Bon, comme chacun sait (ou pas), je suis dépendant au troll (mais j'essaie de me désintoxiquer), et je ne peux résister à l'envie de souscrire aux propos de Red.
Episode 5... Délire visuel à foison, et plaqué là-dessus, une intrigue banale et de facture très classique pour du magical girl.
L'anime m'avait paru très suspect, pour ne pas dire anthipathique, dès le départ, avec ses visuels qui arrachaient mes pauvres yeux larmoyants hors de leurs orbites, et qui paraissaient très, très pompeux. 4 épisodes plus tard, rien n'a changé. La réalisation sous acide est toujours là pour bien dire au spectateur "attention, eh, c'est un truc sérieux ici, nous, on pense l'art, tu vois...", tandis que le scénario (qui n'a, qui plus est, RIEN à voir avec l'environnement) se poursuit avec la prévisibilité (Dieu qu'est ce qu'il y a de "i" dans ce mot, j'ai même hésité l'espace d'un instant tellement cette foultitude de "i" me semblait suspecte) du grand prix de Monaco. C'est pas honteux, mais c'est d'une banalité sans nom. Là, j'ai envie de dire, "c'était bien la peine de faire tout ça pour ça". Les graphismes torturés et conceptuels, les effets d'annonce bien prétentieux, pour déboucher sur un magical girl honnête mais désespérément classique, on aurait pu s'en passer.
La question qu'on doit aussi se poser c'est: est-ce que c'est vraiment ce qu'on veut dans un Magical Girl ? Le pseudo-coté sombre et tragique sur fond de graphismes néo-contemporains ? A la base, pour moi, le magical girl n'est pas censé être le genre idoine pour les réflexions philosophico-artistico-sociales. C'est un genre qui illustre le passage à l'âge adulte, qui peut avoir sa profondeur, mais ce qu'on en attend, ce n'est pas de devenir un ghost in the shell like. Il faut rappeller que c'est d'abord censé s'adresser aux filles relativement jeunes à la base. Sinon, j'ai rien contre le projet de faire des trucs sombres et torturés (enfin, quand c'est bien fait, ce qui n'est pas le cas ici), mais pourquoi dans ce cas choisir du Magical Girl, si on y tient absolument ?!
La réponse du réalisateur (et du staff de l'anime, ne faisons pas tout retomber sur ses frêles épaules) semble être: mais parce que comme ça on est originaux. C'est comme si je décidais de faire un jeu-vidéo du genre SoulaCalibur Like, mais en voulant le doter d'une intrigue et d'un background similaire à un MGS ou à un Final Fantasy... Les personnages qui parlent pendant 15 minutes avant chaque combat, en évoluant dans des arènes polygonales transparentes suspendues dans le vide intersidéral sur fond de musique andine et de métal progressif... Alors oui, quelque part, c'est original, mais ce genre d'originalité est très facile à réaliser: c'est ni plus ni moins que de l'esbroufe. EN tous cas, ce n'est pas une démarche artistique pour un sou. C'est une façon de revendiquer à bon compte sa créativité, et surtout d'attirer le chaland, voire de flatter bassement le public (oui, vous regardez une oeuvre d'art, tout à fait, vous êtes des intellectuels).
C'est assez marrant, parce que ce que j'ai dit là pourrait aussi parfaitement s'appliquer à Arakawa... (Pas vu Bakemonogatari, je peux pas dire). Je ne connais pas très bien le réalisateur, mais en effet, on observe des similarités troublantes pour le moment...