Tomes 1 & 2 : de prime abord l'intrigue est simple et ne va pas chercher très loin : il s'agit ici de vengeance et de combat pour l'honneur. J'imagine qu'elle sera amenée à s'étoffer un peu plus par la suite. De toute façon même si ça n'était pas le cas, avoir un pitch des plus simples n'a jamais empêché de construire une bonne histoire, de nombreux exemples existent. Bien, ces deux tomes posent clairement les bases et les enjeux de l'histoire, de ce côté tout est clair et le récit se construit d'une manière qui l'est tout autant. Ce qui est sympa c'est qu'une partie des événement nous est racontée à la manière d'une voix off. Au niveau du rendu ça donne l'impression d'avoir un narrateur impliqué qui par moments interviendrait afin de nous apporter certaines notions et définitions nécessaires, ou soit pour nous commenter le contexte et d'autres événements présents ou a venir, liés à l'histoire. Je trouve que ce détail de la narration fait l'identité et le charme de cette série. C'est un des éléments clés ayant pour intérêt de favoriser la compréhension de l'univers et l'immersion dans l'aventure.
Un des autres atouts de ce titre et non des moindres concerne le coup de crayon du dessinateur, celui-ci est des plus précis et des plus stylés. Déjà graphiquement parlant ça envoie du lourd, c'est le genre de planches qui pourraient même redonner la vue à un aveugle (dixit le camarade
Shadow, que je salue en passant). Ne rigolez pas mais il possède ce que j'aime appeler "les 3 S", c'est à dire : 1/ le sens des formes et des proportions, 2/ le sens du beau et de l'esthétique et 3/ le sens de l'inspiration et du détail-qui-tue-tout.
Il y a également les combats qui occupent une place importante du récit, ceux-ci sont superbement mis en scène et restent d'une grande clarté quel que soit la complexité des enchainements proposés. De toute façon que les dessins veuillent exprimer quelque chose de dynamique ou de nerveux, ou quelque chose de plus contemplatif et reposant, le trait est toujours des plus appliqué.
La thématique et le point le plus important de Blood and Stell ce sont certainement les arts martiaux : ça en transpire, ils crèvent l'écran et le plafond par la même occasion. Alors que ce soit l'honneur, l'esprit, le rapport de disciple à Maitre ou de Maitre à un autre Maitre, l'entrainement, les techniques, la méditation et le spirituel, ou que ce soit d'un point de vue traditionnel, culturel, tout y est ! Et tout y est développé. Notez aussi que les armes sont une des composantes majeures de Blood and Steel. Voila, ces deux éléments me fascinent depuis gamin. En plus moi qui adore les vieux films de kung-fu je retrouve ici toute l'âme des arts martiaux à l'ancienne. Je pense que ce manhua plaira aux amateurs du genre, mais pas seulement. Les autres seront séduits par l'histoire, les personnages, l'action, l'atmosphère et l'univers de style Chine ancienne-fantastique. Bref, comme je disais dernièrement (cf topic Cdc), j'ai le sentiment d'être à l'orée d'une grande épopée. Vivement la suite !
Pour ce qui est du contenu j'ai apprécié la découverte des 2 écoles d'arts martiaux: le Qincheng et le Wudang ainsi que la distinction qui est faite entre leurs philosophies des arts martiaux. Les auteurs ont mis l'accent sur ce point, ainsi que sur les personnages principaux et l'ensemble du casting. Les personnages présentent des profils variés que ce soit physiquement, au niveau du caractère ou du style de combat. Je sens un gros potentiel chez notre duo de protagonistes principaux : Yan Heng l'escrimeur du Qincheng et Jing Lie le dernier héritier de l'école Huzun. Les autres perso présents dans ces deux tomes m'ont plu aussi, comme par exemple: He Zisheng le Maitre du clan Qingcheng et tous les membres des Corbeaux noirs, une troupe d'élite appartenant au Wudang. D'ailleurs à lui seul le Wudang suffit a aiguiser mon appétit, il a ce côté un peu force obscure et intouchables qui me plait bien. Je suis curieux de voir jusqu'où leur ambition pourra les porter. Sinon du coté de nos 2 héros il y a l'évolution de Yan Heng qui m'intéresse surtout qu'il a hérité des deux épées Tigre et Dragon (symboles de l'école Quincheng). Pour ce qui est de Jing Lie, il fait une telle entrée que je suis déjà conquis, autant par son caractère que par son style de combat. Bref, il claque mais il a encore beaucoup de progrès a faire lui aussi. L'objectif de notre duo est simple mais pour qu'ils y arrivent ça risque d'être assez compliqué. A travers ces deux tomes l'auteur a fait en sorte qu'on puisse jauger des forces en présence, et bien qu'ils soient forts Yan et Jing sont en dessous du niveau des hommes du Wudang. J'ai hâte de suivre leurs progrès d'autant plus qu'ils vont s'appuyer sur les bases et l'aspect spirituel de la pratique des arts martiaux. De ce coté là on va voyager vers différents styles en plus de faire la découverte d'armes aussi variées les unes que les autres.
Le moment que j'ai le plus apprécié c'est le 2e combat, lorsque le vieux maitre de l'école Qincheng entre en jeu face au numéro 2 du Wudang. Un poutain de combat à base de grandes techniques se jouant sur le fil du rasoir. Bien aimé le fait que l'aspect mental soit prépondérant pour obtenir la victoire. Que l'on nous montre ce qu'il se cache derrière telle ou telle arme ou ce qui se prépare derrière telle ou telle technique. Chaque mouvement, chaque déplacement avait son importance. J'étais pour Le tigre féroce (le Maitre du Quincheng) mais ensuite petit à petit j'avais surtout pas envie de voir perdre l'un ou l'autre des deux combattants. En fait j'espérais un match nul. Le Maitre du Qincheng a livré un glorieux combat mais malheureusement sa vue et son corps ont fini par le trahir. Ensuite il y a aussi cette scène entre le maitre et l'élève qui m'a beaucoup plu : malgré sa défaite et son état critique, le maitre dégageait un quelque chose de majestueux. Affaiblit mais toujours lucide et soucieux du devenir de son clan, on pouvait saisir toute la détermination qui était encore la sienne dans les dernières recommandations qu'il adressait au jeune Yan Heng.
Maintenant viviement que je tienne le T3 dans mes mains pour retrouver nos héros et voir en action la belle Koreira Shimazu (du Kage Ryu), l'annonce de son arrivée en fin de tome était du plus bel effet. Enfin il y a surtout le big boss du Wudang, Yao Lianzhou, que je veux revoir. Sa première apparition était vraiment classe, soignée et du genre impressionnante. Étalée sur 10 pages. Bien aimé la stature du mec et sa réaction lorsqu'on vient lui annoncer que son équipe vient d'abattre la vénérable école du Qincheng : aucune joie manifestée, se contentant juste de rétorquer que ça ne va pas assez vite. Point.
Au cas où certains pensent que j'ai cette tendance qui consiste à encenser les oeuvres que j'aime ou a vouloir positiver les choses, je leur répond que ce n'est pas faux mais que cela ne veut pas dire que je ne vois pas les défauts ou que j'essaie de les occulter. Je me suis débarrassé il y a longtemps déjà de la manie d'enjoliver les choses. A contrario je n'irai pas m'amuser non plus a rechercher des défauts là où il n'y en à pas et si il n'y en pas. Encore moins a rechercher des défauts juste pour trouver des défauts, hein. XD
Houla, du coup sans m'en rendre compte j'ai rédigé un peu plus que prévu sur le sujet. J'espère que ce pavé ne vous freinera pas. C'est peut être un peu beaucoup mais comprenez qu'il s'agit là d'un joli coup de coeur (donc un peu emporté dans la lancée toussa-toussa). :p
Aussi disons que comme mon dernier changement de kit avait interpellé quelques-uns de mes camarades, j'avais cette envie de les éclairer / les motiver un peu ainsi que tous ceux qui hésiteraient encore. Voilà, j'attends la suite avec impatience.
ATTAAAAA !!