D'une certaine manière, il cherche à s'échapper, mais il est perdu : il tourne en rond, que ce soit sur les attractions avec Senjougahara ou dans son dialogue avec elle. On n'attend pas d'une telle discussion qu'elle développe quelque chose de sophistiqué et intéressant, elle est faite pour embrouiller, ne pas aboutir ; accessoirement, elle développe un peu la (délicieuse) relation Koyomi/Hitagi et elle a une fonction comique (je suis le seul que ce genre de discussions fait rire !?). Et quelques petits jeux de langages comme d'hab avec Bake.
Tu n'es sûrement pas le seul que ça fait sourire ; mais moi ça me laisse souvent de marbre. Permets-moi de te donner mon opinion.
Si tu me dis que
Bakemonogatari est un très bon roman, je te crois. Vraiment. Les histoires de fantômes sont bien trouvées, les persos relèvent du harem classique mais sont attachants, et les dialogues cocasses sont certainement très bons pour dynamiser la lecture.
Mais dans un anime, ça marche pas pareil.
Le dessin animé, c'est un média de l'image et du son. C'est un média où la parole et l'écrit vient en second plan. C'est un média où un plan silencieux - ou musical - peut facilement avoir mille fois plus de signification et de beauté qu'une seule ligne de dialogue (revois tes Miyazaki, tu verras). Autrement dit, les dialogues qui servent à accélérer le rythme dans un récit, ne peuvent que l'alourdir dans un anime. Et chez
Bakemonogatari ou
Katanagatari (du même auteur), c’est flagrant.
De ce fait, ce qui sauve
Bakemonogatari et en fait pour moi un bon anime, c’est la qualité de sa réalisation. Si c'était un autre studio que Shaft qui avait adapté
Bakemonogatari, je doute qu'il aurait eu son succès. Tu peux le constater en lisant la critique de Jadraja : il semble avoir beaucoup aimé l'animation, mais pas un mot sur le reste ; et il a raison. On retient plus le combat contre Hanekawa, dans les derniers épisodes, que les dialogues entre Koyomi et Hitagi. Parce que quand je regarde un dessin animé, je m'attends à voir des dessins qui s'animent, pas des discussions inintelligibles et vulgaires qui tournent en rond. Et cela justifie totalement le style de Shaft.
Ce que je dis là, peut s'appliquer à un certain nombre d’animés tirés de LN. Dans
Denpa Onna to Seishun Otoko, tu as le même type d’univers que dans
Bakemonogatari (un mec, plusieurs filles et du dialogue à gogo), mais comme il n'y pas autant d'audace et d'action, tu t’emmerdes du début à la fin. Dans le premier épisode de
Fate/Zero, il y a une scène hilarante où tu vois Tohsaka et un autre mec en train de tourner autour de Kirei pendant qu'il lui parlent. C'est complètement con mais ils étaient obligés de faire ça car sinon, c'aurait été insupportable de simplement écouter ce qu'ils se racontaient.
En bref, tous les moyens sont bons pour atténuer la purge que sont les dialogues dans les animes, car c'est bel et bien une purge. Dans
Bakemonogatari, ils ont cherché à ne pas endormir le spectateur en lui abreuvant les yeux d'images assez agressives, et c'est une tactique redoutablement efficace.