BECK !
On connaît quasiment tous l'adaptation du manga fait par Madhouse, qui a reçu de très bons échos chez une bonne partie de fan de japanim' allant même l'ériger comme une référence (c'est loin d'être mon avis). Même si comme souvent les adaptations tendent à standardiser le chara-design et ainsi à gommer la particularité graphique de
Beck, l'adaptation est relativement fidèle. Et par cette occasion peut-être un très bon moyen pour permettre au fan de
poursuivre l'aventure avec le manga. Certes on n'est pas tous crésus pour s'acheter le manga qui fait pas mal de tomes.
Synopsis
Koyuki, un jeune collégien sans passion, va faire la connaissance de Ryusuke, membre d'un groupe de rock. Ryusuke l'initie à un monde dont il ignorait l'existence... De plus en plus attiré il apprend à jouer de la guitare, se découvre un talent pour le chant et acquiert une certaine confiance en soi.
De fil en aiguille et au fil des rencontres, Koyuki et Ryusuke et avec d'autres musiciens vont monter un groupe de rock : Beck.
Critique
Certains connaissent l'anime devenu presque un incontournable tellement on en a fait l'éloge, un peu surestimé tout de même mais ceci ne nous regarde pas. Alors qu'en est-il de l'oeuvre original adapté par Madhouse ? Entre des fans tiraillés par la curiosité et le doute que le manga soit moins "bon" que l'anime, et des potentiels lecteurs dont ma critique pourrait éclairer leurs jugements, voici quelques éléments de réponses camarades...
Un manga qui se destine à être encore plus long que le danube ! 28 volumes au Japon à l'heure actuelle et l'histoire n'en finit pas d'être sans cesse développer. Un shonen bis ? Certainement pas, on conserve malgré tout le leitmotiv basique et ô combien efficace lorsqu'on le maîtrise. Koyuki et son groupe rock'n'roll souhaite être le meilleur groupe du Japon. Avec un léger écho à Nana, Harold Sakuishi ne tombe pas dans les travers de certains. Même si des "coups du destin" parsèment le scénario, mais pour notre plus grand plaisir. Le scénario reste crédible et surtout un tant soit peut réaliste dans l'ascencion de Beck sur la scène musicale japonaise. Ni trop rapide ni trop lente, on suit le parcours de nos personnages avec une ambivalence, on souhaite leur réussite mais aussi leur échec pour se délecter de leur réaction.
On découvre un domaine rarement (jamais ?) abordé par les mangas à savoir les groupes indépendants et leur bataille pour arriver au sommet. Néanmoins on échappe pas à certains schémas, ma foi nécessaire, comme le manichéïsme ou le symbole de la bonne musique (Beck) et celle façon (ajouter ici tous les qualificatis péjoratifs que vous souhaitez) Belle Ame. Cette rivalité entre ces deux groupes, parallèle, n'est pas mise en avant mais elle se déssine en fond comme un message personnel du mangaka fan de musique.
Au-delà du message, les personnages sont humains (exit le shonen boy) tant dans leur présence graphique que leur psychologie. Ils sont faibles, parfois courageux voire même audacieux et surtout "vivant". Et cela est le véritable moteur du manga, ce je-ne-sais-quoi qui nous fait poursuivre la lecture. Une vraie palette de persos comme de caractères et de scènes cocasses toujours avec ce sens de la (auto ?) dérision de Sakuishi. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la majeure partie des dessins sont des SD, ce qui contredirait presque l'aspcet réaliste. L'humour est sans conteste une force d'appoint que le manga ne saurait se passer sous peine de désuétude. Bourré de référence au catch et autres sports ce combats (se souviens du clin d'oeil à Bruce Lee XD), le mangaka arrive à marier des éléments apparemment incompatibles pour des séances de franches rigolades. Un côté déjanté très agréable grâce à un dessin original et hilarant (les persos me font penser à des macaques ! ) .
Pourtant, seul bémol au tableau, l'intrigue qu'a placée l'auteur se digère mal. On tombe malgré nous dans une pseudo histoire de vengeance de la part d'un boss du show biz américain à l'encontre d'un membre de Beck. Ce n'était pas la bienvenue, le contraste est trop fort entre ces domaines pour que l'on accroche. L'histoire de base suffisait.
En guise de conlusion, nul besoin de s'interesser à la musique pour lire ce manga. Le style graphique est original, c'est marrant comme GTO, entraînant comme un excellent shonen et passionnant comme un live. Convaincant non ?
Nombre de tomes
Le manga compte actuellement 31 volumes au Japon et il est encore en cours de publication. En France on est à 21 volumes et je dois dire que la version française est très bonne tant dans les bonus finaux (des dossiers sur le rock) que dans l'adaptation. Le volume donne une impression d'épaisseur, un peu comme les glénat, et le papier me plaît bien au toucher.
Thème
Bon le thème est le rock'n'roll. C'est pas ma tasse de thé favorite, mais pas besoin de s'y connaître ou d'aimer le monde la musique, ou le son rock pour pouvoir se plonger dans le manga : n'oubliez pas qu'un manga se lit et ne s'écoute pas !
Comme vous pouver le voir, graphiquement ça s'améliore considérablement !Pour le néophyte ou pas !