j'ai trouver un excellent article sur le tout aussi excellent blog Horizons concernant le projet de création d'une ville nouvelle de 500 000 habitants en France:
----------------------------------------------------------------------------------
Au moment l'on cherche les moyens de relancer une économie asphyxiée pour conjurer le spectre de la crise des années 30, j'ai eu envie de reproduire la proposition que j'avais adressée l'an passé à la commission Attali : Créer une métropole nouvelle en France. Mieux que ça : Une nouvelle capitale économique !
Cette proposition avait été plutôt bien accueillie dans les commentaires et relevée par Le parisien comme l'une des dix meilleures idées proposées sur le site de la commission Attali. Le Rapport de la commission l'avait repris sous une forme différente, celle de la réalisation d'écopolis, des villes nouvelles de 50 000 habitants orientées développement durable. Malheureusement même si Sarkozy avait validé la proposition, elle s'est enlisée ensuite dans les sables de l'action gouvernementale, n'étant plus ensuite évoquée que dans le cadre du grand Paris.
La réalisation de villes nouvelles est une idée qui m'est chère depuis bien longtemps. Beaucoup s'obstinent à la regarder comme une utopie dangereuse en restant bloqué sur l'expérience désastreuses des villes nouvelles francilienne des années 70. Pourtant je reste persuadé de sa pertinence et de sa faisabilité. J'observe d'ailleurs que des projets de ce type se lancent un peu partout, comme en Tunisie sur les rives du lac Tunis ou en Russie a proximité de Nijni novgorod, deux méga-projets de ville de 500 000 habitant !
Je reproduis donc ce texte qui n'a pas pris une ride, en espérant qu'il puisse contribuer à relancer cette belle idée qui n'a jamais été autant d'actualité.
Après avoir tenté d’exposer les fondements théoriques de l'approche du dynamisme économique par la géographie, je vais en venir au cœur de la proposition que j'ai présenté à la commission Attali sur la libération de la croissance : la construction d’une ville nouvelle, ou de manière plus ambitieuse encore, car un tel projet n’est viable que s’il permet la réalisation d’une utopie : la construction d’une nouvelle capitale économique pour la France et l’édification d’un modèle de ville durable conçu pour répondre aux défis du siècle.
Cette ville, une fois achevée, pourra ajouter son dynamisme propre à l’économie toute entière. Elle constituera un moteur supplémentaire pour la croissance, peut-être même le principal. Sans attendre jusque là, l'engagement du projet, voire son annonce, suffira à relancer l’économie. Sa réalisation exigera des masses considérables de capitaux privés et publics pour le financement des investissements et surtout, l’idée de construire quelque chose destiné à durer et devenir du "patrimoine" pour les générations futures aura un impact extrêmement positif sur la psychologie du Pays.
La construction de villes nouvelles est considérée comme étant une utopie. Pourtant, d’autres pays se lancent dans ce genre d’aventure, généralement des pays neufs qui pensent que l’avenir leur appartient. Les réticences que suscite ce type de projet apparaissent en fait comme le révélateur d’une profonde crise de confiance. Vaincre ces réticences, penser que notre vieux pays serait encore en mesure de faire œuvre de civilisation en bâtissant une cité idéale n’est d'ailleurs pas le moindre des intérêts de ce projet.
En osant entreprendre de bâtir une cité exemplaire, la France pourra retrouver la foi en son génie et prendre pied dans le siècle qui s’ouvre avec confiance.
Une capitale économique pour le monde post-industriel :
La structure très centralisé du pays constitue un handicap pour la France. Elle souffre d’une carence en métropoles régionales dynamiques, d’un nombre trop faible de vrais en « pôle de compétitivité » et d’une capitale tellement centripète qu’elle a assèche le reste du pays de ses forces vives.
La ville nouvelle - que nous appellerons pour des raisons de commodité – « la Cité-Horizon » marquera une profonde rupture avec ce schéma centralisateur. Elle sera bâtie autour d’une grande université de niveau européen positionnée sur une thématique d’avenir porteuse de la prochaine révolution industrielle. Le choix est simple, il s’agira soit du développement durable dans tous ses aspects, soit de la recherche de l’énergie propre qui pourra remplacer le pétrole. Cette méga-université irriguera tout un tissu de centre de recherche, de transfert, d’incubateurs et d’entreprises innovantes, puis par effet d’agglomération accueillera les centres de décisions des plus grands groupes mondiaux.
La construction de la cité Horizons donnera un signal extrêmement fort en faveur d’une vraie décentralisation économique. Son lancement fera définitivement taire toutes les voix qui pensent qu’on ne peut réussir en France collectivement ou individuellement que dans la capitale. Elle aura donc un effet stimulant sur toutes les technopôles régionales. Le but n’est naturellement pas d’assécher la province pour créer remplacer un système centralisé par un duopôle, mais bien d’initier un développement polycentrique où chaque territoire pourra et devra contribuer à la croissance du pays. Si la Cité Horizons doit se développer au détriment d’autres villes, ce devra être au détriment de Paris, voire au détriment des autres capitales européennes.
C’est pourquoi, l’ambition du projet doit être le plus élevé possible : Bâtir la nouvelle capitale économique de la France et l’un des principaux pôles de développement à l’échelle européenne, Paris demeurant la capitale politique, culturelle et administrative du pays. Un peu de concurrence ne fera d’ailleurs pas de mal à la Ville-lumière qui a un peu tendance à s’endormir sur sa rente de situation …
Des investissements gigantesques … et rentables
Pour relancer la croissance, rien ne vaut l’investissement. Malheureusement, l’état des finances publiques ne permet plus de faire de se lancer dans de lourds investissements publics.
Le projet de Cité-Horizon mobilisera des dizaines de milliards d’Euros sur plusieurs décennies, avec ce que cela implique d’emploi induits, non seulement dans le BTP, mais aussi dans l’ingénierie et les services. Pourtant cet investissement ne sera que partiellement à la charge des finances publiques. La plupart des fonds seront d’origine privée et les investissements publics pourront être rentabilisés par la plus value sur le prix des terrains à bâtir.
Imaginons en effet que l’Etat acquière une centaine de kilomètres carrés de terrains dans une nature encore vierge (ce ne sont pas les endroits qui manquent en France), qu’il connecte cette zone aux grandes infrastructures autoroutières et ferroviaires (le pays en est largement pourvus), qu’il y réalise les grands équipements publics (routes, transports collectifs, assainissement, alimentation en eau potable, espaces publics, places, monuments, squares …), la valeur des terrains à bâtir explosera.
La cité Horizons sera donc financée assez facilement en mobilisant l’épargne nationale ou mondiale qui ne sait plus où s’investir intelligemment et sans trop de risques. Avec un schéma un peu ingénieux, on pourrait même éviter que l’endettement ne pèse sur les comptes publics. L’opération pourrait en effet être portée par une société d’économie mixte associant les grandes majors du BTP et de l’immobilier avec une partie du capital ouverte au public.
Où fonder la Cité-Horizons ?
La Cité-Horizon sera une ville dense aux frontières nettes. Elle pourra être polycentrique avec des quartiers séparés par une nature préservée et reliés par un système de transport en commun ultra rapide, mais elle ne sera pas énormément consommatrice d’espaces. On pourra donc la localiser à peu près n’importe où.
On peut envisager de l’insérer dans un tissu existant comme le catalyseur d’une grande métropole polycentrique, par exemple dans le couloir rhodanien dans un triangle entre Lyon, Marseille et Montpellier. On peut la localiser dans des paysages exceptionnels et totalement vierges, tels les Alpes du sud ou le massif central pour renforcer son attractivité. On peut aussi faire prévaloir une logique d’aménagement du territoire en la localisant dans le « ventre mou » du pays entre le sud de la Loire et le nord du massif central … La géographie de la France offre une multitude de possibilités. La localisation devra seulement respecter deux critères : s’inscrire dans une région spontanément attractive en raison de son climat et de ses paysages (pas dans la Somme ou en Champagne) et être accessibles par les grandes infrastructures (pas sur le plateau des millevaches)
Une page blanche pour construire une cité de rêve
Il est très difficile pour une ville existante de grossir ou de se moderniser sans se dénaturer. La population de l’ile de France a augmenté de 5 millions d’habitants depuis 1945, mais ce n’est pas le Paris haussmannien qui a grossit. La croissance s’est faite par le développement de banlieues à problèmes et de lotissements périurbains sans âme. Toutes les villes ont rencontré ce problème à des degrés divers. Lorsque le développement a été bien géré, la centre-ville historique est devenu trop petit pour la masse de population qui s’est polarisée autour de lui, ce qui génère une impression de fourmilière et d’insolubles problèmes de transports (le cas de Lille par exemple).
Concevoir une ville pour un objectif de population donné, à partir d’une page blanche, permettra une totale liberté dans la définition de l’urbanisme. Tout pourra être pensé et dessiné en fonction de ce que sera la ville, à terme : les réseaux de transports, la largeur des trottoirs et avenues, les espaces verts, sa structure urbaine. Les architectes et les urbanistes pourront laisser libre court à toute leur créativité : Préserver une vaste forêt au cœur de la ville, creuser des canneaux ou des lacs artificiels, arrêter la ville dans des limites nettes et franches au-delà desquelles la nature restera intacte (sans banlieues ni lotissements), des systèmes de transports tellement bien conçus et performants qu’ils dispenseront de l’usage de la voiture, une architecture nouvelle permettant de réconcilier le mode de vie urbain et le rêve de la maison individuelle, des nombreux cœurs de quartiers vivants, une ville aux différentes ambiances architecturales, des espaces publics vastes et nombreux pour favoriser le lien social, une ville autonome en énergie avec des bâtiments très économes, une ville sans ségrégation sociale, sans quartier riches et pauvres, sans spécialisation excessive des zones d’habitat, de commerce et d’activité, des longues promenades piétonnes animées … Place à l’imagination et au rêve !
La Cité-Horizons sera nécessairement innovante, exemplaire, audacieuse, attractive. On y viendra de loin pour étudier son fonctionnement ou admirer ses monuments et son architecture. Avant même son achèvement, elle deviendra un haut lieu du tourisme européen !
Mieux que cela encore, parce que ses premiers habitants et ses premières entreprises y auront été attirés par son projet un peu fou, ils auront tous un esprit pionnier. La Cité-Horizon développera une culture à part, un extraordinaire dynamisme créatif. Elle deviendra la ville où tous les projets peuvent se réaliser, et elle fera école.
La foi retrouvée en notre pays et en notre civilisationPlan
En France, ce projet paraît utopique est insensé. On a tendance à considérer que les villes nous ont été léguées par l’histoire et qu’on n’a pas à créer d’autre. Il paraîtrait même qu’on ne saurait plus le faire ...
Quelle drôle d’idée ! Pierre le Grand a pu fonder Saint Pertersburg sur des marécages au début du 18ème, et malgré nos moyens modernes, nous serions incapables d’en faire autant ? C’est vraiment alors que le déclin est plus profond qu’on ne le dit ! Une civilisation qui s’estime incapable de construire une ville (la base de la civilisation) est une civilisation morte ! On touche là à l’un de aspects les plus conservateurs pour ne pas dire l’un des les plus frileux de notre pays. Son obsession du « patrimoine » qu’il sacralise au-delà du raisonnable est la marque d'une inquiétante nostalgie du passé et d'un paralysant manque de foi en l’avenir ou en nous même.
Il y a dans le monde, plusieurs projets de villes nouvelles vraiment originaux et ambitieux (illustrations). Le Kazakhstan a entrepris depuis 10 ans de se construire une nouvelle capitale, Astana, dans les steppes du nord. La Russie est en train de construire avec des urbanistes français, un projet de cité écologique à proximité de Ekatarinenburg (Akademia City). La chine a en projet de construire 400 villes nouvelles dont la ville de Dongtan, projet 100 % écolo, constitue le laboratoire. Les pays du golfe développent aussi de nombreux projets encore plus délirants.
Pourquoi la France ne s’associerait pas à ce mouvement pour bâtir en Europe, la première cité écologique ?
A l’heure où on n’arrête pas de parler de l’excellence environnementale et des défis climatiques, il serait peut-être temps de s’y mettre ! Cette ville pourrait être non seulement le fer de lance de la recherche sur les nouvelles technologies durables mais aussi un gigantesque terrain d’expérimentation pour leur mise en œuvre.
Au-delà de tous les arguments économiques, l’intérêt majeur du projet serait d’enterrer une fois pour toutes les théories déclinistes, qui sont probablement le pire poison dont souffre la France d’aujourd’hui. Ces théories appellent au sursaut mais finalement elles diffusent dans tous les esprits, l’idée que notre pays est foutu, que l’avenir s’écrira ailleurs et qu’il n’y a rien à faire à cela. La France a eu son heure de gloire mais désormais elle se conjugue au passé, sa seule vocation raisonnable ne pouvant plus être que de devenir un pays-musée, témoin d’une culture et d’un art de vivre dépassé par la vitesse de l’Histoire.
Ce projet de Cité-Horizon, de nouvelle capitale économique, de ville durable, d’écosystème optimisé de croissance, réinscrira la France dans la marche du monde aux cotés de tous les Pays émergents qui pensent que l’avenir leur appartient. La France ne doit pas seulement se redresser. Elle doit renaître en tant que nation portée par un projet collectif et un message universel. La cité Horizon symbolisera sa renaissance et lui redonnera une place dans le monde qui vient.
-----------------------------------------------------------------------------------------
Si on peu contester l'idée de crée une nouvelle métropole alors que celle existant déjà ne demande qu'a être renforcée,l'idée me parait néanmoins bonne.
Ce projet pourrait remplacer les 10 écopolis prévu par la commission attali. Partir de nulle part permettrait de ne pas être handicaper par l'urbanisme contraignant des métropole déjà existante.
Bien sur elle risque de concurrencer les métropoles régionales et Paris,a l'heure ou les anglais mise tout sur le renforcement de Londres au détriment des autre ville (liverpool,manchester...) et ou les allemands tente de faire de Berlin une métropole mondiale il faudra choisir entre renforcer Paris et créer encore plus de déséquilibre entre Paris et la Province ou rééquilibrer le territoire.
Toulouse aurait pu être l'endroit rêver pour créer une telle ville sans partir de zero.
Toulouse a une population jeune et dynamique,c'est un centre étudiant,le plus grand centre aérospatiale d'Europe,la ville qui connait la plus grande croissance démographique d'Europe (+20 000 hab./an) elle est au cœur d'une région vide,elle a un climat agréable et une position géographique stratégique.Malheureusement son extension urbaine ultra extensif a la Los Angeles créer de véritable problème de circulation et empêche la création d'un véritable centre.