffler un peu pour admirer les décors dans un dédale labyrinthique de couloirs et salles. Ici, pas de chemin tout tracé: il va falloir explorer chaque recoin et faire quelques allers-retours pour traverser les zones visitées, à en faire exploser le podomètre. Et pourtant, on ne s'ennuie pas un instant car outre la beauté des lieux, il y a un vrai sentiment d'accomplissement à chaque nouvelle découverte ou énigme résolue.
Bien entendu, que serait un temple maudit sans une tripotée de pièges dont le but est clairement de nous faire passer de vie à trépas. Si certains ne font perdre qu'une portion plus ou moins importante de vie, nombreux sont ceux à être fatals au moindre faux pas et il faudra bien souvent calculer de manière précise chaque saut, au risque de finir empalée dans une fosse remplie de pics acérés (voire pire).
Et que dire des multiples ennemis croisés en cours de route, qui essaieront également de faire baisser vôtre santé jusqu'à utiliser un de vos précieux médipacks. Avouons-le, les chauves-souris et scorpions ne sont pas une grande menace, mais les squelettes, momies et autres mages ressuscités non plus. En cause, une certaine lenteur de leur part qui permet généralement de rester à distance tout en les truffant de plomb. Néanmoins, certains placements retors ou plates-formes nécessiteront un peu de doigté pour progresser en limitant au maximum les dégâts. De manière générale, le bestiaire ne sera pas la plus grande menace pour la santé de Lara, car les médipacks manquent rarement à l'appel, et que l'on trouve rapidement des munitions améliorées (explosives ou à forte vélocité) pour s'en débarrasser encore plus rapidement.
Malgré tout, ils sont bien présents et il faudra affronter aussi bien les bestioles que les morts-vivants ou mercenaires pour continuer sa route. En tout cas, ils participent à merveille à l'immersion du joueur qui se dit qu'il y a quand même des forces maléfiques à l’œuvre dans cette pyramide.
Heureusement, le joueur dispose de tout un panel de mouvements pour se déplacer. Sauter avec élan, faire une roulade, s'accrocher aux lianes du plafond, monter aux parois ou encore faire le poirier... Lara est une athlète complète qu'aucune discipline n'effraie (pas même la natation dans des eaux sombres infestées de toute une faune sauvage). Presque tous les mouvements qui existaient sur les jeux PC/PS, on les retrouve ici, qui plus est parfaitement animés. Même en prenant en compte le peu de boutons de la GBC (4 plus la croix directionnelle), on se déplace avec aisance et fluidité tout au long de l'aventure, enchaînant sans peine les mouvements après seulement quelques minutes. Un régal.
Enfin, l'aventure est régulièrement entrecoupée de cutscenes permettant de faire avancer l'intrigue. Bien sûr il s'agit d'images fixes intercalées entre des écrans de dialogue, mais une fois encore le résultat est des plus plaisant, porté qui plus est par des thèmes de qualité, qui renforcent un peu plus l'immersion, et surprennent compte tenu des capacités de la GBC.
Il est d'ailleurs dommage que ces thèmes n'apparaissent que lors de ces cutscenes: durant l'aventure, on doit se contenter de quelques bruitages lorsque les ennemis attaquent, et d'un thème d'à peine 10 secondes en début de niveau. Un peu léger, mais on imagine sans peine que la mémoire était déjà largement saturée par tout ce qu'il y a autour, et ne permettait donc pas (hélas) de doter chaque environnement d'un fond sonore propre.
Pour conclure,
Tomb Raider sur GBC reste pour moi un excellent souvenir et un jeu qui fait honneur à la licence dont il est tiré. Disposant d'une durée de vie non négligeable (10-15 heures) pour un jeu sur portable, il sera suivi d'un deuxième opus tout aussi réussi. En attendant, c'est un jeu sur lequel je replonge de temps à autre, toujours avec un plaisir renouvelé.