Star Trek - Lower decks: J'ai commencé à regarder les premiers épisodes et c'est plutôt sympa, avec un côté satyrique très marqué.
Si vous avez déjà vu les séries les plus emblématiques de la licence (la série originale et Next generation), vous avez sûrement en tête l'images des personnalités héroïques du pont de commandement, dont l'intelligence et la bravoure n'ont d'égales que leur charisme écrasant leur permettant de se sortir des pires situations, à bord de leur vaisseau, fleuron de la technologie.
Pour le coup, oubliez tout ça: ici on va plutôt suivre les seconds couteaux, les petites mains invisibles qui s'affairent pour essayer de faire que tout se passe bien. Mais si vous savez bien, ces troufions à l'uniforme rouge qui accompagnent les officiers en mission, et qui sont généralement les premiers à mourir (permettant par la même occasion de lancer l'intrigue).
Et de toute manière, sur l'USS Cerritos, ils suffit de voir les officiers supérieurs (des bourrins plus attirés par la baston et leur brushing impeccable, avec le capitaine qui semble plutôt intéressée à régler ses affaires de famille) pour comprendre que l'on est sur un casting de second zone. Même le vaisseau est loin de dégager la même aura qu'un Enterprise ou Discovery...
Le générique d'intro suffit à comprendre à quel point le vaisseau et son équipage sont loin d'être des cadors dans leurs domaines, bien loin de l'image héroïque voulue par Starfleet.
Je dirais même plus, à force de voir les galères auxquelles sont soumis Beckett, Boimler, Tendi et Rutherford (le quatuor principal), on finit par se dire que leurs supérieurs les considèrent au mieux comme des faire-valoir tous juste bons à les mettre en valeur, au pire comme des pions sacrifiables et corvéables à merci, à peine bons à servir le café en salle de réunion (ou de poker...).
D'ailleurs, Beckett n'hésite pas à crier au et fort (et devant qui elle veut) que sur le pont supérieur il n'y a que des c....rds incompétents, et que la vraie action se joue sur les ponts inférieurs.
Elle fait justement tout son possible pour ne surtout pas monter en grade, voire se faire rétrograder fissa si jamais elle obtient de l'avancement. Ce qui a le don d'agacer son camarade Boimler, qui lui espère bien un jour obtenir le commandement de son propre vaisseau, et s'accroche systématiquement aux règlements de Starfleet en espérant devenir un officier modèle. Sa malchance chronique et le caractère bien trempé de sa collègue constituent un frein certain à ses ambitions.
La série est scénarisée par Mike McMAHAN, qui est entre autre producteur et scénariste de
Rick et Morty, il a également travaillé sur
South Park. Autant dire que le show s'adresse avant tout à un public mature, avec des protagonistes au comportement rarement exemplaire, et au vocabulaire pour le moins fleuri. Pourtant, loin d'être une simple comédie, on sent dans la réalisation toute la passion des créateurs pour le matériau de base. Bien sûr, toutes les références et allusions aux autres séries et films Star-Trek ne sont utilisées que pour mieux les détourner et proposer un show satyrique à l'opposé de son modèle. Mais malgré cela, en visionnant les épisodes, je ne peux m'empêcher de me dire que oui, je suis bien dans le même univers.
Et au final, pour l'instant j'apprécie vraiment la série et la conseille aussi bien aux connaisseurs qu'aux néophytes (personnellement, je pense appartenir à la seconde catégorie).