Charmée, fascinée et impressionnée, mais aussi dubitative et dans l'expectative. C'est ce que j'ai ressentie de manière simultanée en visionnant les 7 épisodes. Enfin, je m'y suis mise.
Passé les premiers minutes d'une introduction théatralisée à souhait et qui a piqué à vif ma curiosité pour le personnage de Mine, j'ai rencontré ce que je recherchais de rétro vintage dans les productions japonaises de ces 10 dernières années. Du vieux dépoussiéré, lustré à neuf et bonbonné d'un parfum new gen Funk acidulé et totalement survolté. A partir de là, j'ai trouvé une animation pertinente, qui s'amuse à prendre à des risques visuels élevés mais néanmoins très salutaires pour ce calibre. La direction artistique est aussi incroyable que les doublages, mention notamment pour ceux de Lupin et de Goemon. J'ai un véritable faible pour leurs timbres de voix.
Dans le vif du sujet, il n'y a pas de fil de conducteur qui pourrait permettre de suivre la linéarité des épisodes pour l'instant et si j'aurais pu reproché à la narration et aux dialogues d'approcher moyennement une certain classique, l'animation quasiment dépourvue de temps mort ne m'a pas encore laissé le temps de me pencher sur cette particularité. Le rythme est là ou je l'attend et là où pour moi la moitié du contrat est remplie, c'est de retrouver du gunfight un peu partout et des références notables à chaque épisodes, le crime de l'Orient Express, le fantôme de l'Opéra, Indiana Jones, la Guerilla, chaque épisode met clairement en avant une particularité que ce soit la luxure, le vice, l'égoïsme etc... Après que cela soit tout à fait relié au personnage de Mine ou à l'univers de Lupin III...
Je ne suis pas contre d'avoir de l'humour c'est d'ailleurs à ce que j'ai compris de la saga de Lupin un trait aussi caractéristique que pour un City Hunter. Mais parfois ce qu'elle gagne en humour, la série le perd en intensité et surtout en aspect dramatique qu'elle case dans le comportement des personnages. Disons que c'est juste là mon appréciation personnelle et que parfois j'aime voir plus de drame surtout quand c'est suggéré ici de cette manière.
Je n'ai pas non plus manqué les différents flashbacks psychédéliques sur le passé de Mine, cela rajoute encore plus de mystère à la narration surtout que ceux ci ne tombent pas d'une manière intempestive mais dans des phases de transitions entre deux scènes où le personnage est mis à nu au propre comme au figuré. Je reste dubitative sur le fait de connaitre ou non le passé de Mine, je ne sais pas non plus si ça contribuera en plus ou en moins à mon appréciation du personnage, ce que je sais c'est que les quelques secondes successives de ces flashback malsains et osés m'ont déjà apporté plus de réponses que nécessaire et j'apprécierais encore plus que la narration reste floue sur ce passé. Ca garanti le charme et le mystère du personnage.
Je pensais simplement que Oscar avait un faible pour Zenigata, du moins j'avais un doute et je voulais une petite confirmation, jusqu'à l'épisode 6, mais je vois avec fascination et petit plaisir que ce personnage est d'une tout autre espèce comme j'aimerais en voir plus souvent ces temps-ci.
Episode 7 un peu trop vite expédié à mon avis avec un Goemon qui rempli un rôle passif. Belle tentative d'exploiter le thème de la guerre froide et de Castro mais ça fait un peu hors de propos voir contre pied avec le rythme et l'ambiance des précédents épisodes.
Je finirais par une citation de Goemon qui porte décidément la classe des samouraïs jusqu'au bout:
"Être assassin n'est pas un métier, c'est un mode de vie"