The great ace attorney chronicles: J'ai acheté le jeu dernièrement sur Switch, qui contient les 2 opus (5 enquêtes chacune) de ce nouvel épisode de la licence "Phoenix Wright". Détail important: le jeu ne dispose actuellement pas de traduction Française, il faudra donc se contenter de la version Anglaise jusqu'à nouvel ordre.
Dans celui-ci, on incarne un jeune étudiant Japonais qui, pour diverses raisons, va se retrouver en plein Londres victorien (fin du XIXème siècle), à défendre des cas à-priori désespérés (comprenez que l'accusé semble parti coupable avant même le début du procès).
Pour ceux qui connaissent la licence et ont déjà fait bon nombre des épisodes précédents (dont un crossover avec la série "Professeur Layton"), on avance en terrain relativement connu: des phases d'enquètes, puis interrogations et contre-interrogations en plein tribunal pour démêler le vrai du faux et parvenir à innocenter son client. Beaucoup de lecture en perspective et une aventure qui, bien qu'assez linéaire, réserve son lot de surprises et de complots machiavéliques.
Pour cette critique, je viens de finir le premier opus (la première moitié de l'aventure), ce qui m'a déjà pris une bonne quarantaine d'heures.
Et que dire sinon que c'est un vrai plaisir de retrouver cette ambiance d'enquêtes dans le vieux Londres du XIXème siècle. On sent que les concepteurs se sont fait plaisir pour transmettre une ambiance prenante de cette époque, même si globalement aucun cliché ne nous est épargné: on a droit à du steampunk avec de gros rouages en plein milieu de certaines zones visitées, les tenues de la plupart des personnages rencontrés sont relativement excentriques (on a même droit à des gothic-lolitas), les Anglais semblent raffoler de fish'n'chips même en plein travail sur une scène de crime, et l'on a droit à un simili Sherlock HOLMES pour nous accompagner...
A côté de ça, on n'oublie pas de décrire une société Britannique assez miséreuse dans laquelle même un travailleur honnête et assidu ressemble plus à un clochard qu'à un véritable employé et ou même les personnages les plus renommés se voient forcés de faire certains sacrifices pour maintenir leurs finances dans le noir. Le tout alors qu'une minorité de personnes aisées semble vivre dans un luxe presque indécent, on n'est pas loin d'un roman signé DICKENS par moments (Oliver TWIST ou David COPPERFIELD pour ne citer qu'eux).
Jusqu'à présent, le jeu ne m'a paru d'une difficulté exceptionnelle. Je dirais même que c'est l'un (sinon le) des plus faciles de la licence jusqu'à présent. Il n'y a pas vraiment de pièges et les preuves à présenter semblent généralement assez évidentes, surtout que les dialogues et la mises en scènes semblent toujours pointer LE détail à relever pour ne pas se retrouver bloqué...
Les évènements de ce premier opus sont plutôt intéressants, mais sachant que les 2 sont liés (une première pour la licence il me semble), on se retrouve pour l'instant avec de nombreuses questions et interrogations en suspens, et l'on sent qu'il pourrait se tramer des choses pas très nettes dans les rues brumeuses de Londres. Nul doute que l'épisode suivant apportera son lot de réponses.
Bref, le jeu reste particulièrement plaisant à parcourir, mais j'aurais quand même quelques critiques à formuler à ce point de l'histoire.
Déjà comme dit plus haut, ce premier opus laisse énormément de questions en suspens, et ressemble davantage à un tour de chauffe avant de plonger dans le vif du sujet. C'est tout à fait compréhensible, mais après une quarantaine d'heure de jeu, on ressent malgré tout une certaine frustration à l'idée que globalement, on n'a finalement pas vraiment avancé dans la trame du scénario principal (on ne peut même pas dire que l'on finit sur un petit cliffhanger). J'imagine la déception des joueurs japonais qui, ayant acheté le jeu à sa sortie, ont ensuite dû patienter quelques mois avant de pouvoir enfin connaitre le fin mot de l'histoire.
Ensuite, je ne peux occulter la longueur des dialogues. Bien sur les Phoenix Wright et autres Ace attorney ont toujours été verbeux, mais là j'ai vraiment eu l'impression que l'on poussait le bouchon un peu trop loin. Que certains dialogues et phases de jeu étaient inutilement allongés alors qu'on avait déjà compris bon nombre de choses et qu'on attendait juste de pouvoir enfin présenter la preuve adéquate pour faire avancer le jugement.
Enfin, les "Ace attorney", c'est principalement (pour ne pas dire avant tout) des témoins complètement barrés qui n'hésitent pas à se montrer particulièrement expansifs et à péter un câble dès que l'on commence à démonter leurs témoignages et à pointer les failles dans ceux-ci. L'un des grands plaisirs de la saga a toujours été selon moi de voir à quel point leurs expressions et tics nerveux pouvaient basculer dans le cartoonesque, surtout s'ils étaient déjà bien atteints avant. Avoir un témoin qui passe en mode super saiyen en plein tribunal, c'est quelque chose d'assez inoubliable, surtout si en plus même le juge préfère ce cacher derrière son bureau. Et que dire des témoins totalement improbables appelés à la barre pour les besoins de l'enquête (comme un orque ou un perroquet)... Bref la licence, tout en proposant d'élucider des affaires relativement lourdes et graves (essentiellement des meurtres), a toujours su conserver ce petit (gros?) grain de folie pour rendre le tout plus grand-guignolesque qu'autre chose. Sauf dans le cas présent...
Bien sûr les personnages rencontrés conservent une composante comique et farfelue, mais globalement je les ai trouvés relativement mesurés et modérés dans leurs mimiques, un peu trop sages à mon goût, dommage...
Mais ne nous y trompons pas, on se retrouve une fois de plus devant une aventure particulièrement plaisante à suivre, qui vaut largement son prix (une quarantaine d'euros sur le Nintendo eshop) au vu de la dizaine d'enquêtes proposées et de sa durée de vie conséquente.