Gagner la guerre de Jaworski :
Zankaze en parlait la page précédente. Eh bien, quelle claque. J'en ai lu des romans de fantasy, et bon nombre de très bons. Porté par les bon goûts de mon père en la matière, j'ai passé parmi les plus belles heures de mon adolescence un livre entre les mains.
Eh là je reste impressionné par le style de l'auteur. La mise en scène brillante, où le personnage qu'est Don Benvenuto narre ses aventures, avec un ton moqueur et désabusé, dur et cynique mais étrangement touchant et humain. J'ai ri aux éclats bon nombre de fois devant ses jeux de mots et expressions complètement géniales, son ton espiègle et, pour couronner le tout, les passages où le sacripant s'adresse au lecteur sont vifs de naturel et contribuent à nous rendre concerné par l'histoire du bandit.
Parce que Don Bevenuto est un assassin, un voleur, un fourbe, un homme dangereux. Mais aussi et surtout, un humain qui fait des erreurs, se laisse aveugler, manipuler, a ses espoirs et son code de l'honneur, je n'ai jamais lu l'histoire d'un personnage fictif qui m'ai paru aussi vivant, aussi
vrai.Les scènes d'action et les réflexions et pensées de Don Bevenuto sont un des gros points forts de l'ouvrage (assez solide tout de même, 1000 pages bien denses en un unique tome), ses cavalcades folles dans les rues et sur les toits de la capitale républicaine vous prennent aux tripes de manière très efficace, et on les finit le souffle court. Mais cela apporte aussi la seule ombre de ce tableau : en contraste, certaines descriptions à rallonge sont longues, voir même lourdes. Cette petite arythmie, à la source de légères exaspérations de ma part, est cependant vite oubliée grâce aux traits d'esprit tordus du bretteur, nous menant toujours plus loin dans la folie et l'intime de sa vie mouvementée et chaotique, haute en rencontres dangereuses et touchantes.
C'est le cœur serré que j'ai fermé le livre, parce qu'au final comme il le dit lui même, après un récit paraissant aussi franc et vous impliquant autant, Benvenuto devient un peu votre ami.
Je ne peux que vous le recommander chaudement, il a gagné une place éternelle au cœur de ma bibliothèque.