Returnal
Comme beaucoup de monde je ne connaissais le studio finlandais Housemarque que de réputation. Une équipe spécialisée dans les shooters typés arcade, on peut difficilement imaginer un genre plus éloigné de mes centres d'intérêts. Ce n'est donc pas moi qui suis venu à eux mais plutôt eux qui est venu à moi.
On incarne donc l'astronaute Sélène, qui après le crash de son vaisseau sur la planète Atropos se retrouve bloquée dans une environnement que l'on ne peut qualifier autrement que de "très hostile". C'est à coups de fusils laser, de lances-missiles et autres armes exotiques que l'on va se frayer un chemin dans cet enfer alien, sachant que la mort n'est pas une option ; chaque échec ramène Sélène au début de son périple et l'oblige à tout reprendre depuis le début.
Fondé sur principe du rogue-like, le jeu associe progression aléatoire et permadeath pour un cocktail qui mettra vos nerfs à rude épreuve. Le jeu n'est pas si difficile, mais il est extrêmement punitif : un run qui se passait super bien où vous aviez trouvé des items très cools peut tourner au fiasco en quelques secondes et vous ramener au début les mains dans les poches. Le studio a patché le jeu pour proposer un système de sauvegarde qui permet, comme dans Hadès, d'upload sa partie dans le cloud pour avoir une sorte de checkpoint de fortune. Sans cela, je pense que je ne serais jamais arrivé au bout.
La grande qualité du jeu vient du gameplay proprement dit, l'action est frénétique et design des armes est original, même si on se concentre vite sur les deux ou trois classes qui sont réellement viables. La direction artistique façon Ridley Scott nous offre le Metroid Prime HD que nous avons toujours voulu. Globalement je conseille le jeu mais uniquement à prix très réduit, c'est le genre d'expérience qui peut laisser énormément de gens de côté.
Lost Judgment
Suite des aventures du détective-avocat Takayuki Yagami, cette fois dans le milieu scolaire. Appelé pour enquêter sur les rumeurs de harcèlement au sein d'un lycée de Yokohama, Yagami est également mobilisé sur une affaire d'aggression sexuelle à Ikebukuro. Ces deux dossiers, en apparence distincts, sont en réalité liés l'un à l'autre pour former le socle d'une consipiration politico-judiciaire sans précédent...
On retrouve le talent du studio Ryu Ga Gotoku pour écrire des histoires qui partent du plus banal des délits pour terminer sur des complots invraisemblables, le tout saupoudré d'interludes #LeJapon où l'on participe à des concours de danse d'idols tout en construisant des robots avant d'infiltrer un gang de bôsôzoku. Néanmoins, le scénario m'a moins passionné que celui du premier épisode qui était vraiment palpitant, d'autant que le rythme est ici alourdi par le choix d'étaler l'action entre Kamurocho et Isezaki Injincho ainsi que le lycée Seiryo. On passe autant de temps à courir dans la ville qu'à profiter de son contenu.
Le futur de la série est incertain, le RGG studio a récemment perdu son directeur principal Nagoshi et SEGA est en litige avec l'agence de l'acteur Takuya Kimura qui incarne le rôle principal. Même si cet épisode est une nette descente par rapport au premier, j'aimerais quand même en vois plus car aucun autre jeu japonais n'aborde ce type de sujet.
NEO The World Ends With You
Sorti sur Nintendo DS il y a quinze ans (!), The World Ends With You est la définition même du jeu culte. Avec son gameplay original et sa direction artistique radicale, ce jeu apportait une proposition nouvelle dans le JRPG. Personne n'attendait vraiment une suite mais sans que l'on ne sache trop pourquoi, Square-Enix a décidé de donner aux fans ce qu'ils voulaient ; chose rare pour une société plutôt habituée à sortir des jeux que personne ne réclame.
On suit donc le jeune Rindo et son ami Fret, victimes de la mode de Shibuya, alors qu'ils sont forcés de participer au jeu des Reapers qui met leur vie en jeu dans des combats de superpouvoirs. Ajoutez-y quelques discours sur le pouvoir de l'amitié et de la détermination et vous avez le parfait jeu pour weebs, autrement dit ma nourriture favorite.
Le jeu est en tous points similaire à son ancêtre, dans la construction comme dans le propos et l'esthétique ; le changement majeur se situe dans le système de combat qui ne repose plus sur les gimmicks de la NDS mais sur une synchronisation des boutons de la manette - moins original mais tout aussi efficace. La collection des badges et la découverte de leurs pouvoirs reste l'élément le plus jouissif du jeu, et l'intrigue réserve quelques moments sympathiques. Le seul petit problème, c'est que vers le dernier tiers le récit devient hautement méta avec des références incessantes au jeu précédent, comme si on avait passé les quinze dernières années à réviser le lore de TWEWY. Je sais que j'ai pas grand-chose de ma vie mais j'en étais pas réduit à ce point là non plus.