Les centrales nucléaires françaises sont prévues pour résister au tremblement de terre le plus puissant qui puisse exister en France métropolitaine.
C'est à peu près ça, les constructeurs se basent sur les relevés du plus puissant séisme possible de se produire dans une région, selon l'historique. Il me semble que pour une centrale, ils sont remontés jusque dans les années 1300, avec un séisme de 6,2. Du coup, ils ont monté jusqu'à 6,7. Je crois qu'ils ajoutent 0,5 comme base, mais faut savoir qu'il y a débat là dessus, et il paraîtrait que les donnés varient selon que ce soient l'ASN ou EDF. Après, je sors cette info d'un journal de presse quotidienne gratuite, et c'était la première fois que j'entendais ça. Sachant que l'ASN est supposée faire des bilans chaque année sur l'état des central, ça me laisse perplexe...
Il y en a au moins quatre (sur une vingtaine): Blayais (dans l'estuaire de la Gironde, je nuance), Penly, Paluel, Flamanville.
Il y a exactement 19 centrales en exploitation, qui renferment 58 réacteurs à eau pressurisée (un système qui diffère de celui du Japon, qui utilise un système dit d'"eau bouillante", le système de refroidissement est assez différent. Il y a aussi d'autres différences entre la central de Fukushima et les exploitations françaises). Parmi toutes les centrales françaises, la seule à présenter un risque de tsunami potentiellement élevé est celle de Balays, qui a d'ailleurs été endommagé assez gravement lors de la tempête de 1999. Les autres situés en bord de mer sont du côté de la Manche (et j'ai personnellement du mal à croire qu'un tsunami dévastateur puisse arriver de ce côté... Mais y a déjà eu des tsunamis en France pour qu'on s'interroge là-dessus?
). Qu'est-ce qui en a résulté : les normes de sécurité au niveau des digues et du fonctionnement ont été renforcées pour toutes les centrales (puis bon, si elle n'a pas explosé lors de cette tempête, c'est qu'il y a tout de même un système de sécurité qui marche. Mais je crois qu'il y eu des fuites tout de même). Preuve en est, je crois pas qu'il y ait eu de nouveaux problème lors de la tempête de Xinthia, qui se trouvait dans cette même région. Quant autres central, elles se trouvent proches de cours d'eau. C'est un point essentiel pour le refroidissement. Des mesures sont réalisées tous les jours pour vérifier l'état de l'eau, s'il y a eu des fuites... Ça j'en suis sûre, mon père s'en chargeait tous les jours avant de passer ingénieur. Y a même un papy, habitant proche d'une autre central, qui avait témoigné de ça à la télé un jour, quand un journaliste lui avait demandé s'il avait peur que son jardin soit pollué.
les arguments bisounours des compagnies comme Areva, sans trop savoir de quoi il en retourne.
Faut pas écouter la patronne d'Areva, d'après mon père et ses collègues "c'est une grosse conne qui n' a rien compris à la situation". Faut pas croire que les entreprises prennent ça version bisounours, bien au contraire. L'ASN ne me paraît pas avoir été très rassurante lorsqu'elle évoquait la situation... EDF prévoit d'envoyer de l'équipement de protection nucléaire (peut-être que l'avion est déjà parti, ça date d'il y a deux jours), et une grande partie des cadres suivent la situation, et la majorité est inquiète. Ils connaissent les risques bien mieux que nous et savent tout à fait que ça peut dégénérer... Le truc, c'est qu'il faut justement éviter que ça ne se réalise.
Après, il y a le problème de la transparence, comme le souligne Elry, c'est surtout ça qui dérange. Je rejoins son avis là dessus, ce serait bien que l'on ait plus accès à tout ça. Le problème, c'est que je me demande sincèrement, si jamais ils mettaient leur rapport en ligne, si on y comprendrait quelques chose. J'ai assisté à une réunion de bureau une fois, et je vous assure qu'au bout de 10 minutes, une personne normal est tout de suite larguée. Le vocabulaire est incompréhensible, le système de fonctionnement est complexe comme c'est pas permis... Alors mettre un rapport en ligne... Peut-être que des scientifiques comme Vit pourrait s'y retrouver (et encore, si ce n'est pas de leur domaine, c'est mort), mais pour l'opinion, c'est impossible... Après, il pourrait juste mettre leur conclusion, mais ne pas connaitre l'origine du problème et donner un avis tout fait, moi ça me convient pas (avis personnel)... Mais il y a des mesures à prendre de ce côté.
Autre problème selon moi : la mentalité française. C'est connu partout dans le monde, on est les plus grands râleurs de la planète, et on agit toujours dans l'excès (énorme respect pour le japonais qui gardent leur calme). Si jamais on sort qu'il y a un problème, qu'est-ce qu'il va se passer ? Manifestations, demande d'arrêt de la centrale... Mais pas de négociations, surtout pas (la situation actuelle parle d'elle-même, il y a la demande d'un débat autour du nucléaire, mais de tout ce que j'entends, ce serait surtout un débat "pour trouver des solutions afin de sortir du nucléaire". Je dois peut-être pas écouter les bonnes personnes non plus, pas de chance...). La mise en place par l'état d'un rapport sur l'état des central est une bonne chose (mais c'est fait régulièrement, je répète, ils vont pas attendre une catastrophe non plus, tout le monde leur tomberait dessus...), mais on ne nous le donnera jamais en détails, faut pas se leurrer, il y a beaucoup trop d'enjeux derrière... Et inutile de le cacher, en effet, tout n'est pas rose dans le nucléaire, on attend toujours que le Conseil d'Etat donne son accord pour finir le démantèlement de Brénillis qui est en train de polluer le coin...
Résumé de la situation : l'emplacement des centrales en France diffèrent beaucoup de celui du Japon, leur système de fonctionnement n'est aussi pas le même (néanmoins, les grands principes sont là : fission, besoin de refroidissement), des mesures de prévention existent (encore heureux!), et surtout les risques entre les deux pays sont différents.
Bilan : une situation pareille en France est possible, mais a beaucoup moins de risques de se produire. Sans compter que suite à cet incident, les autorités concernées sont déjà en train de plancher pour éviter que ça ne se reproduise autre part...
Finalement, on en revient toujours au même point : le risque zéro n'existe pas.
En tout cas, c'est incroyable, on arrive un tenir un débat sur un sujet aussi sensible sans que ça ne dégénère... Chapeau tout le monde!
Ha, et infos : des éléments radioactifs ont été trouvés dans du lait et des épinards au Japon, ça craint...