Je suis geek, clairement, totalement. Avec des tendances au nolifisme.
C'est de l'ordre du constat, en fait. Si on parle en termes de loisirs, les jeux me plaisent, les mangas et animes aussi, et j'adore utiliser ce genre de références à l'oral. Niveau vie sociale, certes je connais des vrais gens et des vraies filles en 3D, que je vois de temps à autres avec plaisir, mais la plupart des soirées que je fais sont des LANs.
Ca ne me dérange pas d'être catégorisé en geek, même si c'est, comme on l'a dit, un terme plutôt flou et imprécis. En fait, la plupart des geeks ont des références communes... L'an dernier, quand je suis arrivé en prépa, dans ma classe il n'y avait qu'un seul autre véritable geek, en l'occurrence un otaku hardcore gamer. Aujourd'hui il est l'une des rares personnes de mon lycée avec qui je discute quotidiennement, malgré qu'il ne soit plus dans ma classe, et même si je n'ai aucune forme de conflit ou quoi avec le reste du monde. Simplement on est sur la même longueur, c'est tout, et c'est très sympa. On peut passer des heures à discuter des rapports de force dans SDK, de la nullité de Rondoudou sur Brawl ou des pièces bleues de Mario Sunshine...
Sinon, pour les différents types de joueurs, la différence casual/gamer est tout de même assez pertinente, même s'il y a une zone de flou entre les deux. Le gamer est celui qui va chercher le jeu à son essence, l'exploiter jusqu'à ses racines et en profiter au maximum. Un bon joueur de War3 peut passer toute sa nuit à jouer, parce que c'est un jeu au gameplay riche et passionnant, qui peut vous donner des frissons grisants à chaque victoire, une fois que vous avez atteint un niveau correct.
Ca peut aussi concerner les jeux solos. Les fans de RPG, par exemple, qui vous trouveront toutes les powertab dans Chrono Trigger ou qui connaissent par coeur les quêtes de daedras d'Oblivion.
Le problème du casual, c'est précisément quand il se met à jouer. Parce que le marché du jeu vidéo actuel essaye de chopper ce type de consommateur, typiquement avec la Wii par exemple. Et ça donne lieu à quantité de jeux bâclés, avec au mieux de beaux graphismes, une jouabilité moyenne, pas d'intérêt particulier, bref, des mauvais jeux commerciaux. Les jeux inspirés de licence sont pas mal dans ce goût-là, aussi.
La différence entre le gamer et le casual c'est un peu celle entre le cinéphile et le type moyen qui va au cinéma de temps en temps. L'un voit et revoit des films de Kubrick, de Terry Gilliam ou encore de David Lynch, se tient au courant des activités de ses cinéastes favoris. L'autre considère Avatar comme le meilleur film de tous les temps. Lorsque le deuxième s'annonce comme un grand amateur de cinéma, ça ne peut qu'énerver le premier !
Bon à part ça, j'ai lu l'article et il est vraiment intéressant. Je n'avais jamais vu le fait d'être geek comme une sorte de refus de grandir... Mais à bien y regarder, quand j'étais au collège, j'étais entouré surtout de gens qui ne m'intéressaient pas, de racailles de seconde zone ou de petits caids dénués de neurones, et me plonger dans les jeux vidéos et la fantasy a été mon refuge contre l'ennui. Même si je ne me souviens pas de cette période de ma vie comme d'un traumatisme.
Et c'est vrai que j'ai une grosse tendance à désirer des mondes imaginaires, quels qu'ils soient. Vouloir avec force et sincérité que les Pokémon existent ou qu'une forme de magie soit découverte d'ici peu, à 18 ans, c'est peut-être un peu grave, mais j'assume. Finalement c'est peut-être un peu ça aussi, être geek.
Pour les initiés - l'ensemble des geeks est un A-espace vectoriel, dont les bases sont l'otaku, le gamer, le nerd-info, le rôliste, le matheux et le nolife. Chaque geek est une CL de ces stéréotypes, et A est un ensemble d'adjectifs - modéré, hardcore, asocial ou pas...
Cet ensemble est bien stable par combinaison linéaire. Il suffit de regarder les loisirs d'un individu dont les parents sont des geeks confirmés !