Cosmétique de l'ennemi
(Couverture)
J'ai suivi les conseils de
Serly et j'ai lu mon premier roman d'
Amélie Nothomb. Je dois dire que je ne regrette pas du tout cette découverte. J'ai littéralement dévoré ce livre, qui se lit très facilement et très rapidement, tout en conservant une qualité de narration exceptionnelle.
L'histoire nous situe dans un aéroport où
Jérôme Angust attend un avion qui a pris du retard. Il décide de se mettre à lire un livre, pour patienter, quand soudain, un individu assez étrange commence à l'importuner. Il se présente à lui comme
Textor Texel, un hollandais, puis commence à lui poser plein de questions et a lui raconter sa vie. Malgré tous ses efforts,
Jérôme ne peut s'en défaire et se résout à l'écouter. C'est alors que commence un huis clos des plus psychologiques qui soient...
J'avais déjà pas mal entendu parler de cette auteure, mais je ne pensais pas qu'elle écrivait des livres aussi "spéciaux". En lisant
Cosmétique de l'ennemi, je suis passé par plusieurs états. Il y a des moments très drôles et d'autres vraiment malsains. Ce que j'ai bien aimé, c'est que l'on perçoit clairement le face à face entre une personne rationnelle, monsieur tout le monde, et un homme complètement incompréhensible par le commun des mortels. Mais le plus fort, c'est que malgré le fait que
Textor soit complètement barré, il explique de façon intelligible sa façon de mener sa vie et c'est très troublant.
J'ai d'ailleurs relevé un passage très explicite :
— Vous êtes un fou furieux.
— Je ne trouve pas. Pour moi, un fou, c'est un être dont les comportements sont inexplicables. Je peux vous expliquer tous les miens.
J'ai été littéralement bluffé par la succession de rebondissements qui découlent de ce huis clos. On part d'une discussion totalement banale et puis, de fil en aiguille, on part dans des sujets complètement délirants, surprenants, pour enfin finir sur un dénouement complètement imprévisible.
Même
Jérôme August qui fait mine de n'en avoir rien à faire de ce
Textor Texel au début, éprouve peu à peu une sorte de fascination (fascination partagée par moi même d'ailleurs) pour ce fameux enquiquineur.
C'est un très bon roman que je recommande à mon tour, bien que j'aurais aimé qu'il soit plus sombre que ça. En effet, on ressent comme un certain décalage et on frôle même le burlesque tant les élucubrations de
Texel sont effarantes parfois, mais tellement logique quand on suit son raisonnement.