Marvel's Spider-Man (PS4) : car oui il ne faut pas oublier le tiret entre "Spider" et "Man".
Beaucoup des choses que j'ai vues dans ce jeu ont été des découvertes pour moi, car je ne suis pas particulièrement familier de l'univers de l'Homme-Araignée. Certes comme tout le monde j'ai vu les films de Sam Raimi (et même celui de Mark Webb) et la série télé Ultimate lorsqu'elle passait sur TF1 autrefois mais sinon j'ai toujours été plus du côté DC que Marvel en général, du moins, à l'époque où j'en avais quelque chose à battre des super-héros américains.
Ce qui ne facilite pas les choses c'est que ce jeu n'est pas une origin story, au contraire même. Le récit se déroule huit ans après que Peter Parker ait acquis ses pouvoirs, il est dans la vingtaine, a terminé ses études et travaille comme assistant au sein du laboratoire de #######. Il essaie de jongler sa vie de super-héros avec son boulot, ses emmerdes financières, sa relation tumultueuse avec Mary-Jane Watson tout en essayant d'aider Tante May dans son engagement dans une association philanthropique. Un équilibre bientôt rompu lorsqu'une faction de méchants appelés les Démons envahissent New-York et sèment le chaos.
J'ai beaucoup aimé l'angle avec lequel le jeu aborde la question du super-héros. On contrôle Spider-Man durant l’essentiel du jeu mais il y a aussi des passages où on joue Peter Parker, Mary-Jane et un autre personnage. Cela permet de poser les enjeux personnels et de marquer la dualité entre la vie normale d'un Peter en plein passage à l'âge adulte et le grand n'importe quoi des mutants psychopathes qui foutent le bordel en ville. Même si l'écriture en elle-même n'est pas bien supérieure à un film Marvel de base, avec des énormités scénaristiques et du techno-babillage constant, les personnages en eux-mêmes sont très attachants. En particulier, j'ai énormément apprécié le travail sur #######, la manière avec laquelle les choses sont amenées tout au long du jeu jusqu'à un dernier combat épique m'ont beaucoup plu, peut-être le meilleur super-vilain que j'ai vu depuis longtemps.
Au niveau du gameplay tout le monde parle de la série des Batman Arkham mais c'est assez différent en réalité. Le jeu se rapproche bien plus de titres comme les inFamous de Sucker Punch, d'ailleurs lorsque le jeu a été annoncé je pensais vraiment que c'était Sucker Punch qui le produisait tant cela correspond exactement à ce qu'ils ont pu fait des jeux comme Second Son par exemple. Il suffit d'un bouton pour que Spider-Man se balance à travers la ville, mais il existe tout un tas de subtilités qui font la différence entre celui qui se trimbale péniblement du point A au point B et celui qui virevolte entre les grattes-ciel à vitesse maximale. Le déplacement, quoique assisté, est un gros plaisir et il n'est pas fréquent d'avoir un jeu où le simple fait de déplacer le personnage est un plaisir en soi (c'est même plus fréquent d'avoir des jeux où déplacer son perso est une corvée *tousse*Red Dead 2*tousse*)
Les combats en revanche sont moins réussis. C'est plutôt plaisant de se battre mais le jeu ne propose aucune vraie marge de progression. Les premiers gadgets et les premiers pouvoirs offerts au début sont tout ce qui est nécessaire pour finir le jeu, rien de ce que l'on débloque par la suite, via les arbres de compétences ou le crafting, n'a une quelconque utilité si ce n'est de sciemment s'imposer un style de combat baroque. Seuls les combats de boss sont un peu excitants mais c'est parce que c'est très mis en scène et automatisé, par parce que les skills du joueur seraient mis à l'épreuve.
En l'état Spider-Man PS4 est probablement le meilleur jeu qu'il eut été possible de réaliser sur ce concept, même la suite d'ores et déjà teasée ne me semble pas pouvoir améliorer la formule au-delà de quelques ajustements à la marge. Un excellent divertissement et un platine facile, pas de quoi le payer plein pot mais prêté par un pote ça fait le job parfaitement bien.