Vous vous démerdez pour trouver les servants, c'est bien...
Par contre:
De tout ça, je retiens que Zankazouille vaut pas un clou au combat
Pour Zankaze, je suis un peu déçu par contre.
Tout d'abord, je vous ferais remarquer, bande d'inspecteurs des travaux finis, que je suis à chaque fois le seul mage de pure baston présent sur les lieux: devinez qui doit retenir les servants en attendant que les autres aient fini leurs préparations?
Et quand vous êtes un mago et que vous vous battez contre Saber, je vous garantis que vous comptez vos os en sachant que bien peu resteront intacts!
En plus, lors de la séance prochaine, c'est moi qui roxxe. Si, si!
Bon, finalement, je ne résiste pas au plaisir de vous faire passer la première moitié de mon compte-rendu pour prolonger l'action. Le mien est plus rédigé: j'aime rendre honneur aux descriptions et répliques des joueurs et à leurs moments de bravoure!
Pour rappel:
Craig Ramsay=Zankaze, Magus chasseur de vampire écossais normalement freelance engagé par Morbois,
François de Morbois=Senelcar: Magus, Master d'Assassin et artiste chargé de la ville de lyon,
Alexandre de Réal=éponyme: français, autrefois magus et désormais vampire, complètement psychopathe et sadique,
Boris von Kraaft=eponyme, Magus aveugle et noble descendant d'une grande famille, comploteur et plutôt de genre à tirer les ficelles de derrière,
Mais aussi désormais!
Kaelya Hisaki=éponyme, Magus experte en littérature, aux ordres de l'association,
et
Léonard de Vercomtois=Rydiss, Français jeune Magus et Bretteur, garde du corps de la précédente et de très noble descendance.
C'est parti!
Fate/Fusina - II
En dépit de l'heure matinale, deux silhouette remontaient le long couloir de l'Hôtel Nouvel Hyatt de Fuyuki, dérangeant les quelques femmes de ménages aux traits tirés qui commençaient leur journée de travail.
La jeune femme aux long cheveux bouclés bruns et à l'air froid s'immobilisa la première devant la porte de la suite que la réception leur avait indiqué sans même avoir recours à une quelconque « suggestion » magique, sa robe sobre mais élégante balayant l'air lourd du couloir.
Se retournant vers son garde du corps qui s'était immobilisé un pas derrière elle, elle lui adressa ses dernières recommandations :
« Léonard, n'oubliez pas que nous sommes mandaté par l'association pour faire comprendre à ces gens qu'ils ont dépassé les bornes. Je ne crains pas grand-chose, mais restez sur vos gardes. De plus, nous avons une mission à accomplir et je compte bien obtenir leur collaboration. Bref, soyez impeccable et attentif comme à votre habitude. Je compte sur vous et votre lame »
Puis, sans attendre de réponse du jeune noble derrière elle, et après un regard alentour, et après avoir violemment frappé la porte,
« Je voudrais parler à un certain Craig Ramsay, est-il présent ? Je suis Kaelya Hisaki, envoyé de l'association ! Veuillez ouvrir cette porte ! »
Un instant plus tard, une voix grave et méprisante lui répondit de l'autre côté du panneau.
«Ça dépend, qu'est-ce que vous lui voulez ?!»
Agacée au plus haut point, Kaelya s'apprêtait à renvoyer à l'impudent une réplique qui lui ferait comprendre à qui il avait affaire, lorsque la porte la surprit en s'ouvrant devant un jeune homme bruns aux yeux verts, à l'air distingué, mais passablement fatigué.
« Vous êtes ? »
« François de Morbois. Si vous avez été envoyé par l'association, mon nom a dû vous être mentionné. Entrez donc »
Sans prêter attention à l'infime frémissement de méfiance de Léonard derrière elle, La jeune mage entra. Dans la suite princière, un homme négligé coiffé d'un catogan et doté d'une barbe de trois jours se tenait devant un lit qu'il venait manifestement de quitter, enveloppé d'épais bandage sur son torse musclé.
« Ramsay, c'est moi. Vous voulez quoi ? »
« Monsieur Ramsay, L'association vous a désigné comme mon contact sur les lieux, mais je désirais tout autant parler à votre employeur. Depuis les 2 ou 3 jours que cette Heaven's Feel dure , nous avons été déjà submergé de rapports sur les exactions commises sur la population et l’Église commence à tourner son regard vers la ville. Bref, la situation commence à devenir préoccupante.
J'ai été chargé de veiller à la mise en place d'un sort d'oubli à diffusion à grande échelle sur toute la ville par l'Association et je vous demande de coopérer. Léonard, mon garde du corps, m'accompagne. »
Coupant la parole à Morbois qui s’apprêtait à objecter, Ramsay répliqua d'un ton paternaliste.
« C'est la guerre ma p'tite dame. On est pas là pour rigoler et il y a forcément des pertes collatérales,
alors arrêtez de nous casser les pieds »
« La guerre, hein ? Vu votre bandage, vous n'êtes apparemment pas beaucoup plus doué que moi en la matière, alors cessez ce ton condescendant. Mon garde du corps et moi allons faire part de notre mission au superviseur de l’Église puis commencer à mettre en place les catalyseurs du sort autour de la ville. Vous nous escorterez pendant ce temps-là, L'Association y tient particulièrement. Je reviens dans deux heures. »
Sans un regard pour l'air vindicatif de Ramsay, Kaelya fit voler sa robe en se retournant et quitta les lieux, son garde du corps à sa suite.
5 minutes plus tard, un grand sourire sardonique aux lèvres, Ramsay attrapait son manteau et sa levait énergiquement.
« Où allez-vous, Monsieur Ramsay ? Nous devrons escorter la demoiselle de l'association dans peu de temps, ce n'est pas le moment ! »
« Parce que ça vous botte, vous ? Hors de question que je me farcisse cette greluche et son garde du corps avec une barre de fer dans l'arrière-train plus longtemps. J'ai une meilleure idée : je ne sais pas vous mais je sens la présence de cette momie décharnée de Zouken partout sur la ville. Du vilain va se produire cette nuit, j'en suis certain. Bref, ça vous dirait de faire le tour des Masters à peu près dignes de confiance pour chercher des alliés ? »
« Bien vu, je n'y avait pas pensé. Mlle Hisaki attendra, nous avons effectivement plus urgent à faire. Attendez-moi, je viens avec vous ! »
Ailleurs, dans une cave sombre, Alexandre de Réal, récemment vampirisé, s'éveillait péniblement d'un soleil sans rêves et l'atroce douleur qui courrait dans son corps tout entier ne faisait rien pour améliorer son confort. Allongé sur un tas de détritus, il ignorait où il se trouvait exactement. Pour ne rien arranger, il se rendait à présent pleinement compte de l'acte contre nature qu'il avait réalisé à l'aide de sa magie. Outrepassant les règles de la Terre elle même, il avait rompu tout lien entre son corps et son âme pour ensuite les rattacher artificiellement et temporairement à l'aide de son Mystic Code, toujours planté dans son coeur.
« Comme c'est intéressant... Alors d'une certaine façon, c'est cela que l'on ressent en mourant... »
Sa voix n'eut aucune réponse dans l'obscure fraîcheur de la du souterrain, mais il tourna quand même un regard interrogateur vers la jeune vampire qui l'avait veillé avec dévotion.
« Quant à notre relation, elle tout aussi digne d'intérêt... Tu es mon seigneur mais je tiens ton âme sous mon contrôle. Enfin, ce n'est pas comme si tu risquais de me répondre... »
Tentant de se redresser, le mage arrêta aussitôt dès qu'une terrible douleur le parcourut telle une vague hurlante.
« Hum, impossible de bouger... Je ne vais pas pouvoir les contacter. Bah, pas grave, ça énervera Ramsay. Le problème... »
Il venait juste de prendre conscience d'autre chose. A côté de la douleur de sa récente vampirisation, de l'étrange sentiment de ne plus faire partie de son corps et de sa connexion spirituelle avec Kyoumi, sa parente vampire, il y avait autre chose. Une soif. Une soif dévorante.
La plus grande partie des Masters ayant refusé leur offre (à Savoir Tohsaka et les deux Eizberns, Tereldheim étant introuvable), seul Asagami Kôji avait accepté ne serait-ce que de prêter attention à eux. Mais il était tout de même bien trop méfiant pour leur parler directement.
« Et c'est bien pour ça que je me retrouve à me geler les burnes dans ce parc ouvert à tous les vents », pensait Ramsay, avec un pic de rancune pour son employeur, confortablement en train d'observer le scène d'un building proche.
« Allez, c'est bon ! » cria-t-il soudainement. « Vous voyez bien que je suis seul ! Vous allez me faire attendre encore longtemps ? » Mais seule une volée d'oiseaux qui s'envola lui répondit.
Enfin, jusqu'à ce que l'homme qui lui avait donné rendez-vous apparut soudainement derrière lui.
Habillé de vêtements sombres, sobres et visiblement renforcés, le jeune japonais portait de plus ce qui ressemblait à à long bâton noir et légèrement courbe sur l'épaule : son katana dans un fourreau Shirasaya.
« Nous nous sommes déjà rencontré, je crois. Vous êtes un mercenaire c'est ça ? » Ramsay commençait à se rendre compte que cette fois-ci, les rôles étaient inversés : l'autre en savait visiblement plus sur lui-même que l'inverse.
« Exact. Pour faire court, un des Master est bien trop puissant au goût de mon employeur et du mien. Je suis donc ici pour vous proposer une alliance. »
« Intéressant. Nous Parlons évidemment de Matou Zouken, j'imagine. Je ne vous cacherais pas qu'il est pour moi également une cible prioritaire, pour des raisons que je ne peux encore vous dévoiler. Mais d'abord, j'ai besoin d'une preuve de notre future et définitive collaboration. Dévoilez-moi la classe de votre servant et je ferais de même »
Ramsay hésita un instant, mais Morbois avait prévu ce cas de figure.
« Comme vous voulez. Nous disposons du servant Assassin. »
« Très bien. Je suis moi-même en possession du servant Rider, commevous l'aviez sans doutes deviné. Je considère notre collaboration comme effective à partir de cet instant. Je vais me retirer mais je laisserais un de mes familier avec vous de façon à pouvoir vous contacter et vous rejoindre le cas échéant. Quelque chose me dit que nous nous reverrons avant peu » Le descendant des Asagami commençait déjà s'éloigner.
« Et moi, j'espère que vous vous gourez » fit Ramsay à mi-voix d'un ton sombre derrière son dos.
Les pieds sur un tabouret, confortablement assis dans un fauteuil recouvert de velours, Boris von Kraaft réfléchissait intensément. Il était plutôt coutumier du fait, mais le cas présent exigeait son entière attention. Il venait de recevoir un appel d'Alexandre de Réal, ce qui annonçait donc sa réapparition. Outre le fait que cela agaçait légèrement Boris, qui aurait vu avec plaisir son ancien collègue six pieds sous terre après sa démonstration magique contre-nature de la veille, de Réal lui avait fait une demande singulière, objet de sa présente réflexion.
« Évidemment, » fit-il pensif, « Si je n'accède pas à sa requête, j'en serais rapidement débarrassé. Du reste je dispose de suffisamment de soutiens pour continuer cette guerre du Graal sans mes anciens alliés. A vrai dire, il ne me manque qu'un servant, ce qui est loin de constituer un obstacle majeur. Mais j'ai le pressentiment que ce cher de Réal peut encore constituer un pion utile, ne serait-ce que comme chair à canon... »
Sebastian, son majordome, apparut silencieusement pour déposer un thé noir avec un tintement sur la table à ses côtés, puis s'en retournait vers le salon de la confortable maison que Boris avait acheté aux abords de la ville lorsque son maître le retint.
« Sebastian, ma Porsche. Nous partons dans 1 heure, j'ai un rendez-vous avec Mr de Réal et je ne tiens pas à être en retard. Évidemment, assurez-vous d'être armé. Non que je craigne une quelconque attaque de sa part : après tout, c'est lui qui a besoin de moi. Mais on ne sait jamais, avec ce genre d'individu impulsif... »
1h30 plus tard, arrivé aux hangar que lui avait indiqué de Réal, Boris sortait de sa Porsche avec circonspection alors que son majordome lui tenait respectueusement la porte. Observant les environs avec soin, il approuva mentalement l'endroit : placé dans une zone très peu fréquentée des docks, l'endroit devenait absolument désert à la nuit tombée. Quelques minutes de plus et il repérait la serviteur vampire de son interlocuteur dans l'ombre du bâtiment. Celle-ci lui faisant comprendre de la suivre, il s'engagea rapidement à sa suite, toujours précédé de son silencieux serviteur.
A l'intérieur, de Réal les attendait au milieu de la construction, entièrement recouvert d'une cape épaisse et sombre.
«Von Kraaft, merci de vous être déplacé aussi vite. Cette affaire ne pouvait attendre. Je serais bref : ma nouvelle condition me fragilise extrêmement pour le moment et la simple lumière du jour me cause une douleur atroce.»
« C'est ce que j'ai cru comprendre. Mais êtes-vous sérieux ? Ce que vous me demandez n'est pas un acte magique à la portée du premier venu... Si j'ai bien compris, vous voulez que je lie définitivement votre conscience et celle de votre serviteur, c'est cela ? »
« Pas tout à fait. Je veux mieux que cela. Grâce à votre magie des contrats, je veux que vous fondiez nos êtres, âmes, esprits, et caractères en un tout. Je n'ai pas le choix: mon esprit et mon âme ne peuvent se trouver en deux endroits à la fois si sa conscience fait obstruction trop puissamment. Je risque un déchirement de mon esprit dû à cette situation contre-nature. Si vous acceptez, nos deux conscience et âmes se fondront en une seule, partagée entre nos deux corps. Je n'aurais évidemment d'autre choix que d'accepter votre prix pour un tel... Service. »
Un mince sourire apparu sur les lèvres de Boris von Kraaft, qui pesait les tenants et aboutissants d'une telle déclaration.
« Je vois... Très bien, j'accepte. Voici mon prix : Je ne veux rien dans l'immédiat. Appelons ça un Service, comme vous l'avez si bien dit. A charge de revanche, évidemment... »
Le regard du vampire flamboya alors qu'il prenait conscience des conséquences des parole de Kraaft, et qu'il examinait la situation dans laquelle il se trouvait. Sans aucuns doutes, pour le moment, un corps n'était aucunement un problème, mais si son âme subissait le moindre dommage...
Se retournant avec un bruit doux que Boris identifia comme la volte d'une cape, il ne répondit qu'après un silence de plusieurs minutes.
« J'accepte également. Venez, je vous vais vous mener à un endroit suffisamment isolé et doté des conditions nécessaires à un tel processus. »
Von Kraaft s'engouffra à sa suite d'un pas vif, guidé par son majordome. Malgré tous ses efforts, il ne pouvait effacer le mince sourire sur ses traits.
Après avoir présenté leurs respects au superviseur, Kaelya et Léonard avaient passé l'après-midi à disposer autour de la ville les orbes servant de catalyseur à leur sort de grande échelle, une tâche ardue qui avait exigés d'eux une grande quantité de mana et une considérable fatigue morale. Tout ça, pour à leur retour, trouver la chambre de Ramsay et Morbois vide. Intégralement vide, sans même un indice de leur future destination.
Présentement, Léonard et sa maîtresse arpentaient les rue à grands pas, se dirigeant vers l'est de la ville. Encore plus que d'habitude, le jeune homme affectait un dévouement silencieux : il pouvait presque sentir les ondes de fureur et d'humiliation glacées qui émanaient de la magicienne et n'avait guère envie d'être la cible de sa colère.
Et ce fut le cas jusqu'à ce qu'ils tombent sur Ramsay et Morbois au détour d'une rue.
Au vu des expressions des deux mages, eux non plus n'avaient pas vraiment espéré un tel concours de circonstances.
« Mr Ramsay, Mr Morbois... Tiens donc, nous vous cherchions... N'avais-je pas précisé que je souhaitais votre assistance ? » Kaelya peinait à contenir sa rage mais y réussissait pour le moment tout juste.
« Ma foi, euh, vous savez ce que c'est... Un malheureux concours de circonstances, et nous avons sans doute dû, hem, nous louper de peu... » si Ramsay n'avait jamais été doué pour les prétextes , là, il touchait le fond, songea Morbois.
« Humm... En fait, nous avons eu l'idée de chercher des alliés et trouver puis s'entretenir avec les autres Masters nous a pris la plus grande partie de la journée. Nous avons pensé que vous ne craigniez pas grand-chose durant le jour et votre garde du corps était avec vous, nous avons donc jugé que vous n'auriez pas besoin de nous, et... » Morbois considérait s'en être bien tiré jusqu'à ce que la voix glacée de la mage de l'association lui ramène brutalement les pieds sur Terre.
« Recommencez un pareil tour pathétique du même genre et je veillerais à ce que vous soyez désigné pour être scellés : je pourrais considérer votre escapade comme une traîtrise. Est-ce bien clair ?! De plus, je-»
Mais la sensation d'un spectaculaire influx de mana lui coupa la parole.
1km plus à l'est, à la limite de la ville, deux servants venaient d'engager le combat. Lame contre lame, les deux adversaire s'échangeaient des coups d'une puissance titanesques dans un sous-bois peu resserré. Et au dessus, les familiers de Morbois, sûrement aux côtés de ceux des autres Masters, cachés dans les branches, observaient la scène.
Saber et Archer, car c'étaient eux, s'opposaient avec une puissance telle que le moindre choc de leurs armes était magiquement ressenti sur un bon kilomètre à la ronde.
Concentré, Morbois continuait d'observer la scène. Il lui semblait que les deux adversaires étaient à peu près de force égale : Ni le vieux chevalier ni la belle guerrière aux longs cheveux noirs ne semblaient reculer d'un pouce. Et l'homme, bien que tentant de prendre l'avantage par la force brute, voyait toutes ses frappes à l'épée esquivées avant d'être à son tour contraint de parer la lame de la Naginata de son opposante.
De leur côté, nos héros se hâtaient vers la zone du combat, guidé par le jeune mage qui ne regardait qu'à demi où il mettait les pieds, focalisé sur l'affrontement et son évolution.
Léonard prit soudait la parole « Ils bougent vers la forêt, Madame. Nous devrions nous arrêter ici-même, et suivre le combat à distance. Je ne pourrais vous protéger contre de tels adversaires. »
« Très bien Léonard. Messieurs Ramsay et Morbois, mieux vaudrait-il rester ensemble. »
Ramsay eut un rire bref.
« Parce que vous pensiez sincèrement que j'allais charger au milieu de ces deux là ? Je suis mercenaire, pas suicidaire »
Morbois se détourna un instant du combat« De toute façon, Assassin non plus n'est pas de taille contre eux »
« Vous l'avez amené ? Il est là ?! » Kaelya regardait à présent alentour d'un œil suspicieux.
« Sous forme spirituelle. Inutile de le chercher. Et à présent, laissez-moi me concentrer pour l'amour de Dieu ! »
Du côté des servants, le combat durait un peu plus que prévu. Archer, nullement gêné par les arbres en dépit de sa lance, continuait d'esquiver frappe sur frappe, et ce petit jeu commençait à agacer le guerrier grisonnant qui lui servait d’adversaire. Bien que Saber était impressionné par la jeune femme qui semblait danser sous le clair de lune en face de lui, son armure légère accompagnant ses mouvements sans nullement la gêner, l'heure était venue pour lui de clore ce combat.
« Belle dame, mes respects. J'ignore votre nom mais je vous rend honneur : votre maîtrise de cette étrange hallebarde n'a d'égale que votre beauté. »
La guerrière, s'immobilisant avec un doux sourire, se courba vers le sol, ses cheveux de soie glissant sur son armure en un salut plein de grâce.
« L'heure est toutefois venue pour moi de mettre fin à ce duel. En garde ! »
Archer affermit sa prise sur son arme alors qu'un spectaculaire flux de mana se mettait à émaner de l'épée de son adversaire, chaque cellule de son corps lui soufflant un avertissement funeste tandis que le vieux chevalier saisissait son arme à deux mains, la rapprochant de son visage.
A plusieurs rues de là, Morbois grimaça. « Un Noble Phantasm. Il va utiliser un Noble Phantasm ! »
«
Santiago y Castilla!
TIZONA!! »
Rugissant d'une même voix son cri de guerre et le nom de son Noble Phantasm, le chevalier venait de démultiplier la puissance de son coup d'épée, tranchant air, terre et arbres d'un seul mouvement devastateur.
La jeune femme, prise de court par la spectaculaire onde de choc, ne put l'éviter. Projetée avec violence contre le tronc d'un arbre encore debout à une dizaine de mètres de là, elle gémissait à présent de douleur en essayant d'estimer ses blessures. Probablement plusieurs côtes cassées, et de sévères plaies dont le sang s'écoulait de son armure en tachant son hakama à la blancheur de neige.
A la fois satisfait et légèrement mélancolique, le guerrier grisonnant s'approchait à présent pour délivrer le coup de grâce.
Du moins jusqu'à ce qu'une rune étincelante apparaisse devant lui, un instant avant d'éclater en le projetant à son tour plusieurs mètre en arrière.
A la place qu'il occupait un instant avant, se tenait à présent une femme aux long cheveux noirs en désordre vêtue d'une robe de cuir brut et de feuillage entremêlés, dont les longs tatouages bleus sombres semblaient ondoyer sur sa peau couverte de cicatrices, le toisant d'un rieur.
Nouant ses cheveux en arborant un sourire carnassier, la nouvelle arrivante s'adressait à présent à lui.
« Il serait dommage de finir le combat de cette manière, bel homme. Voyons si pour cette deuxième rencontre, tu me trouves plus difficile à battre que la gamine ! »
L'équipe, bien que surpris par l'apparition du servant supposé Lancer (supposé, car nul ne l'avait encore vu une lance à la main) continuait de suivre la scène avec attention par le biais des familiers de Morbois.
« Hmm... "Lancer" vient d'engager le combat avec Saber. Pour l'instant, elle domine. Toujours aucun moyen de l'identifier ni même d'être sûr de sa classe »
La seule chose certaine avec ce servant, songeait François de Morbois, c'est que sur le plan de la magie aussi bien que du combat, la femme qui venait d'apparaître faisait autorité. Sans même une arme pour se défendre, elle obligeait le guerrier grisonnant à rester sur la défensive, l'attaquant uniquement par le biais d'une magie basée sur la nature : ronces et végétation ne cessaient de l'entourer, prenant un instant la forme d'animaux et de créatures mythiques pour l'attaquer ou l'immobiliser, pendant que leur maître évitait ses contre-attaques en riant, déviant ses coup d'épées par des runes étincelantes ou les esquivant au dernier moment.
« Saber recule clairement, il ne va sans doute pas tarder à rompre le combat. »
Morbois tentait de décider si rapprocher leur équipe du combat pouvait éventuellement valoir la peine si d'autres Masters étaient sur les lieux, lorsque ses coéquipiers l'entendirent soudain jurer à haute voix.
Il avait oublié Archer.
Son téléphone sonna au moment où il essayait de la retrouver.
« Ramsay, répondez ! Vous ne voyez pas que je suis occupé ?! »
« Ah, ça va ! Ramsay à l'appareil. Morbois est occupé, c'est qui ? »
« Ah, Monsieur Ramsay. Tant pis, vous ferez l'affaire » Ramsay se rembrunit instantanément en reconnaissant la voix teintée d'accents aristocratiques de Boris von Kraaft.
« Que puis-je donc pour votre plaisir ? » A ce stade-là, la mauvaise foi contenue dans ses paroles en devenait presque palpable.
« Il était dans mes intentions de vous informer qu'Archer faisait retraite dans les bois aux côtés de deux femmes visiblement de la famille Einzbern, en fait. J'ai "senti" tout le combat par le biais de ma vision des auras et je vous informe que vous pouvez sans problèmes les intercepter, ce sont sans doutes ses Masters »
« Oui, on sait. Merci pour l'info. Et- »
Pour la troisième fois de la soirée, un influx de mana parcourut la zone. Mais celui-ci était différent. Sombre. Ténébreux.
« Bon Dieu !! Vous avez senti ça ? »
« Évidemment. Zouken. Sans aucun doutes. Je reste sur les lieux, contactez-moi si vous avez besoin de moi, je vais suivre les événement à distance prudente. »
Ramasay raccrocha puis se retourna vers le reste de l'équipe qui le regardait. Même Morbois paraissait dans l'expectative, ayant cessé le contact avec ses familiers.
« Kraaft a suivi Archer. Il paraît qu'il est avec ses Masters. C'est une occasion, mais comme vous l'avez sans doutes senti, Zouken est aussi là-bas. Morbois, on fait quoi ? C'est vous le patron. »
« On y va. On peut attaquer Les Einzbern ou Zouken selon la situation, on ne va pas manquer ça. De plus, je pense que l'on peut compter sur Asagami Koji et son Rider, et nous avons même Assassin avec nous. C'est maintenant ou jamais ! »
« Alors c'est parti ! » Ramsay semblait déborder d'énergie, maintenant qu'ils allaient participer aux combats. Il se tourna vers Kaelya et son garde du corps en souriant largement d'un air sardonique.
« Vous vouliez de la guerre ? Vous allez en avoir. Essayez de ne pas trop gêner ! »
« Quant à vous, essayez de ne pas trop mourir »lui répliqua celle-ci en souriant d'un air froid.
Alors que le petit groupe sprintait à toute vitesse entre les arbres, se rapprochant de l'aura ténébreuse qui semblait vouloir engloutir la forêt, les bruits de combat se faisaient de plus en plus rares.
Ramsay menait la troupe à un rythme d'enfer, suivi de léonard qui suivait son rythme sans peine, tandis que Kaelya et Morbois peinait à garder la cadence.
Et celle-ci s'arrêta d'un coup abruptement, alors que la tête du groupe atteignait une clairière d'arbres arrachés et réduit à l'état de copeaux.
Devant leurs yeux ébahis, c'était bien Matou Zouken, Apôtre de la Mort, qui se tenait au centre du lieu. De lui émanaient des tentacules semblant constitué d'ombres matérialisés, prenant source de l'obscurité qui le drapait comme un linceul de ténèbres.
Ces tentacules n'avaient qu'une cible : la jeune Samouraï épuisée qui tenait tant bien que mal sur ses pieds, soutenant dans ces bras une femme albinos évanouie, un bras arraché versant du sang sur son manteau blanc. A ses côtés, terrifiée, se tenait une autre jeune femme ressemblant en tout point à la blessée, s'accrochant à son servant d'un air terrifié.
Apercevant les nouveaux arrivant, le vampire tourna lentement son attention vers eux.
« Hé bien, hé bien, qu'avons-nous là... Il semble que nombre de gens désirent tenir compagnie cette nuit à l'humble vieillard que je suis... Joignez vous donc à nous. Vous n'y voyez pas d'inconvénients, bien sûr ? » dit-il, s'adressant à ses précédents adversaires
Mais ses interlocuteurs avaient déjà disparus, profitant de son « inattention ».
« Ahhhhh, c'est toujours le souci, avec les jeunes filles... Il faut toujours les "discipliner". » fit-il, faussement dépité. « Bien, et si nous commencions ? »
Le combat qui commença aussitôt n'eut rien de stratégique ou de tactique. Assailli dès le début par des dizaines de tentacules ténébreux les attaquant de toutes part, l'équipe se battait uniquement pour ne pas se faire submerger, le vieillard ricanant les regardant en commentant le combat d'un air moqueur.
Protégé par Léonard, Kaelya profita de la situation dès qu'elle le put pour essayer au moins d'immobiliser leur adversaire.
Ouvrant le grimoire lui servant de mystic code qui recelaient toute les connaissances et incantation sur lesquelles elle avait un jour posé les yeux, et dont les pages défilaient à toute vitesse, la jeune mage prononça les vers d'une poésie de Ronsard d'une voix puissante à l’écho impossible, de la lumière se déversant de ses yeux.
« De moi puisse la terre
Engendrer un lierre
M'embrassant en maint tour
Tout à l'entour »Obéissant l'ordre, plantes, lianes et lierres tentèrent de ligoter le vieillard : celui-ci les trancha d'un air amusé sans même bouger alors que Morbois tentait de son côté de l'attaquer au sort
Gandr, l'égratinant à peine.
Il recula.
« Assassin, maintenant ! » Ses tentacules occupés sur d'autres cible, Zouken offrait une large ouverture derrière son dos : Ravaillac s'y matérialisa soudain, son large poignard filant à une vitesse impossible vers la tête de sa cible.
Sa tentative fut aussitôt voué à l’échec lorsque il fut ligoté par une dizaine de tentacules, luttant frénétiquement pour se libérer, sa santé mentale semblant une fois de plus s'effacer devant sa rage sanguinaire. De difficile, la situation devenait désespérée : si jamais Zouken disparaissait avec le servant et trouvait un moyen de l'assujettir... Ramsay avait beau tailler dans la masse, sa claymore vibrant de fureur, rien n'y faisait : il pouvait à peine avancer d'un pouce.
« Merde ! Merde ! On va pas durer longtemps à ce rythme là ! Personne ne peut rien faire ?! »
Kaelya se tourna vers son garde du corps.
« Léonard, faites quelque chose ! » Sa voix était visiblement plus stridente que d'habitude alors que le jeune homme lui tournait le dos en ferraillant avec adresse contre les appendices qui les submergeaient sans répit. Sa voix déchira brutalement le vacarme alentour, porteuse d'une puissance soudain éveillée.
« Incipiens ● Ardens Lux !»« Oho. Enfin quelque chose d'intéressant. » Sous les yeux de l’apôtre, le jeune bretteur venait de s’entourer d'un halo de lumière aveuglant, dissolvant tout les tentacules tentant de l'attaquer. Il avançait à présent d'un air décidé droit vers le vieillard, faisant disparaître sa magie comme si elle n'avait jamais existé.
« Oui, intéressant. Mais guère plus. » Déjà lassé, le vieillard se détourna finalement de son objet d'attention. Léonard, outragé, sembla un instant vouloir dire quelque chose, mais le tentacule qui lui traversa la poitrine le coupa dans son élan. Plus solide que les autres, celui-ci le balança un instant dans les airs puis s'en débarrassa négligemment en le projetant hors de vue.
Le vampire semblait à présent exulter, sûr de sa victoire.
« Est-ce tout ? Je suppose que oui, je n'aurais pas dû en attendre plus de votre part. Je suis désolé, mais il va être à présent l'heure de nous quitter... Nous aurions peut-être pu nous revoir en enfer, si seulement je pouvais mourir ! »termina-t-il d'un éclat de rire.
La suite dans 3 ou 4 semaines!