Voilà la V1 du texte, que je dois encore élaguer pour la rendre récitable en 3 minutes et essayer peut-être de rendre le tout un poil plus marrant.
Je pensais avoir tout vu avec le sujet précédent, je me trompais. Coca-Cola, recette secrète, doit-elle le rester ? Cette plaidoirie, encore eut-il fallu que quelqu’un s’y collât. Véritable phénomène de société, cette recette je cite « reposerait dans un coffre situé dans les sous-sols inviolables de la SunTrust Bank, établissement financier d'Atlanta, actionnaire historique de la Compagnie. Seuls deux ou trois employés, élus parmi les élus, en connaitraient la formulation exacte, entretenant ainsi à merveille la magie du breuvage. » Je ne sais pas ce qu’en pense le jury mais il semblerait que la question de la légalisation du cannabis aux Etats-Unis ne se pose déjà plus. A dire vrai j’y verrai même une simili-paranoïa à celle de quelques illuminés enfouis dans leur bunker depuis le 21 décembre. Pourtant il faut reconnaître à l’entreprise une capacité surprenante à créer l’engouement autour de secrets. De la boisson au gros barbu en traîneau, Coca-Cola les additionnent et l’on ne pourrait qu’être en faveur de leur divulgation.
En fait plutôt que de parler de secret, c’est de mensonge que l’on devrait qualifier une telle façon d’agir. On a souvent tendance à parler de mensonges blancs, celui où l’on cache volontairement une vérité pour éviter de propager un mal, et le mensonge noir, celui que l’on prononce dans le but même de faire le mal. Quel que soit le point de vue, Coca-Cola répond à ces deux possibilités et se doit de tout révéler s’il ne veut pas garder cette étiquette d’usurpateur.
Le mensonge blanc consisterait à nous taire un ingrédient particulier, un ingrédient qui pourrait entraîner une vague de contestation s’il était exposé. Reprenons plutôt : « Ouvre du Coca-Cola, ouvre du bonheur. Goûte la vie côté Coca-Cola. Passez en mode positif. » Sans oublier ces innombrables pubs toutes plus délirantes les unes que les autres vous faisant coopérer mantes religieuses, coccinelle et autre guêpes, à vous rendre déconneurs des ours polaires. Je suis sûr que chacun ici comprend où je veux en venir : trop coupable pour l’annoncer publiquement, Coca-Cola nous fait passer implicitement le message qu’il nous vend de la drogue, comme par volonté de purification de l’esprit. Ceci expliquerait cette addiction plus ou moins prononcée selon la personne que la caféine seule ne pouvait éclaircir.
Dans le cadre du mensonge noir, l’on parlerait dès lors de dol, de manœuvres frauduleuses. Au mieux d’erreur sur la substance, article 1110 alinéa 1 du Code Civil évoquant l’erreur qui tombe sur la substance même de la chose qui en est l’objet, je fais référence aux ingrédients ou secrets de fabrication de cette recette recherchée jusqu’au fin fond du Caucase. Bref, une affaire digne de Maître Collard.
Mais essayant vainement de trouver la recette tant décriée, tels des enfants jouant à Colamaya pendant une nuit aussi noire que la caféine dudit nectar, l’on en oublierait presque tout le bien qu’apporterait cette divulgation. Rappelez-vous plutôt ces moments passés chez mamie qui, connaissant votre plaisir dégustatif envers ce breuvage achetait 2 bouteilles de Pepsi environ 25centimes moins chères que le maître ou pire encore de ce Cola Delight marque Leader Price. En fait, dévoiler la recette pour éviter la propagation de ces pâles copies tient plus de l’ordre de la santé publique. Les sous-marques proposeraient enfin des boissons qui ne virent pas à l’eau sucrée 3h après ouverture et ce à un prix raisonnable. La renaissance du genre humain trop souvent brimé par son manque de financement pour s’offrir le Saint Graal. Ce serait moins de profit j’en conviens, mais arrivé à ce chiffre d’affaire, l’on est en droit de réclamer un peu d’attention.
Recette gardée secrète ou révélée, la question ne se pose pas, se disculpant de certains torts et nous aidant nous les pauvres, Coca-Cola n’a qu’une seule possibilité.