Impressions sur
Final Fantasy XVI après quelques jours de jeu et plus de 50% de l'aventure complétée.
Sept ans après
FFXV, la franchise phare de Square-Enix revient avec un nouvel épisode principal, cette fois produit par les équipes de Naoki Yoshida, réalisateur du MMORPG
FFXIV depuis dix ans. Chaque épisode de FF promet de faire table rase de ce qui a précédé et d'aller dans une nouvelle direction, que ce soit une autoroute ou une impasse.
Le récit se déroule sur le continent de Valisthéa, qui depuis les temps anciens prospère grâce à la magie des cristaux, qui servent au quotidien de la vie des habitants et sans lesquels toute la société s'effondrerait. Et justement, l'apparition d'un "Fléau" qui draine la magie et détruit les cristaux fait prendre conscience au monde que les cristaux ne sont pas une ressource infinie. Plutôt que de s'asseoir à une table et réfléchir à une solution, les différentes nations de Valisthéa décident sans surprise de se déclarer la guerre pour s'approprier les cristaux de leurs voisins. Ces guerres sont menées par des armées régulières mais également par des Émissaires, des individus qui possèdent la capacité d'invoquer des créatures quasi-divines appelées les Primordiaux, dont la puissance peut aisément renverser le cours d'une bataille. Chaque nation possédant au moins un Émissaire, la situation politique de Valisthéa se fige donc dans un état de guerre permanente tandis que le Fléau avance.
On suit plus particulièrement le parcours de Clive Rosfield, fils aîné d'une des principales maisons nobles du continent. Alors que son pays s'apprête lui aussi à entrer en guerre pour les cristaux, un évènement tragique va bouleverser sa vie et le mettre sur un chemin tortueux...
Du point de vue narratif, l'ambition de ce FFXVI est clairement de prendre le contre-pied de ce qui a pu être fait auparavant dans la franchise. Vous vous souvenez de cette scène stupéfiante dans FFXV où Noctis apprend la mort de son père dans le journal et où le joueur qui voudrait comprendre ce qui s'est passé doit aller regarder un film tout pourri ? Bon ben FFXVI c'est l'exact inverse, chaque évènement un tant soit peu important dans l'intrigue est dûment montré, contextualisé et expliqué, que ce soit par des (longues) cinématiques ou des entrées dans l’encyclopédie que le joueur peut consulter à n'importe quel moment via pression d'un bouton dédié. Le jeu est de plus nettement plus violent et sanglant que la plupart des FF, se rapprochant plus de la dark fantasy que du mélange sci-fi et K-Pop ridicule à laquelle Square nous avait habitué récemment.
Le système de combat poursuit le chemin démarré depuis FFXII d'aller vers de plus en plus d'action et de temps réel, et cette fois-ci il n'y même plus de groupe ou de réelle notion de tactique ; on est finalement plus proche de
Kingdom Hearts dans la proposition. Cilve peut attaquer avec son épée, lancer des boules de feu et réaliser divers combos au sol ou en l'air, des esquives et autres prouesses techniques ; mais le sel de combat se trouve dans les compétences. En effet, au cours de l'aventure Clive va rencontrer les Émissaires et leur emprunter une partie de leurs pouvoirs, ce qui va lui permettre de lancer des sorts qui sont sur un cooldown. Les sorts en question ont des effets variés, certains servent purement à faire des dégâts tandis que d'autres ont des applications plus défensives, des contres, des esquives spéciales, etc. L'objectif est d'utiliser tout son arsenal pour abattre l'ennemi de la manière la plus clean possible en enchaînant combos, esquives, contres, le tout face à des adversaires parfois impressionnants mais toujours suffisamment gentils pour bien télégraphier leurs attaques et permettre au joueur de tout niveau de s'améliorer.
Et c'est là où
FFXVI se départit considérablement du reste de la franchise ; c'est un jeu qui récompense le skill plutôt que les stats. Un joueur qui prend le temps d'apprendre les patterns et qui connaît le timing de ses capacités passera un super moment, tandis que celui qui croit que farmer des mobs pour gagner un ou deux niveau lui permettra de passer en force va être vite déçu. Cet aspect est tellement exacerbé que les systèmes de RPG du jeu sont réduits à leur plus simple expression, oui il y a des niveaux et des équipements mais leur réelle utilité est négligeable en dehors de gagner +1 sur telle statistique arbitraire. Ce n'est pas spécialement gênant en soi, si on voulait un jeu où le loot et les stats valent plus que tout on irait jouer à
Diablo 4, ce n'est pas ça le problème. Le souci c'est que cela rend la totalité de l'économie du jeu quasi-inutile, il y a des quêtes annexes et du crafting et de l'exploration mais d'un point de vue de la progression du joueur cela n'apporte rien, puisque la progression dans FFXVI est intrinsèque au joueur. Par exemple il y a des contrats pour affronter des ennemis puissants éparpillés dans le monde, mais les récompenses sont nazes, la seule raison de faire ces contrats c'est parce que ce sont des adversaires uniques avec des patterns uniques et qu'on a envie de les affronter pour tester son skill.
Lorsque le jeu se concentre sur l'essentiel, notamment les combats de boss et les impressionnantes séquences de combats de Primordiaux, on a affaire à un jeu exceptionnellement fun qui est une sorte de best-of de tout ce que la Japon est capable de produire en termes de jeux d'action. Le scénario est franchement intéressant et bien raconté, avec une inspiration évidente de la dark fantasy occidentale genre
Game of Thrones. Le jeu est par ailleurs très confortable à jouer avec des temps de chargements très réduits et des graphismes superbes, quoique lestés par une direction artistique parfois discutable (l'image est hyper sombre et grise la plupart du temps) et un mode Performance qui ne performe pas si bien que ça. En revanche lorsque l'on s'éloigne de la quête principale pour voir ce que le monde a dans le ventre on se retrouve face à une jolie coquille vide ; ce qui est finalement assez logique pour une franchise forcée de réinventer à chaque itération. Le steak est bon, mais il manque les frites.
Niveau musique par contre c'est le menu complet, on se régale.
https://www.youtube.com/watch?v=5ggD0-FN8o8