Même si 2,20 a fait une rapide présentation et que vous avez certainement dû lire plusieurs critiques sur ce jeu, j'ai de mon côté écrit ma critique et après plus de 40 heures de jeu, voici mon verdict.
Encore une nouvelle adaptation du célèbre manga Naruto ! A croire que les éditeurs veulent récolter le plus d’œufs dorés que possible avant que la poule ne rende l’âme ! Naruto Shippûden Ultimae Ninja Storm 2 se pare de l’adjectif « ultime », est-ce vraiment le cas ?
Dès que l’on lance le mode « Aventure Ultime », ce qui saute aux yeux sont les graphismes. On a vraiment l’impression que les développeurs ont réussi à s’approcher le plus possible du style graphique de l’animé, aussi bien dans les décors en 2D que dans les personnages en 3D. Pas étonnant quand on sait que l’équipe en charge de l’aspect graphique du titre est la même que celle de l’animé (le Studio Pierrot).
Malheureusement après la claque visuelle, les limites du choix d’un décor en 2D se ressentent. Tout d’abord, le joueur n’a accès qu’à une toute petite partie des villages de Konoha et du sable –principalement celle donnant accès aux manoirs des Kages-. Puis il est impossible de visiter les villages, de grimper en haut des bâtiments ou de sauter de toit en toit comme c’était le cas dans les versions de Naruto de Ubisoft (Rise of A Ninja et The broken band). Et même si on retrouve d’autres lieux emblématiques de la série Shippuden (le pont du ciel et de la terre, les repères de l’Akatsuki et d’Orochimaru…), on se retrouve à faire des aller- retours incessants entre les différents lieux. Pour casser la monotonie des déplacements, les développeurs ont eu la bonne idée d’y insérer des scènes intermédiaires en rapport avec la série pour aboutir enfin à l’affrontement contre le boss de fin de chapitre.
Le déroulement d’un combat contre un boss se déroule en deux parties : La première est un combat opposant les protagonistes, la seconde se déroule sous la forme de cinématique en QTE. Il faut appuyer au bon moment sur les touches indiquées à l’écran afin de faire avancer la cinématique. Si vous faites un bon score, une séquence bonus s’enclenchera. Ces cinématiques reprennent les moments forts des combats de Shippuden mais ont subi quelques modifications afin qu’elles soient plus adaptées à l’expérience vidéoludique. Par exemple, dans l’animé, Naruto et Sakura se servent de la passion de Kakashi pour les livres érotiques afin de lui subtiliser les fameuses clochettes alors que dans le jeu, il s’agit d’un affrontement de technique pour parvenir au même résultat.
Pour casser l’aspect linéaire de l’aventure qui va du début de Shippuden à l’affrontement final contre Pain, vous aurez accès à des quêtes annexes sous la forme de missions données par l’Hokage ou bien de requêtes données par les villageois. En général, ces missions sont prétextes à des combats. Vous pouvez aussi collecter des ingrédients afin de créer des recettes et objets au près des commerçants qui s’empresseront de vous les vendre ou bien entretenir des liens d’amitié avec les différents personnages jouables donnant accès à des évènements.
Vous me direz que ce qui vous intéresse c’est en découdre avec votre adversaire ! En plus des combats du scénario, vous pourrez en découdre avec un mode libre et un mode online. Si Ubisoft nous avait déjà proposé les combats en ligne sur XBOX 360, c’est la première fois que ce mode est disponible sur PS3.
Les combats se déroulent dans une arène libre de tous déplacements (à la manière d’un DBZ Budokai Tenkaichi et DB : Raging Blast), ce qui permet de retranscrire avec fidélité les combats entre ninjas. Cependant les arènes sont vides et non destructibles. Quand on sait que Sakura et Tsunade sont capables de créer des cratères rien qu’à la force de leur poing… il y a de quoi être déçu ! Surtout que la puissance des consoles actuelles permet de gérer les déformations du terrain en temps réel.
En plus, pour toucher un large public, le choix s’est porté sur des combos faciles à exécuter et peu nombreux ainsi qu’une combinaison de deux touches pour exécuter les nijutsu (techniques ninjas) des personnages. Face à un débutant, le joueur aura droit à une succession de pouvoirs au lieu d’un véritable combat.
Bien maîtrisée cette apparente simplicité s’avère plus complexe notamment grâce aux 40 personnages jouables ayant chacun leur propre style de combat. Certains sont spécialisés en combat au corps à corps, d’autres plutôt aux combats à distance, enfin certains mêlent les deux styles. Si vous tenez compte des capacités de chacun lorsque vous combattrez en un contre un ou en équipe en faisant appel à vos compagnons, le jeu s’avère bien plus profond. Dommage que la différence de puissance entre les personnages de base et ceux de fin d’aventure pénalise les affrontements. En particulier sur Internet où de nombreux joueurs utilisent les personnages les plus puissants comme Killer bee, Naruto mode ermite ou Minato.
Même si le mode scénario respecte parfaitement celui de Shippuden, les aller-retours incessants risquent de déplaire à certains. Heureusement que les quêtes secondaires permettent de casser la monotonie. Il est aussi dommage que les développeurs se soient contentés du minimum syndical pour retranscrire les affrontements entre ninjas.
Au final, Naruto Shippuden s’avère être la meilleure adaptation du ninja blond empoté qui souhaite devenir Hokage mais …peu mieux faire.