Quand on se place du point de vue du mec on peut que se dire "le pauvre" et donc penser "oamagad meuf ça se fait pas!!!"
Bah... non.
Quand on se place du point de vue du
mec, on ne voit pas un pauvre type victime d'une
meuf qui a fait ce qui ne se fait pas, mais tout simplement quelqu'un qui a du mal à avancer dans cette vie qui va trop vite, qui continue à s'accrocher à un passé qui n'est plus et a du mal à regarder vers un avenir incertain. Il n'a jamais su tourner la page car son histoire avec elle n'a jamais connu de conclusion.
Le thème n'est pas seulement l'éloignement mais cette solitude inhérente à la condition de l'être humain, cette volonté à se raccrocher à quelqu'un, à un souvenir... un comportement qui n'est pas des plus sains mais qu'on le retrouve chez chacun de nous, à un moment de notre vie.
J'ai du mal à voir les personnages comme des
victimes, ils sont juste pris dans l'engrenage de la vie et du temps qui ne les attend pas. Shinkai est comme un peintre qui nous offre deux tableaux d'une sensibilité différente, le garçon qui a du mal à accepter son présent et la fille qui choisit de continuer à aller de l'avant. Ça ne fait pas de lui une victime et d'elle une salope. Ça nous démontre que dans la vie comme dans l'amour, tout n'est pas noir ou blanc, et que les nuances font toute la beauté de notre existence, mais également que nos choix ne tiennent qu'à nous. Le film se termine d'ailleurs sur une note optimiste mais amère à la fois.
5cm n'est pas une romance dont on attend un
happy ending mais une fresque de la vie.